Jean-François Copé, secrétaire général de l'UMP, relance le débat sur la TVA sociale. Ce dispositif qui consiste à augmenter le taux de TVA, d'un ou plusieurs points, permettrait grâce au surplus de recettes obtenu de compresser les charges pesant sur les entreprises et le travail. Dans un entretien retranscrit dans les colonnes du Parisien, le chef de file de l'UMP affirme que le niveau des charges sociales en France plombe le coût du travail et propose donc de « baisser les charges sociales, qui ne sont payées que par quelques-uns et faire un transfert sur la TVA, qui elle est payée par tous ». Loin d'être révolutionnaire, l'idée de mettre en place une TVA sociale comme nos voisins allemands l'ont fait il n'y a pas si longtemps, ne fait pas l'unanimité, y compris dans les rangs de la majorité.
Christine Lagarde, ministre en charge de l'Economie, n'a pas souhaité engager le débat sur ce sujet puisqu'elle explique qu'une augmentation de TVA aurait un effet négatif immédiat sur le niveau de la consommation alors que l'éventuel bénéfice de la baisse des charges sociales sur la production n'apparaîtrait pas tout de suite. François Fillon est également opposé à la hausse de la TVA. Pour justifier sa position, le Premier ministre rappelle à JF. Copé que la convergence fiscale entre la France en l'Allemagne ne justifie pas une augmentation de la TVA française, puisque le taux de TVA allemand (19 %) actuel est encore inférieur au taux appliqué dans l'hexagone (19,60 %).
Bien que défendable l'idée d'une TVA sociale qui a visiblement réussi à l'économie allemande n'est peut-être pas adaptée à la France. D'une part, l'appareil industriel allemand est beaucoup plus performant et repose sur des produits technologiques qui profitent de la mondialisation. La croissance allemande est donc basée sur la production et les exportations et non sur la consommation. Inversement, l'économie française dépend quasi exclusivement de la consommation, l'augmentation de la TVA aurait pour effet de ralentir ce moteur économique alors que la baisse des charges n'aurait pas d'effet immédiat sur la production et les exportations. Une vision défendue par François Baroin qui a précisé au micro de France info « J'étais pour la TVA sociale, je ne le suis plus, parce que le modèle économique français est fondé sur la consommation et si nous augmentons la TVA, nous risquons d'altérer en profondeur la reprise économique ». D'autre part, François Baroin a rappelé que le gouvernement n'augmenterait pas les impôts. La réforme de la fiscalité doit se faire à prélèvement constant. Ajoutons à cela que la hausse de la TVA est politiquement difficile à assumer puisque cette taxe est souvent qualifiée d'injuste. La taxe sur la valeur ajoutée touche tous les consommateurs dans les mêmes proportions sans distinction de richesse, mais présente l'avantage d'être une importante pourvoyeuse de recettes grâce justement à une très large assiette d'imposition.
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