Nicolas Sarkozy et François Fillon le disent et le répètent, pas question de modifier leurs objectifs en matière de déficit public, qu'ils souhaitent ramener à 4,6 % du PIB en 2012 puis 3 % à l'horizon 2013. Malgré la fermeté affichée par l'Elysée et Matignon en la matière, allant jusqu'à affirmer que les objectifs de redressement des finances publiques seront tenus quelle que soit l'évolution de la situation économique et donc le niveau de la croissance, la manière d'y parvenir reste quelque peu approximative. Alors que les économistes revoient à la baisse les prévisions de croissance économique de la France, l'exécutif persiste à les surévaluer. Cette obstination fausse partiellement les calculs budgétaires en découlant et minimise le montant des économies à réaliser en 2012 et en 2013 pour résorber partiellement le déficit public et atteindre les objectifs de consolidation budgétaire.
Des efforts budgétaires que de nombreux économistes dont Philipe Waechter, directeur de la recherche économique de Natixis AM, évaluent approximativement à 15 milliards d'euros. Toujours d'après Philippe Waechter et contrairement à ce que veut laisser croire le gouvernement, « l'ajustement budgétaire, qui est spectaculaire par rapport à ce qu'on connu par le passé, ne pourra pas se faire sans efforts de la part des ménages et des entreprises françaises ».
L'économiste est catégorique : « impossible d'ajuster les finances publiques de manière indolore, il faut donc trouver de nouveaux moyens d'intervention notamment par le biais de la fiscalité ». Par conséquent, « il sera difficile de trouver des solutions sans augmenter les impôts, ni le rabotage des niches des niches fiscales ni même la création d'une contribution exceptionnelle applicable aux plus riches contribuables ne seront suffisantes ». Si le gouvernement venait à assumer l'idée d'accroître la taxation des plus riches, « il serait plus efficace de réfléchir à une restructuration totale de l'imposition en France c'est-à-dire de repenser l'ensemble du système fiscal qui est globalement déséquilibré» explique Philippe Waechter
Les efforts budgétaires à réaliser pour assainir les finances publiques ne peuvent toutefois pas se cantonner à la seule augmentation des recettes et devront passer par la réduction des dépenses. Par conséquent, au-delà des arbitrages de Nicolas Sarkozy dévoilés le 24 août, Philippe Waechter est formel « le gouvernement doit faire des choix politiques bien plus forts. Reste à déterminer dans quels domaines devront être réalisées ces coupes budgétaires : la santé, l'éducation, la justice...Un choix politique difficile à réaliser juste avant une élection présidentielle.
C'est pourquoi, selon le directeur de la recherche économique de Natixis AM, ce nécessaire tour de vis budgétaire pourrait « après des mesures déjà inscrite dans la loi de finance qui sera votée à l'automne être accentué au mois de juillet 2012 après les élections présidentielles ». Graver dans le marbre de la Constitution la règle d'or ne pourra que renforcer l'obligation de lancer une cure d'austérité, restera à déterminer avec précision les conditions de ce retour à l'équilibre budgétaire, à le dater et surtout à assumer une politique de rigueur !
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