L'Italie doit mardi lancer une émission obligataire à hauteur de 7 Mds d'euros. Mais alors que l'écart de rendement entre le Bund allemand et les obligations italiennes bat de nouveaux records, les experts s'attendent à ce que les investisseurs ne se pressent pas au portillon pour acheter de la dette italienne.
La rencontre de la semaine dernière entre le ministre italien des finances, Giulio Tremonti, et Lou Jiwei, directeur du fonds China Investment Corp, a suscité les espoirs des investisseurs, en provoquant un léger rebond mardi à l'ouverture des échanges sur les places boursières européennes. Il s'agit pourtant de bien garder à l'esprit, selon les experts de CM-CIC Securities, que si « un tel accord pourrait offrir un peu d'air à l'Italie, » on n'a pas là de véritable « réponse structurante. L'aide chinoise dépendrait de sa bonne volonté et de l'intérêt qu'elle y trouverait. Si nous ne doutons pas de l'avantage pour la Chine d'avoir une zone euro et un euro fort, nous nous inquiétons plus des possibles revirements et outils de pression que deviendrait cette intervention. L'Europe pour sortir par le haut devra se débrouiller seule. »
Le démenti publié par Pékin mardi pour faire taire les rumeurs intervient à un moment où les marchés s'affolent au moindre signe, qu'il soit positif ou négatif. Il suffit de regarder l'évolution du CAC 40 mardi pour s'en rendre compte : l'indice vedette français alterne entre phases de baisses à -2%, notamment après le démenti chinois, et phases de hausses, dues à des rumeurs sur un plan franco-allemand de sauvetage de la zone euro.
BNP Paribas, Société Générale, et Crédit Agricole sont dans l'œil du cyclone : les banques françaises, sous la menace d'une dégradation de leur note de crédit par Moody's, sont les valeurs qui font la pluie et le beau temps sur le CAC 40. Après une clôture lundi à plus de 10% de baisse, les trois banques sont respectivement à +4,59%, +15,90%, et +6,21% à 17h30. Un tel rebond conduit à souligner l'extrême volatilité de ces valeurs, qui seront sous tension toute la semaine. En effet, à titre d'exemple, BNP Paribas détient 21 Mds d'euros d'obligations italiennes, et si l'émission de mardi venait à être un échec, on peut imaginer le choc qui subirait la banque française, d'autant que depuis plusieurs jours, les fonds monétaires américains ne se risqueraient plus, selon certaines sources démenties par la direction de la banque, à consentir des prêts à BNP Paribas.
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