Je suis clairement surexposé sur les marchés actions et à vrai dire j'espère mieux d'eux en 2011. Ils sont certes en hausse depuis le début de l'année, mais leur performance est un peu décevante, parce que la reprise est là, et que dans cette phase du cycle économique, quand la croissance est avérée, le prix des actions augmente. La valorisation est-elle toujours un argument militant pour un investissement en actions ? Absolument, les valorisations sont raisonnables. La prime de risque sur les actions américaines est de 7,7 % et, en la circonstance, bien supérieure à sa moyenne sur les dix dernières années (6,2 %). Cela signifie que les marchés actions n'intègrent pas des scénarii délirants sur la poursuite de la hausse des profits.
Nous arrivons à un moment un peu plus compliqué. Le cycle économique est un peu plus mature. Même si les enquêtes de conjoncture (PMI, ISM) attestent que l'activité doit rester encore très favorablement orientée ces prochains mois, le plus gros de l'accélération de l'activité est derrière nous, alors même que les politiques monétaires commencent à être moins accommodantes. Cependant, il me paraît encore un peu tôt pour jouer la phase d'après, celle qui survient lorsque les banques centrales ont remonté sensiblement leurs taux et que l'on commence à observer un ralentissement de l'économie, voire une retombée en récession. Les marchés actions ont donc encore un potentiel de hausse devant eux, voilà pourquoi il me semble que les actions sont toujours une classe d'actifs à privilégier.
Une catastrophe telle que le tremblement de terre au Japon provoque une chute d'activité violente à court terme mais le rebond est aussi généralement très rapide - le cas japonais se complique, me direz-vous, de la question nucléaire, mais, en l'état actuel de ce que nous savons, la crise nucléaire japonaise aura surtout des conséquences sur les prix de l'énergie et favorisera avant tout le pétrole. Quant à l'impact économique des révolutions arabes, il est et sera également limité. La vraie question est celle des conséquences sur le prix du pétrole, surtout lorsque la stabilité politique ne semble plus vraiment certaine dans des pays comme l'Arabie Saoudite, le Yémen et Bahreïn. Bref, les événements exogènes que vous évoquez ne m'amènent pas à reconsidérer ma surexposition aux actions.
J'adopte un biais principalement européen dans mon exposition aux actions. Je surexpose cependant mon portefeuille aux émergents et réduit progressivement ma sous-exposition au Japon en raison de la reprise qui s'y dessine. Mon biais est plutôt procyclique : il favorise les sous-classes actions qui se comportent bien dans les phases de croissance et de hausse de marché.
J'aborde les émergents de façon globale. Le risque sur les émergents est qu'en général, les phases de croissance économique se terminent par des hausses très importantes sur les taux courts du fait d'un durcissement monétaire orchestré par les banques centrales. Le mouvement semble amorcé, mais nous ne sommes pas encore parvenus au point où les hausses de taux provoquent une entrée en récession. Or, c'est quand nous en serons là que cela deviendra très ennuyeux pour les marchés actions. Aujourd'hui, nous sommes dans la phase où la croissance est toujours « trop forte », les pressions inflationnistes s'intensifient mais les banques centrales augmentent leur taux sans que cela n'ait vraiment d'impact pour l'économie. La vigueur de la croissance mondiale ne se dément pas et justifie le maintien d'une surexposition aux marchés émergents.
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Les performances passées ne préjugent pas des performances futures. La valeur de l'investissement peut varier à la hausse comme à la baisse.
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