La BCE retourne sa veste

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La BCE révise ses prévisions

Alors que le mois dernier, la BCE jugeait que les risques de récession étaient« compensés par des facteurs potentiels de soutien à l'activité, parmi lesquels la banque centrale identifiait la possibilité que la croissance mondiale soit plus forte, mais aussi un niveau élevé de confiance des consommateurs et des chefs d'entreprises, »ce mois-ci, « la baisse sensible des marchés actions et de la confiance des chefs d'entreprises et des tensions sur les conditions de financement qui pourrait résulter du stress persistant sur les marchés de dette souveraine de plusieurs Etats de la zone euro » vient déséquilibrer la balance des risques, rappelle Aurel Bgc. L'incertitude domine, et la récession menace. « Sur l'inflation, la balance des risques a aussi évolué aux yeux de la BCE. Les hausses de taux directeurs intervenues en avril et en juillet résultaient de l'identification d'un risque à la hausse sur l'inflation. (...)Or, les prix des matières premières, notamment énergétiques, ont reflué et le ralentissement plus marqué qu'attendu de l'activité économique au second trimestre s'accompagne de perspectives de croissance molle dans la deuxième partie de l'année, dans le meilleur des cas. Il en résulte que le risque sur l'inflation est devenu plus « équilibré », » soulignent les experts d'Aurel Bgc.

Pas de baisse des taux directeurs en vue

Selon ces derniers, « il est difficile d'interpréter le communiqué de la BCE, [ainsi que] les commentaires de Jean-Claude Trichet dans la séance de questions-réponses, comme la préparation à une prochaine baisse des taux, mais il est clair que les banquiers centraux européens n'ont pas l'intention de relever une nouvelle fois les taux directeurs dans les prochains mois. Le scénario de statu quo reste le plus probable. »

Trichet garde un œil sur le marché interbancaire

Par ailleurs, les gouverneurs de la BCE ont suspendu les mesures d'injection de liquidités dans le marché interbancaire : « il est vrai que les tensions sur le marché interbancaire ne semblent pas avoir augmenté depuis un mois. Bien que prête à fournir des liquidités autant que nécessaire au système bancaire (le stock de collatéral « disponible » représente environ 13 000 Mds), la BCE ne juge pas nécessaire de prendre des mesures supplémentaires,» notent les spécialistes d'Aurel Bgc.

Le politiques renvoyés à leurs devoirs

Chez Aurel Bgc, on interprète ce statu quo comme un rappel à l'ordre adressé aux politiques : « Il semble que [la BCE] estime que les risques à la baisse sur l'activité diminueraient sensiblement si les responsables politiques européens parvenaient à s'attendre pour appliquer leurs décisions du 21 juillet et s'ils s'engageaient de manière crédible en faveur de la réduction de leurs déficits. Aux yeux des banquiers centraux européens, la prise de leurs responsabilités par les dirigeants politiques serait plus efficace pour soutenir l'activité qu'un quelconque stimulus monétaire. »

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