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Il faut agir sur les taux de change pour relancer les économies développées (Marc Touati, Assya Compagnie Financière)

23/09/2011 - 13:26 - Sicavonline


Il faut agir sur les taux de change pour relancer les économies développées (Marc Touati, Assya Compagnie Financière)

Marc Touati, Directeur des études économiques et financières d' Assya, a donné le 21 septembre sa conférence semestrielle sur les perspectives économiques et financières internationales. Il ne faut pas se leurrer : les économies développées connaissent une « re-crise » tout à fait originale. Il s'agit d'une crise de la dette publique, dont la résolution est entre les mains des autorités politiques et monétaires. Cela constitue un très grand danger, selon Marc Touati : le risque déflationniste n'est pas assez pris au sérieux par les dirigeants, qui n'envisagent donc pas les bonnes solutions.

Les économies développées en danger

Marc Touati n'y va pas par quatre chemins : nous sommes en crise. Point n'est besoin, malgré tout, de paniquer : « Les crises font partie du monde économique. On doit faire avec. Elles peuvent parfois même être salutaires, » affirme-t-il. Pour sortir de cette rechute post-crise de 2008, il faut tout d'abord en préciser la nature : les économies développées sont face à une crise de la dette publique. Pour sortir de la crise financière de 2008, les états se sont très fortement endettés : « On a fait une relance budgétaire de 5000 Mds de dollars à l'échelle mondiale, »rappelle le directeur de la Recherche Economique et Financière d'Assya Compagnie Financière. Le problème est qu'aujourd'hui, « seuls une dizaine de pays dans le monde développé arrivent à générer une croissance suffisamment forte pour rembourser les intérêts de sa dette. Dans la zone euro, seuls l'Allemagne, les Pays Bas et le Luxembourg y parviennent. Les autres, y compris la France, doivent s'endetter pour payer les intérêts. C'est ce qu'on appelle la bulle de la dette publique. Tant qu'on a ce phénomène, on ne peut pas s'en sortir, » martèle Marc Touati.

L'échec de la politique américaine

En d'autres termes, il s'agit de ne pas répéter les erreurs du passé, où l'on a mis en place plan de relance sur plan de relance, alors que les budgets du monde développé ne sont pas assainis. A ce titre, Marc Touati estime que les Etats-Unis ont été très décevants en 2011 : ils « n'arrivent pas à retrouver le chemin de la croissance, comme le montre l'évolution du PIB américain au cours des 4 derniers cycles économiques. » En effet, alors qu'après la crise économique de 1980 le rebond d'activité avait permis d'augmenter le PIB de 4% par rapport à son niveau d'avant crise au bout de 14 mois par les Etats-Unis n'ont aujourd'hui même pas retrouvé leur niveau d'avant crise. Le président américain aurait commis une faute en imitant « un modèle européen qui ne marche pas,» avance Marc Touati. Il a pensé mettre en place une « bonne relance keynesienne, mais sans la croissance qui va avec. Une vraie relance budgétaire porte sur l'investissement et l'innovation. » Or, ce n'est pas le cas pour le nouveau plan prévu par Obama, qui risque d'être d'autant plus vain que la confiance aux Etats-Unis est en berne.

Les erreurs de la BCE

Marc Touati ne se fait pas d'illusions : « Le risque de récession en zone euro augmente. Même l'Allemagne rechute, souffrant d'un euro trop fort. » A ceux qui pointe la Grèce du doigt, il répond que « la crise grecque est une crise d'absence de gouvernance de la zone euro. [Car] si la Grèce sort de la zone euro, la contagion s'emparera de la zone euro, et la mettra en péril, » en plus de précipiter la Grèce dans une crise sociale très grave. Du côté de la zone euro, au-delà des incohérences et de l'attentisme des dirigeants politiques, Marc Touati met en cause la Banque Centrale Européenne : « La BCE fait la même erreur depuis 10 ans en remontant ses taux. Ce qui fait peur, c'est que les dirigeants de la BCE n'ont pas la notion d'efficacité économique : il n'y a eu aucun mea culpa pour avoir mis de l'huile sur le feu au printemps dernier, lorsque les taux ont été remontés en pleine crise économique. Le pilote dans l'avion sait-il conduire ? » Les marchés financiers semblent en douter fortement, inquiets du fait que « les dirigeants européens n'arrivent pas à se mettre d'accord pour sortir un communiqué commun à l'issue de leurs réunions. » « Ce que veulent les marchés, c'est simplement une direction. En disant que la zone euro est inaliénable, on ferait déjà un grand pas. Or cela, aujourd'hui, personne ne le dit. C'est irresponsable, et extrêmement dangereux, » juge Marc Touati.

Risque inflationniste et déflationniste : ne pas se tromper de cible

Marc Touati en a la ferme conviction : le risque qui menace les économies développées n'est pas inflationniste, il est déflationniste. Car « il y a une bonne nouvelle dans cette crise : le repli des cours des matières premières, » souligne le Directeur de la Recherche Economique et Financière d'Assya Compagnie Financière, avant de mettre en avant la « corrélation très forte [qui existe] entre la croissance et le prix du baril. » En effet, « quand le baril augmente de 10%, la croissance mondiale perd 0,4%. Et inversement, quand le prix du baril perd 10%, la croissance mondiale gagne 0,4%. » On peut donc entrevoir à moyen terme une remontée durable de la croissance mondiale. Autre argument brandi par Marc Touati pour écarter la peur de l'hyperinflation : l'évolution de l'indice CRB [indice du prix des matières premières, en baisse de 5% depuis janvier 2011 NDLR] « montre qu'il n'y a pas de risque de dérapage inflationniste. » « Le risque, c'est la déflation, » affirme-t-il au contraire. « On doit donc accepter un peu plus d'inflation. Je pense même que la sortie de crise se fera par un peu plus d'inflation. Il ne faut pas avoir peur d'une inflation aux alentours de 3,5% : le coût des matières premières ne dérapera pas à la hausse, » affirme Marc Touati.

Quand le levier budgétaire et le levier des taux d'intérêts de fonctionnent pas, il faut actionner le levier des taux de change

Le constat est donc évident : les dirigeants se trompent de cible, et les solutions à la crise proposées par la zone euro et les Etats-Unis (relance budgétaire et manipulation des taux d'intérêt) ne fonctionnent pas. Marc Touati ne désespère pas, et espère « un accord international du type Accords du Louvre et du Plaza, qui stabiliserait les taux de change internationaux. Si on ne peut pas agir sur les taux d'intérêt et sur la politique budgétaire, la seule qui reste, c'est le taux de change. » La Suisse constitue un bon exemple de ce type d'action monétaire : la Banque Nationale Suisse a récemment réagi au risque déflationniste en dévaluant le France Suisse (CHF), afin de redonner de la compétitivité à sa monnaie, ce qui doit à long terme relancer la croissance. Un exemple à suivre à l'échelle mondiale, si l'on en croit Marc Touati.

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