Alors que les indicateurs macro-économiques se dégradent à grande vitesse, que les marchés financiers sont en proie à de sévères turbulences, CM-CIC Securities a décidé d'apprécier la capacité de résistance des groupes agroalimentaires Bonduelle, Danone, Fleury Michon, Lanson BCC, Laurent Perrier, LDC, Pernod Ricard, Rémy Cointreau, Vilmorin, Vranken Pommery dans un contexte de déprime économique. Le courtier a ainsi donc tenté de déterminer pour chacune de ces valeurs un potentiel de hausse et de baisse.
En effet, pour CM-CIC Securities, « la très faible visibilité économique qui caractérise l'environnement économique actuel accroît considérablement les risques d'erreur dans les prévisions (...) Les inquiétudes portant sur les liquidités et l'évolution de l'encadrement réglementaire des banques, les incertitudes sur l'évolution de la fiscalité et du système monétaire pourraient freiner plus brutalement qu'attendu l'investissement et la consommation. Cette absence de visibilité est d'autant plus forte dans une période préélectorale où les agents économiques se posent nécessairement des questions sur les nouvelles règles du jeu, ceci les entraînant à différer des décisions stratégiques. » En outre, le broker remarque que « les entreprises ont démontré durant la dernière récession en 2008/09 une formidable réactivité à piloter leurs coûts et leurs stocks. Le risque est qu'elles se montrent cette fois proactives. » CM-CIC Securities a par conséquent réalisé un stress test afin d'étudier l'impact d'une détérioration sensible de l'économie sur les sociétés agroalimentaires qu'il couvre (Bonduelle, Danone, Fleury Michon, Lanson BCC, Laurent Perrier, LDC, Pernod Ricard, Rémy Cointreau, Vilmorin, Vranken Pommery). Dans le cadre de son scénario de déprime économique, CM-CIC Securities part de l'hypothèse d'une variation du PNB Europe de -3% en 2012, 0% en 2013 et +2% en 2014 ainsi qu'une variation du PNB des Etats-Unis de -1% en 2012, 0% en 2013 et +1% en 2014, ce qui devrait faire chuter de -4% la consommation des produits de base pendant le premier semestre 2012. Face à cette adversité, le cœur de gamme « s'effondrerait dans les pays matures au profit des MDD (marques de distributeur) et premiers prix. Le haut de gamme stopperait sa croissance, » estime l'équipe du CM-CIC Securities Bref, seuls les émergents représenteraient encore un vecteur de croissance, et encore une croissance affaiblie. Sur le plan des matières premières, CM-CIC Securities considère que « les tensions sur les prix pourraient perdurer. Le broker retient un scénario « noir avec une parité euro/dollar à 1,6 et une hausse mécanique de l'impôt sur les sociétés (IS) en zone Europe avec un IS France de référence passant à 40% ».
Selon CM-CIC Securities, la force du secteur agroalimentaire réside dans « la bonne anticipation des crises, les acteurs endurant depuis 2007 des crises successives ». Les stratégies de recentrage sur les cœurs de métier, cessions d'actifs non stratégiques à faible valeur ajoutée et développement dans les zones porteuses, comme les pays émergents, « rendent aujourd'hui le secteur », d'après le courtier, « plus solide face à une détérioration généralisée de la consommation ». CM-CIC rappelle que depuis 4 ans, « les structures des bilans se sont renforcées » et que la « qualité des structures financières permet d'anticiper une dégradation modérée des charges financières. Seul l'impact du dollar peut jouer plus négativement sur certaines valeurs. »
Dans ce contexte, CM-CIC Securities privilégie « toujours le secteur des spiritueux », où « Pernod Ricard affiche le potentiel le plus prometteur. » Le broker estime en revanche que « l'univers champenois dont [l'activité] est centré[e] majoritairement en Europe pourrait être fortement impacté par la crise. Nous estimons qu'une recapitalisation de Vranken Pommery Monopole pourrait être envisageable en 2012 ou 2013 au regard des ratios sectoriels (dette nette d'exploitation/stocks). » « Pour les valeurs solides, le poids des matières premières et celui des devises pèsent sur les comptes. Cependant, la chute des cours intervenue depuis cet été intègre en grande partie la configuration d'un stress scénario s'il devait se réaliser, » écrit encore CM-CIC Securities.
CM-CIC Securities est à l'achat du semencier Vilmorin auquel il assigne un objectif de cours de 100 euros, soit un potentiel d'appréciation de 37,70 % par rapport à son cours de clôture du 15 septembre (72,62 euros). En situation de stress, CM-CIC Securities voit pour Vilmorin un cours de 75 euros. Pernod Ricard bénéficie également d'une recommandation d'achat de CM-CIC Securities qui se fixe sur le titre un objectif de cours de 75 euros (+22,29 % de potentiel d'appréciation par rapport la clôture du 15 septembre (61,33 euros). Le cours de stress de Pernod Ricard serait 62 euros. CM-CIC Securities est aussi à l'achat sur LDC, le leader français de la production de volaille avec un objectif de cours de 89 euros. En situation de stress, le titre pourrait selon le courtier retomber à 60 euros.
CM CIC Securities est également à Conserver sur : Danone (objectif de cours de 54 euros contre un cours de stress de 43 euros, cours de clôture du 15 septembre à 44,32 euros), Bonduelle (objectif de cours de 75 euros contre un cours de stress de 65 euros, cours de clôture du 15 septembre à 62 euros), Fleury Michon (objectif de cours de 35 euros contre un cours de stress de 27 euros, cours de clôture du 15 septembre à 27,60 euros), Lanson BCC (objectif de cours de 64 euros contre un cours de stress de 55 euros, cours de clôture du 15 septembre à 50 euros), Rémy Cointreau (objectif de cours de 68,50 euros contre un cours de stress de 60 euros, cours de clôture du 15 septembre à 60,30 euros). Le courtier est en revanche à la vente sur Laurent Perrier (objectif de cours de 62 euros contre un cours de stress de 57 euros, cours de clôture du 15 septembre à 80,10 euros).
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