USA : la reprise de l'emploi pourrait annoncer un retrait de la Fed - Bruno Cavalier (Oddo Securities)

Suivre @sicavonline

Publier sur Twitter

Partager sur Facebook

Imprimer cet article

Envoyer cet article

Bruno Cavalier, économiste chez Oddo Securities, considère que l'amélioration du marché du travail aux Etats-Unis, où 244.000 emplois ont été créés en avril, « constitue une bonne surprise dans le contexte présent où les résultats économiques ont fléchi (PIB, ISM). Sur les trois derniers mois connus, la moyenne pour le secteur privé est désormais de 253.000/mois. Le secteur public, de son côté, enchaîne un sixième mois consécutif de contraction (-20.000/mois). »

Un rebond du chômage en avril anecdotique

Les créations d'emplois se sont donc maintenues au-dessus de la barre des 200.000, que Bruno Cavalier considère comme un seuil critique pour constater une baisse du chômage. Dans ce contexte, la remonté de 8,8 % à 9 % du taux de chômage en avril n'est à ses yeux que « du bruit statistique, non une inversion de tendance. [Elle] est à relativiser en rappelant qu'à la fin 2010 le chômage avait « trop » baissé au regard de l'évolution de l'emploi. » L'expert d'Oddo Securities salue également la stabilisation du taux de participation de la population active (ratio des personnes ayant un emploi ou cherchant un emploi sur la population en âge de travailler) depuis trois mois. « Le degré de découragement des personnes en âge de travailler a peut-être touché son maximum », estime-t-il. Tout n'est pas rose pour autant, note Bruno Cavalier, qui relève certains points noirs persistants. Les embauches dans l'intérim, qui sont normalement un indicateur avancé de la création d'emplois, ont reculé en avril. Parallèlement, la durée du travail stagne à un niveau inférieur à celui d'avant-crise. L'économiste observe en outre que la hausse des salaires demeure inférieure à l'inflation.

Hausse du chômage structurel aux Etats-Unis

« Enfin, il faut toujours répéter que la crise immobilière et la récession ont laissé des cicatrices profondes sur le marché du travail », ajoute le chercheur d'Oddo Securities. « Il est désormais largement admis que le chômage structurel a augmenté. Le débat porte sur l'ampleur de cette hausse : la plus récente étude sur le sujet, publiée hier par le FMI, l'évalue à 1.75 point, ce qui est significatif (« Has the Great Recession Raised US Structural Unemployment ? »). » « L'estimation du FMI a le mérite de reposer sur un examen, au niveau de chaque état, de la perte de mobilité de la main-d'œuvre résultant de la crise immobilière et de l'inadéquation de la force de travail aux postes offerts. Dans ce contexte, la capacité des politiques contra-cycliques (taux bas, QE, déficits) à agir sur les conditions d'emploi s'en trouve réduite. Comme universitaire, M.Bernanke serait sans doute prêt à admettre ce point ; comme banquier central, non. Si la hausse de l'emploi se poursuit à son rythme actuel (ce qui est une hypothèse raisonnable), la Fed devra abandonner son biais accommodant. C'est un rendez-vous pour le second semestre. »

© Synapse. Les contenus (vidéos, articles) produits par Synapse font appel à des journalistes professionnels. Ils ne constituent pas des conseils en investissement ou des recommandations personnalisées. Le diffuseur n'a participé ni à l'élaboration de ce contenu ni à la sélection des valeurs/fonds mentionnés. Les performances passées ne préjugent pas des performances futures. L'investissement sur les marchés comporte un risque de perte en capital et aucune garantie de gain ne peut être octroyée.