2011 sera une année favorable à la dette émergente en devise locale, du point de vue de Pierre-Yves Bareau, directeur de la gestion obligataire émergente chez JP Morgan Asset Management. D'après lui, même si la croissance des pays émergents devrait décélérer, elle surclassera encore celle des pays développés, d'autant plus que les émergents pourront compter sur une consommation intérieure plus soutenue. En outre, dans un contexte d'inquiétude quant à la dette souveraine européenne, les investisseurs pourraient s'orienter vers les pays émergents, qui présentent dans l'ensemble des finances publiques équilibrées. Enfin, Pierre-Yves Bareau soutient que les fortes entrées de capitaux dans les pays émergents conduiront inéluctablement à une appréciation des devises. Dans ce contexte, le patron de la gestion obligataire émergente chez JP Morgan AM anticipe un rendement de 9,9 % en 2011 pour cette classe d'actifs.
« S'agissant de la dette émergente en devise locale, nos principaux thèmes sont l'inflation, les situations budgétaires relatives et la croissance lente des économies développées », affirme Pierre-Yves Bareau. « Les pays émergents se situent à différents stades de leur cycle économique et nombre des écarts de production (output gaps) disparaissent, alimentant les craintes d'inflation. Il conviendra d'être attentif à la crédibilité des banques centrales, car celles qui seront perçues comme agissant avec retard risquent de devenir moins crédibles. En ce qui concerne l'inflation, l'accent sera mis sur les pays qui présentent un écart de production plus important et une banque centrale plus crédible, dans lesquels les pressions inflationnistes constituent une perspective lointaine ou sont sous contrôle. » « Les situations budgétaires ont occupé le devant de la scène en 2010 et resteront un sujet brûlant en 2011 », continue le responsable des obligations émergentes chez JP Morgan AM. « Les inquiétudes suscitées par la dette des pays de l'Europe périphérique devront en particulier être dissipées et une poursuite de la contagion constitue un risque potentiel. En cas de retour de l'aversion pour le risque sur les marchés, les pays qui affichent une situation financière plus solide présentent un risque plus faible. » « En dépit de son rebond au cours des derniers mois de 2010, la croissance des économies développées devrait rester molle et inférieure aux moyennes de long terme. Dans son communiqué, le comité de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed) a renouvelé son engagement à maintenir des taux bas pendant « une période prolongée ». Dans un contexte de taux faibles dans les pays développés, la recherche de rendement devrait se poursuivre. » « Cette réallocation de capitaux des marchés obligataires développés vers la dette émergente reflète également la recherche par les investisseurs de pays affichant une solide gestion des finances publiques. En particulier, les dynamiques budgétaires actuelles aux Etats-Unis, en Europe et au Japon semblent de plus en plus difficiles à maintenir. Dans le cadre de la crise budgétaire qui s'est propagée dans la zone euro, les investisseurs devraient de plus en plus considérer la politique budgétaire comme un facteur discriminant entre les différents marchés obligataires. La priorité accordée à ce critère sera favorable à la dette émergente, car, au cours des dix dernières années, les pays émergents ont sensiblement réduit leur dette publique ainsi que leur dépendance à l'égard des bailleurs de fonds étrangers pour couvrir leurs besoins de financement. (...) Si le ratio dette sur PIB de la plupart des pays émergents se situe entre 45 % et 55 %, il s'établit généralement entre 65 % et 90 % dans les pays développés. »
Par ailleurs, Pierre-Yves Bareau note que « les importants flux de capitaux à destination des pays émergents exercent des pressions haussières sur leurs devises. Un certain nombre de pays ont résisté à ces tensions en accumulant des réserves en devises par le biais d'interventions sur les marchés des changes. L'accentuation des pressions inflationnistes remet aujourd'hui en question cette stratégie : l'accroissement des réserves de change rend plus difficile le contrôle par les banques centrales de la création de crédits au sein de leur économie domestique. » « Ce mécanisme de transmission incite de nombreuses banques centrales des pays émergents à soit laisser leur devise s'apprécier, soit empêcher les afflux de capitaux en mettant en place un contrôle plus strict de la balance courante. Si les mesures de contrôle des capitaux peuvent sembler attrayantes à court terme, nous pensons que de nombreux pays comprennent les risques auxquels ces politiques exposent leur économie à moyen terme. Nous anticipons par conséquent une poursuite de l'appréciation des devises émergentes en 2011. »
En tenant compte de ces différents critères, le directeur de la gestion obligataire émergente chez JP Morgan Asset Management surpondère l'Afrique du Sud et le Brésil, qui présentent tous deux des taux d'intérêt élevés. Il est également fortement exposé aux obligations indexées sur l'inflation. En revanche, Pierre-Yves Bareau sous-pondère la Pologne, confrontée à un déficit budgétaire élevé, et la Thaïlande, aux prises avec une forte inflation.
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