(AOF / Funds) - "Le prix du pétrole a réagi de manière excessive et la région Pacifique reste la région la moins attrayante pour les actions, explique Ronald Doeswijk, stratégiste en chef chez Robeco, à propos des implications du tremblement de terre au Japon. Il est probable que le Japon replonge officiellement dans la récession suite aux effets du tremblement de terre, du tsunami et de la panne catastrophique à la centrale nucléaire de Fukushima Dai-ichi." "L'économie japonaise avait enregistré une croissance négative au quatrième trimestre 2010 et il est probable que la tendance se poursuive sur le deuxième trimestre en raison du tremblement de terre. Il ne fait aucun doute que cela peut faire plonger le Japon dans la récession. Mais, dans des circonstances normales, un tel déclin serait suivi d'une augmentation de la demande, en raison de la nécessité de reconstruire les infrastructures." "En effet, après le tremblement de terre de Kobe, une augmentation de la production industrielle japonaise nettement plus forte que d'habitude (plus de 2% sur un mois) avait été enregistrée en février 1995. La catastrophe précédente donne une indication de l'impact économique potentiel du tremblement de terre. La région concernée par le tsunami compte pour environ 6% du PIB du Japon. Cela équivaut à peu près à la moitié de la pondération de Kobe. Après le tremblement de terre de Kobe, la production industrielle du Japon s'est effondrée de près de 3% sur un mois en janvier 1995." "L'impact en 2011 sera plus réduit mais quand même suffisant pour entraîner le retour de la récession. Mais bien évidemment, les circonstances actuelles n'ont rien de normal. L'incertitude quant à l'évolution de la catastrophe nucléaire qui s'intensifie signifie en effet qu'il est impossible d'évaluer l'impact réel sur l'économie." "La catastrophe est arrivée à un très mauvais moment. L'économie mondiale est encore en phase de redressement et les ressources, monétaires ou budgétaires, disponibles pour faire face à ce nouveau choc sont limitées. Cela est particulièrement le cas au Japon. La situation financière du pays est en effet de plus en plus précaire. Le déficit public a atteint 7,7% du PIB en 2010 et l'endettement brut s'élevait à 198% du PIB. Le gouvernement n'a tout simplement pas tant de marge de manoeuvre que cela." "Les marchés actions se sont ressaisis après les ventes de panique initiales, mais la volatilité est élevée. Suite aux ventes massives des deux premiers jours de marché qui ont suivi le tremblement de terre, le Nikkei 225 a remonté de 5,7% le 16 mars. Le rendement des actions japonaises a également augmenté à mesure que la panique a reculé et le coût de l'assurance de la dette souveraine du pays est retombé par rapport à son niveau record. Les gains du 16 mars ont laissé le Nikkei 225 avec un déclin cumulatif de 12% depuis le tremblement de terre." "Après la reprise, nous pensons que le déclin de 12% reflète bien ce qui s'est passé dans l'économie japonaise, étant donné l'incertitude qui perdure à propos des radiations. Il est vrai que, en dépit du coût humain énorme pour la région affectée, la majorité des infrastructures et de la capacité de production du pays a subi relativement peu de dommages durables." "Comme on pouvait s'y attendre, les marchés d'actions mondiaux ont eux aussi été fortement touchés depuis le tremblement de terre. Les événements au Japon se sont ajoutés aux craintes constantes à propos des troubles sociaux grandissants au Moyen-Orient et de la crise de la dette souveraine qui perdure dans la zone euro." "Les dirigeants européens ont peut-être gagné du temps avec leurs dernières propositions à Bruxelles. Mais la crise n'est pas résolue. En effet, la situation ne s'est pas vraiment améliorée avec la décision prise mercredi 16 mars par Moody's de réduire la note de crédit du Portugal de deux crans, qui est ainsi passée d'A1 à A3, soit juste quatre crans au-dessus de la catégorie spéculative (junk)." "Si le déclassement n'a rien fait de plus qu'aligner la cote de Moody's sur celles des autres agences, le Portugal ne s'en trouve pas moins encore un peu plus près d'être obligé de demander l'aide du Fonds européen de stabilité financière (FESF). La baisse des indices boursiers plus larges devrait être replacée dans le contexte de leurs gains importants depuis le creux de la vague de mars 2009 et pendant la remontée récente enregistrée depuis octobre 2010 (+12%). Ces gains rendent compte d'une reprise économique qui a créé la surprise et du bon niveau des revenus des entreprises." "La grande surprise depuis le début de la crise japonaise est la baisse du prix du pétrole. Le Brent a certes gagné du terrain le 16 mars, mais à 111 dollars le baril il restait encore à environ 5% de moins qu'au début de la crise. Le marché semble focalisé sur la baisse de la demande de l'industrie japonaise escomptée à court terme. L'impact pour l'économie japonaise est négatif et il faut donc tenir compte de certaines pressions déflationnistes." "Mais l'ampleur de la baisse est assez stupéfiante, étant donné les développements à Bahreïn. La réaction du prix du pétrole a été excessive. En effet, les tensions au Moyen-Orient s'intensifient. Bahreïn, où la loi martiale a été déclarée, est maintenant en train de contenir les protestataires avec l'aide militaire de l'Arabie Saoudite, tandis que les forces du colonel Kadhafi poursuivent le combat en Libye." "En même temps, la catastrophe nucléaire force les gouvernements à repenser l'intérêt de l'énergie nucléaire. A l'instar de la Suisse et de l'Allemagne, la Chine remet en question ses plans d'expansion, le Conseil d'Etat ayant annoncé qu'il avait suspendu l'approbation de nouveaux projets nucléaires jusqu'à l'adoption de nouvelles règles de sécurité. Le regain de scepticisme envers le nucléaire entraînera probablement un retour aux combustibles fossiles." En ce qui concerne les catégories d'actifs, Doeswijk et ses collègues de l'équipe Financial Markets Research n'ont pas changé d'avis : les actifs qu'ils préfèrent restent toujours les produits de base, les obligations d'entreprise et l'immobilier. Pour ce qui est des actions, leurs attentes restent modestes : à court terme, elles ne devraient pas atteindre de nouveaux sommets. En ce qui concerne la distribution régionale, l'équipe reste également sur ses positions. La région Pacifique (dont le Japon fait partie) était déjà la moins attrayante du point de vue des actions. Les régions qu'elle préfère restent les marchés émergents, suivis de l'Amérique du Nord. AUT/ALO
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