(AOF / Funds) - "Les deux prochaines années seront certainement très intéressantes : les marchés des matières premières pourraient revivre un épisode de forte hausse, tel que nous en avons connu durant les crises de l'énergie des années 70 et entre 2007 et 2008", estime Peter Csöregh, gérant du fonds Robeco Natural Ressources Equities. "Les années 2011 et 2012 se définiront davantage par une pénurie de l'offre que par celle de la demande." "La situation sera tendue sur toutes les catégories de matières premières, conséquence de la crise du crédit, de la baisse de la qualité des minerais et des rendements de production, des infrastructures inadaptées, des chocs liés au climat et de la hausse des coûts de production. Puisque la demande continue de croître contrairement à l'offre, les prix des matières premières devraient augmenter à des niveaux auxquels la demande ne pourra plus suivre." "En 2011, nous devrions également noter un déplacement des matières premières non cycliques vers celles cycliques. L'année dernière, les matières premières non cycliques telles que les produits agricoles et les métaux précieux ont surperformé le marché. A contrario, ce sont les matières premières cycliques qui devraient dominer 2011, puisque la croissance mondiale reprend." "Ces dernières années, la Chine a été grandement absente des marchés des matières premières. Elle a profité de la crise pour reconstituer ses stocks et, maintenant que le processus est terminé, elle devrait faire son grand retour en 2011. Puisqu'elle est le plus grand acheteur au monde de matières premières, cela devrait avoir un impact notable sur la demande. De plus, les prix augmentent pour la première fois depuis la crise du crédit, ce qui devrait avoir un impact négatif sur l'offre." "Sur les dernières années, les prix de l'énergie, et plus particulièrement de l'électricité, ont progressé de 20% à 30% dans certaines zones d'Afrique et d'Asie. Les coûts liés aux devises, aux infrastructures portuaires, aux chemins de fer et ceux de maintenance ont eux aussi enregistré une hausse à deux chiffres dans de nombreuses régions. Le comportement des pluies a changé de façon extraordinaire ces dernières années, touchant durement de nombreuses matières premières dont le charbon thermique, le cuivre, le minerai de fer et les produits agricoles. La Ni[-92]¿a, par exemple, modifie considérablement la météo et la température de surface de l'océan pacifique, fait bouger le jet Stream, cause tempêtes et inondations en Afrique du sud, Inde, Australie, Indonésie, Colombie... des régions où 90% du charbon thermique est extrait." "Nous pouvons également noter de graves manques en termes d'infrastructures. Le peu qui existe est obsolète et sur-utilisé. Il n'existe par exemple qu'une seule ligne de chemin de fer intérieure qui relie la Mongolie, le principal producteur de la région, à la Chine, le principal consommateur d'énergie de la région. En conséquence, la Chine est obligée depuis deux ans d'acheter du charbon à l'étranger, ce qui a conduit à une importante croissance du marché maritime." "Le Mozambique, un pays qui détient d'énormes réserves de charbon, ne possède pas de lignes de chemin de fer, de ports ou de ponts permettant de l'exporter. Il essaie depuis sept ans de construire une ligne de chemin de fer mais personne ne sait pas quand elle sera opérationnelle. En Australie, les capacités portuaires et ferroviaires sont loin à la traîne par rapport à la demande. Au Chili, une section du port réservé au service de l'une des plus grandes mines au monde vient de s'effondrer dans la mer. Tous les chargements de cuivre ont du être stoppés pour plusieurs mois. Et la liste est encore longue..." "Dans la seconde moitié de 2008, le monde s'est arrêté. De nombreuses matières premières ont vu leurs prix chuter de 80% à 90% et la plupart des producteurs ont du faire face à une crise de liquidité, voire à la banqueroute. Certaines entreprises ont été obligées de licencier jusqu'à 90% de leurs employés. La crise est survenue au moment où les entreprises avaient commencé à accélérer leur production afin de satisfaire la demande pressante des pays en voie de développement." "Environ cent trente des plus grands projets à travers le monde, totalisant environ 200 milliards de dollars, ont été tout simplement annulés ou indéfiniment repoussés. Parmi les projets qui ont survécu, la plupart font aujourd'hui face à un retard d'environ trois ans. Cela signifie que l'offre ne pourra pas connaître une reprise avant la fin des deux prochaines années." "Les perspectives en termes d'offre/demande pour le cuivre sont parmi les plus fortes au sein du spectre des matières premières, et sont similaires à quelques autres matières premières. La demande s'accroît à la fois dans les pays développés et émergents contrairement à l'offre. La demande dans les pays développés est soutenue par le changement des combustibles fossiles au profit des sources d'énergies vertes et nucléaires. Les nouvelles réglementations sur les énergies pourraient faire doubler la demande du monde développé sur les cinq prochaines années." "Pour plus d'efficacité, les moteurs électriques nécessitent deux fois plus de bobines de cuivre. Les voitures hybrides et électriques contiennent de quatre à dix fois plus de cuivre qu'un véhicule à combustion. Les fermes solaires et marémotrices, les panneaux solaires et les autres formes d'énergies alternatives requièrent toutes des quantités substantielles de cuivre. La demande des pays émergents va être dynamisée par l'urbanisation et l'industrialisation. Trois millions de personnes se déplacent vers les zones urbaines chaque semaine. Elles ont toutes besoin d'électricité, de chauffage, de moyens de transport et d'appareils électriques. Il n'existe à ce jour aucun substitut au cuivre pour la transmission électrique." "L'offre devient dans un même temps anémique. La production des mines existantes connait un déclin structurel d'au moins -4% par an en moyenne, en raison de la qualité plus faible des minerais. En 2010, la production des vingt plus grandes mines devrait chuter de 13%. Dans un même temps la mise en route de l'exploitation d'une nouvelle mine prend en moyenne sept ans, et cela seulement si vous avez trouvé suffisamment de minerai." "Mais nous n'en avons pas trouvé une seule sur les vingt dernières années. L'offre cumulée des nouveaux projets de mines ne fait que compenser le manque de réserve et de production actuel. L'offre de cuivre dépend de grands projets à risques tels qu'Oyo Tolgoi (Mongolie), Reko Diq (Pakistan/Iran), Udokan (Russie) et Tenke Fungurume (République Démocratique du Congo)." "Le pétrole passe au travers d'un marché haussier qui se déroule en deux temps. Dans un premier temps, correspondant à la phase que nous vivons actuellement, nous voyons le surplus des stocks générés par la crise du crédit se réduire. Dans un second temps, qui devrait survenir vers la fin 2011, la capacité de remplacement de l'OPEC se réduira à son tour, poussant ainsi les prix bien au-delà des 100 dollars le baril." "2010 a été une année extraordinaire en termes de croissance de la demande : la demande mondiale a progressé de 2,2 millions de barils par jours, soit le second rythme le plus rapide de ces trente dernières années. Même si nous tombions à 1,5 millions de barils par jour en 2011, la capacité de remplacement de l'OPEC diminuera tout de même d'ici la fin de l'année. Dans les années 70, il a fallu deux importantes flambées des prix pour modifier le comportement des consommateurs. Il sera intéressant de voir combien de temps cela prendre cette fois ci." "Le pétrole est différent des autres matières premières dans le sens où il est toujours dominé par le monde occidental. Mais cela change. Avec 5% de la population mondiale, les Etats-Unis consomment 25% du pétrole total. On y dénombre 765 voitures pour 1.000 habitants quant la Chine n'en compte que 128 et l'Inde 12. Cependant, la demande des pays émergents connait un montée en flèche, contrairement à l'offre. Il serait nécessaire de découvrir une nouvelle Arabie Saoudite tous les trois ans pour y répondre. Or à ce jour, nous n'avons même pas trouvé un nouveau Kazakhstan." "Les marchés financiers ont tendance à se concentrer sur la demande, sur les forces de l'économie américaine, sur la signification d'un nouveau resserrement monétaire en Chine, et à se demander dans quelle mesure les risques de marasme sur la zone euro sont réels. Cependant, pour les prochaines années, l'histoire se jouera davantage sur la pénurie de l'offre de matières premières clés, que sur les flux changeants de la demande." "Au 1er janvier 2011 l'indice de référence du fonds a été modifié au profit de l'indice MSCI Commodity Producers ex. Agri, plus en ligne avec l'industrie en termes de limites de risques. Cet indice permet également au gérant d'investir davantage dans les thèmes clés du fonds : l'électrification (cuivre, uranium, plomb et lithium), la fin du pétrole abordable (services pétroliers notamment dans le domaine des eaux profondes, sociétés apportant des ressources pour l'exploration et la production), de domestique à maritime (charbon thermique et métallurgique, minerai de fer), raréfaction structurelle (ferrochrome, terres rares et zinc), et conscience environnementale (platine et palladium)." AUT/ALO
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