(AOF / Funds) - "Les premières décisions de la nouvelle équipe gouvernementale apparaissent opportunes. Dilma Rousseff, nouvelle présidente du Brésil et première femme à occuper ce poste, a prêté serment le 1er janvier. Les premiers mois de son mandat ont été marqués par une volonté de renforcer les principaux piliers financiers et économiques pris par ses prédécesseurs : décision de laisser le real flotter librement, maintien de la politique de rigueur budgétaire et lutte contre l'inflation (régime de ciblage de l'inflation)", juge Renata Thompson, spécialiste de l'Amérique latine chez BNPP AM Brésil. "Avec l'appui de la Banque centrale du Brésil (BCB), la présidente a pris une première série de mesures visant à juguler l'inflation et ouvrir la voie à une croissance économique plus élevée et durable. Dilma Rousseff a également remporté sa première victoire politique en faisant adopter la nouvelle loi sur le salaire minimum et a annoncé une réduction de 50 milliards de BRL dans le budget de 2011." "Principale préoccupation au premier trimestre 2011, l'inflation a accéléré sous l'effet conjugué de l'emballement de la demande intérieure, d'une devise stable et du renchérissement des matières premières. En décembre 2010, la BCB avait relevé les réserves obligatoires sur les dépôts de 51 à 55% des dépôts et les dépôts à terme de 23 à 32% laissant toutefois les niveaux inchangés pour les produits d'épargne à 30%." "En janvier, la BCB a renoué avec un cycle de resserrement monétaire, interrompu en août 2010, en relevant son taux d'intérêt au jour le jour (Selic) de 50 pb. Elle a récidivé le 2 mars, portant le taux à 11,75%. Ces tours de vis répétés ont déçu le marché qui s'attendait à une intervention plus radicale de la BCB pour enrayer l'inflation." "Contrairement aux précédents cycles haussiers, la BCB, à l'image de ses consoeurs des pays émergents, ne semble pas se contenter d'actionner le levier des taux d'intérêt, estimant que de telles mesures risquent de provoquer une nouvelle appréciation du real. Comme on l'a vu en décembre, la BCB agit également sur le niveau des réserves et des exigences de fonds propres, des mesures couplées à d'autres initiatives macro-prudentielles. Pour l'heure, il est difficile d'évaluer l'efficacité de cette politique." "La BCB semble néanmoins convaincue que l'impact sur l'économie sera significatif et plaide désormais en faveur d'une approche plus graduelle. Un point de vue que ne partage pas le marché puisqu'il table sur une hausse de l'inflation. A titre d'illustration, les obligations indexées sur l'inflation intègrent une inflation supérieure à 6% à moyen terme, contre un objectif de 4,5% pour la BCB." "Le 4 avril dernier, Fitch Ratings a relevé la note de BBB- à BBB de la dette de la devise étrangère du Brésil. L'agence de notation a cité dans son communiqué les perspectives de croissance économique et la politique budgétaire de la présidente Dilma Rousseff. Selon le rapport de Fitch, ce relèvement de notation reflète son appréciation du taux de croissance potentiel durable de l'économie brésilienne qui est passé de 4 à 5%, soutenant les perspectives fiscales à moyen terme et le renforcement continu de sa position externe des liquidités, qui accroît la capacité d'absorption des chocs du pays." "Fitch a également souligné que la souple transition du pouvoir vers l'administration Rousseff et le consensus sur les politiques macro-économiques responsables reste bien ancré. De plus, l'administration Rousseff a affiché des signes de restrictions fiscales plus importantes, qui associés à des perspectives de croissance saine devraient réduire la lourde charge de la dette de l'Etat du Brésil." "La perspective d'une accélération de l'inflation a pénalisé les actions brésiliennes. La difficulté à prévoir le moment et le niveau à partir duquel l'inflation retombera a particulièrement pesé sur les secteurs domestiques cycliques. Les secteurs domestiques défensifs, services aux collectivités et télécommunications notamment, ont surperformé les secteurs les plus sensibles à l'évolution des taux d'intérêt, comme la construction de logements, la banque et la consommation." "Le dernier rapport de la BCB sur l'inflation, qui indique que d'ici 2012 l'inflation devrait refluer vers le milieu de la fourchette cible (4,5%) avec l'aide de quelques mesures supplémentaires, et l'appréciation du real nous incitent à penser que les inquiétudes suscitées par l'inflation et la perspective de nouvelles mesures macro-prudentielles ne tarderont pas à se dissiper. Ceci profiterait aux valeurs tournées vers l'économie domestique et aux secteurs les plus vulnérables à la hausse de l'inflation ou aux mesures visant à la combattre, tels que l'immobilier, la banque ou la distribution." "Nous restons confiants dans la solidité des moteurs de croissance à long terme de l'économie brésilienne, parmi lesquels l'expansion de la classe moyenne, la hausse des revenus et l'ampleur des investissements prévus en infrastructures. Nous continuons de suivre attentivement les secteurs susceptibles de profiter de ce scénario à long terme, notamment l'éducation, la santé, la construction de logements, le transport et les infrastructures." AUT/ALO
Les performances passées ne préjugent pas des performances futures. La valeur de l'investissement peut varier à la hausse comme à la baisse.
Souscription en ligne
Plus besoin de remplir à la main tous les bulletins de souscription grâce à la pré-saisie ! Gagner en rapidité et en efficacité.
Des frais réduits
Nos équipes négocient avec les sociétés de gestion des frais réduits.
Des professionnels
à votre écoute
Nos experts sont à votre disposition pour vous accompagner dans vos démarches du lundi au vendredi : 0 805 09 09 09 (appel gratuit)