(AOF / Funds) - "Aux Etats-Unis, les partis politiques sont parvenus à un accord sur le relèvement du plafond de la dette et la réduction des dépenses. Toutefois, les marchés n'ont guère pu célébrer cette nouvelle, se trouvant confrontés, d'une part, à la poursuite de la dégradation des indicateurs économiques aux Etats-Unis et dans la zone euro et, d'autre part, à une nouvelle envolée des primes de risque sur les obligations espagnoles et italiennes. Seule l'une des trois principales sources d'incertitude pour les investisseurs a donc été levée, et celle-ci suscite encore des questions", note BNPP IP. "Nous continuons de sous-pondérer les actions. Il s'agit essentiellement d'une sous-pondération tactique, compte tenu de la persistance de la crise des dettes souveraines dans la zone euro et de l'assombrissement des perspectives de croissance." "Nous avons supprimé notre position courte en duration sur les obligations d'Etat, car le mouvement de fuite vers la qualité est peu susceptible de s'achever prochainement. Nous sommes passés à une position surpondérée sur l'immobilier américain par rapport aux actions américaines pour les raisons suivantes : la demande locative devrait augmenter, la construction reste atone, les sociétés foncières ont réduit leur endettement et les rendements relatifs ressortent attrayants." "L'accord sur le relèvement du plafond de la dette américaine devrait être positif, car il signale que les Etats-Unis ont fini par s'atteler à leurs problèmes budgétaires. Cela étant, il convient de formuler plusieurs mises en garde. Premièrement, il n'est pas certain que ce compromis suffise à éviter une dégradation de la note de la dette publique américaine. Selon nous, un déclassement rendrait les marchés financiers volatils à court terme mais n'entraînerait pas d'importantes perturbations." "Deuxièmement, il se peut que la commission du Congrès, qui doit trouver 1.500 milliards de dollars de coupes budgétaires supplémentaires d'ici au mois de novembre, ne parvienne pas à un consensus. Les Républicains risquent de s'opposer à une hausse des recettes, tandis que les Démocrates pourraient refuser de modifier des programmes tels que Medicare, Medicaid et la Sécurité sociale. Les querelles politiques sont donc susceptibles de se poursuivre." "Troisièmement, une réduction de 1.500 milliards de dollars supplémentaires des dépenses, en sus des 917 milliards de dollars de coupes budgétaires déjà décidées, pourrait ne pas être suffisante pour ramener les finances publiques américaines sur une trajectoire soutenable. Les prévisions intègrent à présent des dispositions législatives telles que les baisses d'impôts consenties sous l'administration Bush, qui ont vocation à expirer. Sans hausse des recettes, une baisse des dépenses ne suffira pas à maintenir le ratio de la dette à des niveaux prudents" "Enfin, il est clair que la consolidation budgétaire pèsera fortement sur la croissance de l'économie américaine dans les années à venir. Au deuxième trimestre, la croissance du PIB américain, à seulement 1,3%, est ressortie nettement inférieure aux attentes, tandis que l'indice PMI du secteur manufacturier s'est effondré en juillet, jetant le doute sur l'amélioration largement évoquée de la croissance au second semestre de l'année. Les révisions apportées aux estimations du PIB entre 2002 et le premier trimestre 2011 ont montré une récession plus sévère, une reprise encore plus anémique et un passage à vide plus prononcé actuellement." "La croissance au premier semestre a été beaucoup trop faible pour permettre une décrue du chômage. L'indice ISM manufacturier est tombé à son plus bas niveau depuis juillet 2009. Il s'est tout juste maintenu au-dessus du seuil de 50 qui délimite les phases de croissance et de contraction. Toutes ses composantes se sont affaiblies, mais cela ne signale pas pour autant une récession à double creux. Pour ce faire, l'indice devrait se rapprocher de 45. Les querelles politiques sur le relèvement du plafond de la dette publique ont naturellement pu ébranler la confiance des industriels. La faiblesse de ces statistiques suggère que la croissance du PIB devrait être au mieux modeste au troisième trimestre." "Toutefois, l'impact des facteurs passagers, tels que la flambée des prix pétroliers entre septembre 2010 et avril 2011 et les perturbations des chaînes d'approvisionnement après le séisme et le tsunami survenus au Japon, devrait diminuer. La part des trois composantes les plus cycliques du PIB, à savoir l'investissement, les dépenses de consommation en biens durables et les stocks, est proche de son plus bas niveau depuis 60 ans, ce qui implique un potentiel d'amélioration. La Réserve fédérale américaine (Fed) lancera-t-elle une nouvelle vague d'achats d'actifs pour soutenir l'économie ? Alors que le président de la Fed, Ben Bernanke, a laissé toutes les options ouvertes à cet égard, nous n'anticipons pas de QE3 à ce stade." "En dépit du niveau élevé du chômage, des pressions limitées sur les salaires et de la croissance modérée du crédit, nous estimons que le sursaut actuel de l'inflation constitue un obstacle. Un autre rapport médiocre sur l'emploi ou un recul de l'inflation pourrait en revanche constituer un facteur déclencheur. Il est inutile de dire que nous n'envisageons pas de relèvement des taux de la Fed avant le courant de 2012." "L'indicateur du sentiment économique (ESI) dans la zone euro a accusé un repli plus important qu'escompté et pourrait poursuivre sa tendance baissière. Les déclins les plus prononcés ont récemment été observés en Italie et au Portugal. S'agissant des données relatives aux crédits, les prêts hypothécaires ont été en particulier faibles. Cette situation pourrait découler des gestes haussiers de la BCE, qui se répercutent directement sur les taux variables des crédits hypothécaires, notamment dans les pays périphériques." "L'austérité budgétaire et l'incertitude entourant la crise des dettes souveraines pourraient également dissuader les acquéreurs immobiliers potentiels. Sur les marchés obligataires de la zone euro, la situation s'est dégradée. Les primes de risque des obligations d'Etat italiennes, espagnoles et belges ont fortement augmenté. Nous n'identifions pas de cause directe." "Même si nous pensons que l'Italie et l'Espagne sont en mesure de ramener leur déficit et leur dette publique à des niveaux soutenables sans recevoir d'aide extérieure, la situation est fragile. Il est vrai que l'Italie doit faire face à une croissance structurelle faible et une détérioration des perspectives conjoncturelles et que l'Espagne est confrontée à un taux de chômage élevé et à l'éclatement de sa bulle immobilière, mais les inquiétudes entourant la Belgique nous semblent excessives. La faiblesse estivale des volumes de transactions a naturellement accentué la volatilité des prix." AUT/ALO
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