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« Les banques françaises sont injustement attaquées » (Gauthier - AlphaValue)

12/08/2011 - 10:33 - Sicavonline - Vincent Bezault


« Les banques françaises sont injustement attaquées » (Gauthier - AlphaValue)

Depuis le 30 juin, la capitalisation boursière de la Société Générale a fondu de 45 %. Parallèlement, BNP Paribas et Crédit Agricole ont dévissé respectivement de 33 % et près de 42 %. Le marché boursier redoute que les banques françaises paient leur exposition à la dette italienne et pâtissent d'une dégradation de la France par les agences de notation. Pierre-Yves Gauthier, Stratégiste du cabinet d'analyse indépendant AlphaValue, estime pour l'heure que la France devrait conserver son AAA et qu'aucun élément tangible ne permet d'imaginer un accident du côté des banques françaises.

Pierre-Yves Gauthier (AlphaValue), les craintes des marchés financiers de voir la France dégradée par les agences de notation sont-elles fondées ?

A priori non. Les trois agences de notations ont toutes indiqué que la France ne méritait pas de perdre son AAA. Le seul motif pour que cette dégradation survienne serait éventuellement l'augmentation substantielle de la quote-part de la France dans le mécanisme de sauvegarde européen. En effet, si l'Espagne et l'Italie n'étaient plus en mesure d'assumer leur contribution au FESF (Fonds Européen de Stabilité Financière), les parts de la France et de l'Allemagne dans le financement de celui-ci augmenteraient mécaniquement. La France ne devrait plus ainsi financer 20 % du FESF mais 35 % ! Cela impliquerait pour elle de trouver les financements idoines et donc d'alourdir sa dette, avec comme corollaire une dégradation de sa notation !

Sans compter que si la France perdait bel et bien son triple A, le FESF volerait en éclats !

Effectivement puisque la qualité de la signature même du FESF s'en trouverait affaiblie, tous les contributeurs à l'exception de l'Allemagne n'étant plus au mieux que des AA. Heureusement, on n'en est pas là. L'Espagne n'est pas en situation de demander l'assistance du FESF. Pas plus du reste que l'Italie, où l'économie fonctionne et les contribuables paient leurs impôts (ce qui n'est pas le cas en Grèce) ; en outre, les restrictions budgétaires sont en train de se mettre en place de l'autre côté des Alpes. Il y a donc 99 % de chances pour que l'Italie n'ait nul besoin de solliciter l'aide européenne. Il en va de même pour l'Espagne. On peut considérer que la France va donc préserver dans les 24 mois qui viennent son AAA.

Est-ce parce que les banques françaises sont exposées à l'Italie qu'elles suscitent tant de défiance sur les marchés ?

Le Crédit Agricole et BNP Paribas sont très présents en Italie, mais si l'on admet que l'Italie ne présente pas de problème de solvabilité et donc que la dette italienne ne pose pas problème, les banques françaises ne sont pas en risque. Nous avons donc chez AlphaValue beaucoup de mal à justifier la baisse des cours des banques françaises sur des problèmes d'exposition à la dette souveraine italienne.

Qu'est-ce qui motivent alors les dégagements violents constatés ces derniers jours sur Société Générale, BNP Paribas et Crédit Agricole ?

L'ampleur des baisses de ces titres nous laisse perplexes. Cependant, je note que les banques ont fait preuve après la crise de la même inventivité financière dans la fabrication de produits complexes que lors de la période d'avant crise. Prenons les ETF (Exchange-Traded Funds) . En avril dernier, le conseil de stabilité financière (FSB) a pointé du doigt la complexité de ces produits, qui ne sont pas des contrats simples comme des parts de SICAV mais des suites de contrats engageant différents intervenants financiers et comportant donc un risque de contrepartie. Cela signifie par conséquent que les banques ne sont pas seulement interdépendantes pour se financer à court terme sur le marché interbancaire mais elles le sont sur des produits complexes pour lesquels le risque de contrepartie est difficile à inventorier mais est suffisamment significatif pour que le FSB tire le signal d'alarme. Or, quand les marchés connaissent des à-coups aussi brutaux que ceux que nous connaissons actuellement, il existe un risque pour que cette chaîne d'interdépendance saute et que surgisse un risque systémique : les situations de stress peuvent en effet sur certains produits conduire à des défauts de contrepartie qui, eux-mêmes, peuvent mettre à mal l'équilibre financier de certains établissements bancaires. Dans le contexte actuel de stress maximal, les marchés boursiers sur-réagissent à cet éventuel risque systémique qui pour l'heure, notons-le bien, ne s'est absolument pas concrétisé.

Mais pourquoi les banques françaises sont-elles tant visées ?

Parce que si on prend le marché des ETF, produits dont, je le répète, on ne connaît pas toujours la qualité de construction, les banques françaises y sont très actives. Du reste, il n'est pas fortuit que la Société Générale soit particulièrement visée : elle est réputée pour ses activités de marché. Mais encore une fois, aucun élément ne vient pour le moment démontrer qu'un accident se soit produit du côté des banques françaises. Propos recueillis par Vincent Bezault

© Synapse. Les contenus (vidéos, articles) produits par Synapse font appel à des journalistes professionnels. Ils ne constituent pas des conseils en investissement ou des recommandations personnalisées. Le diffuseur n'a participé ni à l'élaboration de ce contenu ni à la sélection des valeurs/fonds mentionnés. Les performances passées ne préjugent pas des performances futures. L'investissement sur les marchés comporte un risque de perte en capital et aucune garantie de gain ne peut être octroyée.



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