(AOF / Funds) - "Suite à l'annonce par l'agence S&P de la possibilité d'abaisser de stable à négative la signature AAA des Etats-Unis, le dollar s'est redressé contre la plupart des devises. De fait, cette annonce inattendue a provoqué dans un premier temps un certain regain d'aversion au risque qui s'est traduit par la chute des marchés boursiers et le dollar a alors joué le rôle de valeur refuge au même titre que les Treasuries. Rapidement, le marché a vite saisi que la probabilité d'un tel abaissement est de 30% à horizon deux ans", note Nordine Naam de Natixis. "Il ne s'agit pas d'un risque de court terme. Cet avertissement de S&P ne fait que confirmer que la situation budgétaire américaine est délétère avec un déficit attendu à 10% du PIB cette année, ce que le marché savait déjà. Mais S&P explique aussi cet avertissement par la crainte d'un désaccord persistant entre le parti démocrate et le parti républicain." "Si ces deux partis politiques sont soucieux de réduire les déficits publics, ils ne sont pas d'accord sur la méthode pour y parvenir. Le parti démocrate prône à la fois des coupes dans les dépenses sociales mais aussi une hausse de l'impôt sur le revenu pour les ménages les plus riches et le parti républicain plaide principalement pour une forte réduction des dépenses sociales. Il y a de fait la crainte que ce thème soit politisé avant les élections présidentielles de 2012 et par là, que la Maison Blanche prenne un retard préjudiciable pour l'assainissement de la dette." "Cet environnement va agir comme toile de fond négative pour le dollar si les deux partis politiques ne parviennent pas à un compromis budgétaire dans les prochains trimestres. De fait, le dollar intègre déjà ce risque depuis longtemps. Il est en effet sur une tendance baissière depuis 2001 du fait de ses déficits jumeaux (balance budgétaire et balance courante) et d'une politique monétaire ultra accommodante. Le dollar est ainsi reparti à la baisse depuis mardi contre quasiment toutes les devises du G10." "Peut-on assister à un krach du dollar ? Il y a peu de chances mais la poursuite de la tendance baissière progressive du dollar restera de mise. Il y aura toujours des acheteurs en dernier ressort de dollar et en particulier les banques centrales des pays émergents dont les régimes de change sont liés au dollar américain. En particulier, la Chine est condamnée à acheter des Treasuries, compte tenu d'un excédent commercial principalement en dollars. Ses réserves de change qui sont passées au dessus de 3.000 milliards de dollars en mars sont principalement investies sur les Treasuries américaines." "Il n'existe aucun marché aussi liquide et profond que celui des Treasuries (autour de 9.000 milliards) permettant de placer les centaines de milliards des réserves de changes des banques centrales émergentes et des pays producteurs de pétrole Depuis maintenant plusieurs années, ces banques centrales des pays émergents, confrontées à la baisse du dollar, cherchent à diversifier leurs réserves de change en achetant d'autres devises comme le yen ou le sterling pour la Chine, ou encore en investissant sur des matières premières (or...) ou des actifs tangibles avec leur fond souverain, mais les montants restent faibles, du fait de l'absence de liquidité et de profondeur de ces marchés." "Pour maintenir une certaine compétitivité, beaucoup de pays émergents continueront par ailleurs d'intervenir sur le marché des changes. Cependant, si la note de la dette américaine est abaissée dans le futur, les conséquences se traduiraient rapidement par une remontée des taux longs même si elle risque d'être limitée par les achats contraints des banques centrales. A court terme, le dollar va continuer à évoluer surtout en fonction des perspectives monétaires de la Fed. Et à ce titre, la rhétorique de la Fed reste accommodante avec le maintien du QE2 jusqu'en juin." "En l'absence de changement de ton de Ben Bernanke, un retournement du dollar paraît peu probable d'ici le mois de juin. Durant cet été, la Fed devrait toutefois commencer à préparer les marchés à un resserrement monétaire qui débuterait selon nous en janvier 2012. Cela permettra au dollar se redresser significativement en particulier si l'emploi et l'inflation continuent de se redresser aux Etats-Unis. Parallèlement à une Fed accommodante, la BCE continue de se durcir le ton. Certains membres laissent entendre que les anticipations de marché étaient plus ou moins en ligne avec celle de la BCE, à savoir encore deux hausses des taux directeurs cette année." "Cela devrait contribuer à soutenir l'euro sur fond de baisse du dollar. Si la rhétorique de la BCE reste donc restrictive, alors l'EURUSD peut franchir sa résistance technique de 1,4580 pour aller temporairement plus haut vers 1,50 avant de rechuter cet été lorsque la Fed préparera selon nous les marchés à un resserrement monétaire." AUT/ALO
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