(AOF / Funds) - "Depuis septembre dernier, le rendement du T-note 10 ans a fortement augmenté, passant de 2,50% à plus de 3,60%. Sur la même période, la courbe des rendements s'est pentifiée de manière significative (de 200pb à 280pb si l'on considère les T-notes 2 ans et 10 ans), ce qui est logique, puisque la Fed continue de communiquer en disant qu'elle laissera l'objectif pour les Fed Funds durablement inchangé ; on reste dans la logique post-crise, qui veut que les maturités longues sont plus volatiles que les maturités courtes", avance Natixis. "Ce rendement du T-note reste néanmoins, d'un point de vue théorique, très faible. Si l'on estime que la croissance potentielle est de l'ordre de 2,50% et que l'inflation de long terme est à peu près du même ordre, en ajoutant les primes d'usage, le rendement du T-note 10 ans devrait au minimum être de 5%. Le premier argument en faveur d'une baisse du T-note (d'une hausse des rendements) est donc on ne peut plus basique : il reste cher." "Il faut ensuite distinguer les facteurs de court terme des facteurs de long terme. La Fed adopte actuellement une politique monétaire fondée sur deux piliers : la politique de taux zéro (ZIRP) et le quantitative easing. Ces deux politiques sont extrêmement favorables aux obligations souveraines, puisque le rendement long est fortement déterminé par les taux courts et que le quantitative easing manipule directement les prix. Le QE pourrait être abandonné en juin prochain, la politique de taux zéro en début d'année prochaine, selon le marché." "La Fed est parfaitement consciente du risque associé au retrait de ces stratégies pour les obligations souveraines. Or elle a, de par la loi, comme objectif de maintenir les taux longs aussi bas que possible. Elle devrait donc procéder de manière extrêmement prudente et progressive pour modifier sa politique. On peut très bien imaginer des techniques de manipulation des taux longs sans augmentation du bilan de la Fed. Mais en tout état de cause, tôt ou tard, ces politiques de soutien à l'obligataire disparaîtront." "Le deuxième facteur qui pourrait peser de plus en plus sur les obligations américaines est la dégradation des comptes publics. En dépit des mesures que prendra l'administration Obama l'année prochaine pour inverser la tendance, la situation budgétaire des Etats-Unis mettra, au mieux, beaucoup de temps à se normaliser (retour du ratio déficit/PIB à des niveaux acceptables, stabilisation du ratio dette/PIB)." "Le troisième facteur est le risque inflationniste. Pour l'instant, les Etats-Unis, contrairement à beaucoup d'autres grands pays, jouissent d'une inflation très faible : l'inflation totale est de 1,5%, l'inflation sous-jacente de 0,8%. Il y a deux scénarios possibles pour demain : la déflation, contre laquelle la Fed continue de prendre des assurances, et l'inflation, risque que les marchés reprochent de plus en plus à la Fed de négliger." "Selon nous, l'inflation devrait progressivement augmenter, à mesure que l'output gap se comblera (un peu plus vite si la hausse du prix des matières premières se poursuit). Là encore, cette évolution ne peut être que négative pour les T-notes." "Le quatrième point, dans un environnement un peu plus porteur sur le plan conjoncturel, est la concurrence des autres actifs. Déjà, la baisse des obligations depuis septembre dernier s'est accompagnée d'une hausse du S&P 500 de plus de 25%. Ce phénomène pourrait se poursuivre. Il pourrait aussi y avoir, dans la même classe d'actifs, une concurrence accrue des obligations souveraines d'autres régions du monde. Ainsi, si la zone euro parvient à trouver une issue à sa crise budgétaire, les obligations souveraines européennes deviendront rapidement beaucoup plus attractives que celles des Etats-Unis." "En particulier, s'il devait y avoir un accord sur les e-obligations, les T-notes auront beaucoup de mal à rivaliser, puisque les fondamentaux européens sont nettement meilleurs que ceux des Etats-Unis. Les seuls arguments qui pourraient jouer en faveur des T-notes seraient, d'un point de vue technique, un QE3, qui semble cependant peu probable, et d'un point de vue fondamental une entrée en déflation. Et encore, il n'est même pas sûr que dans ce cas, l'impact soit très favorable, puisqu'une déflation dégrade la situation de l'emprunteur, et 50% de la dette souveraine US est détenue par des investisseurs étrangers..." AUT/ALO
Les performances passées ne préjugent pas des performances futures. La valeur de l'investissement peut varier à la hausse comme à la baisse.
Souscription en ligne
Plus besoin de remplir à la main tous les bulletins de souscription grâce à la pré-saisie ! Gagner en rapidité et en efficacité.
Des frais réduits
Nos équipes négocient avec les sociétés de gestion des frais réduits.
Des professionnels
à votre écoute
Nos experts sont à votre disposition pour vous accompagner dans vos démarches du lundi au vendredi : 0 805 09 09 09 (appel gratuit)