Non. De mon point de vue, il n'est pas rassurant puisqu'il règle un problème de dette par la création d'une nouvelle dette prise en charge pour partie par le fonds européen de stabilité financière (FESF) et donc finalement par les pays de la zone euro qui doivent l'alimenter. Certes, les acteurs privés vont faire un effort, mais finalement les règles du jeu restent inchangées : chaque pays de la zone euro s'endette un peu plus pour diminuer la dette abyssale d'un autre. Or, d'autres pays connaissent des difficultés tels que l'Italie, l'Espagne ou le Portugal, creuser leur déficit peut altérer la stabilité relative des ces autres pays européens. Au final, ce plan de sauvetage va apporter une bouffée d'oxygène sans réellement inverser la tendance de fond. Il s'agit d'une forme de fuite en avant, qui ne résout pas le problème structurel et ne permet pas d'améliorer l'état de l'économie dans la zone euro. C'est donc un scénario à la japonaise que je vois se profiler. La zone euro ne connaîtra sans doute pas de crise majeure mais une croissance molle pendant dix ou quinze ans. Cependant même dans un tel contexte économique, les investissements boursiers peuvent être porteurs à condition de sélectionner les bons secteurs et les bons acteurs.
L'économie américaine est déjà japonisée, d'une certaine manière. Avec les Quantitative Easings successifs, des sommes colossales ont été investies dans l'économie et finalement la croissance n'est pas très forte. Les bénéfices des entreprises sont au rendez vous mais l'ajustement s'est fait par l'augmentation du taux de chômage. Cela rend cette amélioration fragile sur le long terme.
Dans ce contexte difficile où la croissance fait défaut, nous orientons nos investissements vers des sociétés dépendant le moins possible de la consommation des ménages ou de la santé de l'économie mondiale. Ce sont donc les sociétés défensives qui nous attirent, principalement des entreprises qui ont pour clients d'autres entreprises. Traditionnellement, nous sommes portés sur les secteurs de la santé et de l'environnement. Des secteurs plutôt défensifs.
Une société comme Veolia est un bon exemple. Elle a pour client les collectivités locales, pour qui les services offerts (NDLR : services liés à l'eau, au traitement des déchets, et à l'énergie) par Veolia sont indispensables. Avec un rendement à hauteur de 6%, nous pensons que ce genre d'investissement résistera mieux à une période sans croissance, en dépit de performances boursières récentes très décevantes. Cette valeur est une des principales positions des fonds. Le secteur de la santé ouvre également des perspectives intéressantes, malgré, là aussi, des performances boursières médiocres depuis quelques années. Certains acteurs solides comme Medica, Orpea, ou Le Noble Age (NDLR : services de prise en charge des personnes âgées) affichent des chiffres et des perspectives très rassurantes. Il existe une explication au fait que le secteur de la maison de retraite soit délaissé par les investisseurs : la crainte d' une législation moins favorable dans le futur. Beaucoup d'acteurs pensent que demain l'Etat financera moins les maisons de retraite qu'aujourd'hui. Ce risque nous parait exagéré: le secteur public coûte 4 fois plus cher à l'Etat que le secteur privé. Les économies se feront donc principalement et logiquement dans le public, et pas dans le privé. Pour nous, les cours actuels sont intéressants : Une valorisation entre 13 et 15 fois les bénéfices de l'année en cours avec une excellente visibilité sur les prochaines années. Ce secteur est une composante importante du fonds Santé : environ 10% du portefeuille.
Oui, nous continuons à miser principalement sur des entreprises de moyenne capitalisation. On trouve encore dans ce secteur des sociétés sous-valorisées. Parmi les sociétés que l'on suit depuis très longtemps, il y a notamment Auplata, une référence dans le secteur de la mine respectueuse de l'environnement, qui vient d'annoncer une hausse de 60% de sa production. Tous les voyants sont au vert : le management est efficace, l'or est au plus haut, et le gouvernement veut privilégier ce type d'acteurs, respectueux de l'environnement, et futur acteur important de la filière de l'or responsable. Autre valeur phare : Sucrière de Pithiviers. Elle a de bons résultats, de bonnes perspectives et devrait offrir un rendement entre 6 et 7%. . Nous guettons une baisse de cette valeur qui est proche de ses plus hauts pour pouvoir en racheter un petit peu : cette société représente 1% du portefeuille du fonds Performance Avenir. Pendant longtemps, Auréa était également une valeur fétiche de nos fonds, mais malgré les acquisitions très intéressantes opérées par cette société et la phase de hausse actuelle des matières premières, Aurea ne figure plus parmi nos principales lignes. Car si les matières premières peuvent monter rapidement sur le court terme, sur le long terme, je ne vois pas leur phase de hausse dépasser la fin d'année.
Une valeur comme ABC Arbitrage (NDLR : spécialiste de la conception de stratégies d'arbitrage à l'échelle mondiale) figure parmi nos premières lignes. Cette société fait de la gestion pour compte propre. Mais le futur de l'entreprise passe par la gestion pour comptes de tiers. Les perspectives sont intéressantes et avec 7% de rendement et un PER aux alentours de 10 fois, c'est une valeur à un prix modéré. Mais le vrai pari du fonds Performance Avenir sur 2011/2012 repose sur les caisses régionales du Crédit Agricole. Ce sont des banques locales, de proximité, qui rassurent. Leur décote sur Actif net est de 50% en moyenne, leur PER aux alentours de 4, et leur rendement approchent les 6%. Avec de telles caractéristiques, les caisses régionales sont un bon rempart contre une baisse des marchés. Le seul bémol est la quantité et la qualité de l'information financière fournie.
© Synapse. Les contenus (vidéos, articles) produits par Synapse font appel à des journalistes professionnels. Ils ne constituent pas des conseils en investissement ou des recommandations personnalisées. Le diffuseur n'a participé ni à l'élaboration de ce contenu ni à la sélection des valeurs/fonds mentionnés. Les performances passées ne préjugent pas des performances futures. L'investissement sur les marchés comporte un risque de perte en capital et aucune garantie de gain ne peut être octroyée.
Les performances passées ne préjugent pas des performances futures. La valeur de l'investissement peut varier à la hausse comme à la baisse.
Souscription en ligne
Plus besoin de remplir à la main tous les bulletins de souscription grâce à la pré-saisie ! Gagner en rapidité et en efficacité.
Des frais réduits
Nos équipes négocient avec les sociétés de gestion des frais réduits.
Des professionnels
à votre écoute
Nos experts sont à votre disposition pour vous accompagner dans vos démarches du lundi au vendredi : 0 805 09 09 09 (appel gratuit)