Grèce : défaut imminent ?

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A quelques heures de la conférence téléphonique entre le ministre grec des Finances et les inspecteurs de la Troïka, ce lundi est un nouveau jour noir pour les marchés boursiers. Les bourses de Paris et de Milan ont chuté respectivement de -3% et de -3,17%. En Allemagne le Dax a reculé de 2,83 % tandis qu'à Londres le FTSE 100 cédait 2,03 %, une débandade en grande partie due aux nouvelles craintes d'un défaut de paiement de la Grèce. Cette dernière va-t-elle vraiment s'en sortir ? Rien n'est moins sûr.

La reprise grecque : « pas avant 2013 »

Le représentant du FMI, Bob Traa a estimé à Athènes que la reprise de l'économie grecque « [n'était] pas prévue pour avant 2013 ». Selon Reuters, il a indiqué que « la Grèce, pour s'en sortir, doit supprimer des postes dans la fonction publique, réduire les salaires et les retraites des fonctionnaires et améliorer son système de collectes de taxes avant de créer de nouveaux impôts ». « La balle est dans le camp des Grecs » a résumé Bob Traa.

La confiance grecque

De son coté, Evangelos Venizelos, le ministre grec des finances, lors d'une table ronde intitulée « la Grèce est elle en voie de guérison ? » a réaffirmé sa conviction de voir son pays sortir de la crise. L'urgence est toutefois d'obtenir le déblocage des fonds européens. D'après Reuters, les autorités grecques ont « promis des mesures draconiennes pour éviter un défaut de paiement des intérêts de la dette et obtenir le versement de la prochaine tranche du plan d'aide international ». Evangelos Venizelos, le ministre des Finances grecs, qui a déclaré que la priorité du budget 2012 serait la réduction des dépenses, s'est dit « confiant dans l'octroi de la sixième tranche d'aide du plan UE/FMI ». Comme à son habitude le gouvernement grec semble bien serein même au vu de la situation actuelle...

L'Allemagne se prépare au pire

En Allemagne, on est beaucoup plus dubitatif. En effet, le nouveau ministre allemand de l'Economie, Philipp Rösler, avait évoqué publiquement, dimanche 11 septembre, un possible défaut de la Grèce. Des responsables de la coalition d'Angela Merkel, cités par l'agence l'agence Bloomberg affirment même que Berlin étudie concrètement le scénario de la défaillance d'Athènes. La démission de l'Allemand Jürgen Stark, chef économiste de la BCE, vendredi 9 septembre, avait cristallisé les véritables dissensions entre Européens sur le dossier grec. M. Stark s'opposait au programme de rachat par la BCE d'obligations d'Etat en difficulté (dont celles de la Grèce). La position de Jürgen Stark reflète largement celle de l'opinion publique allemande et d'une bonne partie de la classe politique de la première économie européenne, qui refuse de renflouer les "mauvais élèves"de la zone euro s'ils ne s'engagent pas plus fermement à réduire leurs déficits. Enfin, ce lundi devaient s'exprimer devant les députés du Bundestag plusieurs universitaires allemands de premier plan. Dans sa dernière édition, le Süddeutsche Zeitung croyait savoir que ces derniers se prononceraient en faveur de l'expansion du FESF, mais indiqueraient aussi que la Grèce ne peut se soustraire à une restructuration de sa dette.

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