(AOF / Funds) - "Après plusieurs semaines de discussions parfois houleuses, marquées par des dissensions sur la marche à suivre pour aboutir à un second plan de sauvetage de la Grèce, les dirigeants européens ont fini par trouver un terrain d'entente le 21 juillet à Bruxelles. L'Europe a finalement admis que la Grèce faisait face à un problème de solvabilité. Le plan adopté par les chefs d'Etat ne se limite pas seulement à la Grèce mais il s'étend à la gestion des dettes souveraines en Europe", note Convictions AM. "Une avancée significative qui a constitué une surprise et une nouvelle étape dans la gouvernance économique européenne." "A l'issue de la réunion du 21 juillet le soutien financier apporté à la Grèce a atteint 160 milliards d'euros, incluant la contribution volontaire du secteur privé. Sur ce total, l'aide officielle proviendra du Fonds européen de stabilité financière (FESF) pour 73 milliards et du Fonds monétaire international (FMI) pour 36 milliards. Le FESF attribuera à la Grèce des prêts au taux de 3,5% pour une durée comprise entre 15 ans et 30 ans assortie d'un délai de grâce de 10 ans." "Ces conditions s'appliqueront aux prêts déjà en cours pour la Grèce et à ceux accordés au Portugal et à l'Irlande qui bénéficient déjà de plans de soutien. Le secteur financier soutiendra la Grèce sur une base volontaire par des mécanismes de roulement ou d'échange de dette dont les nouvelles échéances pourront atteindre 30 ans. Quelles que soient les options retenues, la décote de la dette grecque s'élèvera à 21%." "Des garanties seront offertes à la Banque centrale européenne via un système de rehaussement de crédit afin qu'elle continue à accepter les obligations grecques lors des opérations de refinancement des banques. En effet, les agences de rating avaient prévenu de longue date que tout rééchelonnement de la dette grecque serait assimilé à un défaut et que la note du pays serait abaissée à défaut sélectif." "En adoptant un mécanisme de rééchelonnement de la dette accompagné d'une décote, les pays de la zone euro ont brisé le tabou du défaut de paiement. Pour tenter de relancer la croissance en Grèce, les fonds structurels européens destinés au pays seront utilisés et des institutions européennes comme la Banque d'investissement européenne (BEI) seront mises à contribution. La Commission européenne va créer un groupe de travail avec les autorités grecques pour établir un programme de relance." "Pour limiter les risques de contagion à d'autres pays les capacités d'intervention du FESF seront élargies. Il pourra ainsi agir de façon préventive sous des conditions qui restent à déterminer lorsqu'un pays montre des signes de fragilité sur les marchés. Il pourra aider à la recapitalisation des banques si le besoin s'en fait sentir et surtout, le FESF pourra racheter des titres souverains sur le marché secondaire. Comme l'a souligné Nicolas Sarkozy à l'issue de la réunion du 21 juillet, le FESF nouvelle version marque les prémices d'un Fonds monétaire européen." "Mais si ce plan a eu le mérite de renforcer la cohésion des pays de la zone euro, il contient des zones d'ombre et suscite des interrogations qui sont pour le moment sans réponse. On ne connaît pas les mesures d'accompagnement pour relancer l'économie grecque et encore moins le montant des fonds qui seront mobilisés. Quant au FESF, s'il voit effectivement ses missions élargies, son enveloppe disponible de 440 milliards d'euros (dont 323 milliards sont actuellement utilisables) n'est pas augmentée. Sur ce sujet, les chefs d'Etat sont restés muets. Une chose est sûre, les ressources du FESF sont insuffisantes compte tenu des nouvelles missions qui lui sont attribuées." "Un renforcement des fonds dont dispose le FESF pose inévitablement la question du maintien de la notation AAA des pays de la zone euro qui apportent l'essentiel des ressources du fonds. Selon les économistes, le nouveau calibrage du fonds devrait se situer entre 1.500 et 2.000 milliards d'euros (notamment si l'Espagne et l'Italie faisaient l'objet d'attaques sur leurs titres souverains), ce qui impliquerait une contribution beaucoup plus lourde des Etats notés AAA, qui pourraient être rétrogradés à la note AA. Certains pays comme l'Allemagne ne sont sans doute pas prêts à une telle éventualité. Enfin, le plan adopté le 21 juillet doit être ratifié à l'automne par les parlementaires avant de pouvoir entrer en vigueur." "A l'annonce du plan, les investisseurs sont restés dubitatifs sur sa portée et les marchés financiers n'ont donc pas salué l'initiative de la zone euro par des mouvements de hausse. Les craintes sur les situations budgétaires de l'Espagne et de l'Italie sont même montées de plusieurs crans. Le taux des emprunts à dix ans de ces deux pays s'est rapproché du seuil dangereux de 6%. La défiance des investisseurs se manifeste sur la capacité de ces deux pays à honorer la charge de leur dette en raison de la hausse des taux d'intérêt qui se manifeste déjà. L'Italie vient adopter un plan d'austérité de 40 milliards d'euros, mais qui n'a pas réussi à convaincre les marchés du fait de l'instabilité politique et l'endettement pharaonique du pays qui atteint 1.843 milliards d'euros et 120% du PIB." "L'Espagne se trouve elle aussi sur la sellette. Le 29 juillet l'agence de notation Moody's a annoncé qu'elle dégradait la note de six régions espagnoles, dont la très puissante Catalogne, car elles ne respectaient pas leur objectif de déficit. L'agence a aussi menacé de rétrograder une nouvelle fois la note de la dette souveraine pour une raison principale : les pressions que le pays subit pour se financer sur les marchés qui augmentent le montant de ses charges d'intérêt. L'endettement du pays, qui est cependant beaucoup moins important qu'en Italie avec 638 milliards d'euros, représente 67% du PIB." "Le jour même de la dégradation de la note des régions, le Premier Ministre socialiste, Jose Luis Zapatero, a décidé d'appeler à des élections parlementaires anticipées le 20 novembre prochain. Vivement critiqué au sein de son parti, Jose Luis Zapatero a préféré laisser place à un nouveau gouvernement pour poursuivre les réformes. Au vu des premiers sondages, le parti de droite Partido Popular est donné gagnant aux prochaines élections. L'accalmie n'est pas encore revenue au sein de la zone euro." "Pour ranimer la confiance des marchés, chacun des Etats membres devra sans exception adopter des plans d'assainissement budgétaire crédibles à moyen et à long terme. Une chose est sûre, les marchés n'ont cessé de manifester leur défiance vis-à-vis du plan européen. La décision de la BCE de racheter de la dette souveraine sur le marché secondaire participera-t-elle à ramener le calme sur le marché du crédit ? Pour leur part la France et l'Allemagne ont rappelé dans un communiqué commun, leur engagement à mettre en oeuvre pleinement le plan du 21 juillet. Le vote des parlements européens doit être achevé fin septembre afin de permettre au FESF d'acheter des emprunts d'Etat sur le marché secondaire." AUT/ALO
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