(AOF / Funds) - "Les Démocrates et les Républicains ont joué pendant plusieurs semaines avec les nerfs des opérateurs et des investisseurs sur les marchés financiers avant de parvenir in extremis à un accord sur le relèvement du plafond de la dette américaine. Pour donner leur feu vert à une augmentation de 2.400 milliards de dollars du plafond de la dette, les Républicains exigeaient un plan d'économie de 4.000 milliards de dollars sur 10 ans tandis que les Démocrates refusaient de couper dans les dépenses de santé et prônaient des augmentations d'impôts", note Convictions AM. "La date butoir pour parvenir à un accord était fixée au 2 août et si les représentants des deux partis n'avaient pas trouvé un terrain d'entente, les Etats-Unis se seraient retrouvés en situation de défaut de paiement avec à la clé une dégradation de la note AAA par les agences de rating." "Barack Obama s'est personnellement impliqué dans les négociations et face au blocage des dirigeants des deux partis, il s'est résolu à prononcer un discours depuis la Maison Blanche pour appeler à un compromis. In fine, Républicains et Démocrates se sont entendus sur un relèvement du plafond de la dette de 2.400 milliards de dollars maximum en contrepartie de la diminution des dépenses de 2.400 milliards sur dix ans." "Le jour même de la dégradation de la note des régions, le Premier ministre socialiste, Jose Luis Zapatero, a décidé d'appeler à des élections parlementaires anticipées le 20 novembre prochain. Vivement critiqué au sein de son parti, Jose Luis Zapatero a préféré laisser place à un nouveau gouvernement pour poursuivre les réformes. Au vu des premiers sondages, le parti de droite Partido Popular est donné gagnant aux prochaines élections. L'accalmie n'est pas encore revenue au sein de la zone euro. Pour ranimer la confiance des marchés, chacun des Etats membres devra sans exception adopter des plans d'assainissement budgétaire crédibles à moyen et à long terme." "Une chose est sûre, les marchés n'ont cessé de manifester leur défiance vis-à-vis du plan européen. La décision de la BCE de racheter de la dette souveraine sur le marché secondaire participera-t-elle à ramener le calme sur le marché du crédit ? Pour leur part, la France et l'Allemagne ont rappelé dans un communiqué commun, leur engagement à mettre en oeuvre pleinement le plan du 21 juillet. Le vote des parlements européens doit être achevé fin septembre afin de permettre au FESF d'acheter des emprunts d'Etat sur le marché secondaire." "Le plafond de la dette sera relevé en trois fois : 900 milliards de dollars immédiatement, puis en deux étapes successives pour atteindre au total entre 2.100 et 2.400 milliards de dollars. Les coupes budgétaires qui accompagnent le premier relèvement du plafond de la dette s'élèvent à 917 milliards d'économies sur 10 ans dont 350 milliards de réduction des dépenses pour la défense." "Dans un second temps, un Comité bipartisan sera constitué pour proposer de nouvelles économies de 1500 milliards de dollars, toujours sur 10 ans. Si le Comité est dans l'impasse et ne parvient pas à s'entendre sur au moins 1.200 milliards de dollars de baisse des dépenses, un mécanisme prévoit des coupes budgétaires automatiques dans les deux domaines de prédilection des Républicains et des Démocrates que sont respectivement la défense et les services civils. Pour ne pas obérer la croissance, les mesures de réduction des dépenses de la deuxième phase du plan seront appliquées à partir de 2013. Les membres du Tea Party ont obtenu qu'une résolution soit adoptée par le Congrès pour intégrer à la Constitution l'obligation de respecter l'équilibre budgétaire." "Après son annonce, le plan de la dernière chance n'a pas suscité l'enthousiasme mais plutôt la désillusion de la part des marchés. Les investisseurs doutent de l'efficacité des mesures adoptées pour éloigner durablement tout risque de crise financière et assainir durablement les finances américaines. D'autant plus que le ton risque de se durcir dans les mois qui viennent entre les deux grands partis politiques américains. A la Chambre des Représentants, sur 193 Démocrates, 95 ont voté le plan. Ceux qui ont voté par la négative estiment que Barack Obama a fait trop de concessions vis-à-vis des Républicains en évitant toute hausse d'impôts." "Les discussions au sein du Comité bipartisan vont être animées et l'on ne peut écarter un blocage des deux partis. Selon le calendrier prévu, un texte doit être prêt le 23 novembre pour être voté au Congrès au mois de décembre. Si la deuxième phase du plan de réduction budgétaire est couronnée de succès, le montant de la dette américaine s'élèvera à 16.700 milliards de dollars fin 2012." "La réaction de l'agence de notation Standard & Poor's, ne s'est pas fait attendre. Elle a abaissé, le 4 août, la note des Etats-Unis de AAA à AA+ avec une perspective négative. Cette précision implique que la note des Etats-Unis pourrait être abaissée dans les 6 à 24 prochains mois. Dans son communiqué l'agence sanctionne l'absence de mesures fortes pour réduire le déficit budgétaire et le manque de consensus entre Républicains et Démocrates pour y parvenir." "La mobilisation internationale a été immédiate pour tenter d'empêcher une spirale infernale sur les marchés financiers, autrement dit un krach boursier. Les pays du G7 et ceux du G20 ont publiés deux communiqués, dans lesquels ils s'engagent à prendre toutes les mesures nécessaires pour soutenir de manière coordonnée la stabilité financière et promouvoir une croissance économique plus forte." "Une chose est certaine, la campagne électorale pour les élections présidentielles de 2012 sera placée sous le signe du déficit budgétaire. Les Etats-Unis ont évité le pire mais ne sont pas tirés d'affaire pour autant. Longtemps ignorés, le déficit budgétaire américain et la dette évoluent depuis longtemps dans des profondeurs abyssales. Depuis quelques mois, le problème de la soutenabilité de la dette est clairement posé : si les investisseurs se défient de la signature américaine considérée sans risque depuis l'émergence des Etats-Unis comme première puissance mondiale, le rendement des bons du Trésor va s'accroître et provoquer une hausse de la charge d'intérêt." "Les Etats-Unis auront-ils encore longtemps les moyens de s'endetter ? La première puissance mondiale dont le statut de pays sans risque a disparu, est désormais contrainte de mettre en place elle aussi un plan crédible à moyen et à long terme de réduction de son déficit budgétaire. Une nécessité d'autant plus criante que les derniers indicateurs sur l'économie américaine marquent un ralentissement." AUT/ALO
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