Les émergents sont là ! Pas de panique. (Marc Touati, Assya Compagnie Financière)

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Les émergents, « leaders de la croissance »

Entre 1980 et 2009, la croissance moyenne du PIB mondial a été de 3,3%, rappelle Marc Touati, le Directeur des Etudes Economiques et Financières d'Assya Compagnie Financière. Selon les prévisions du FMI, la croissance en 2012 sera de 4% : « Aujourd'hui, la bonne nouvelle, c'est que la croissance mondiale ne risque pas de descendre sous ce seuil. On n'est pas en récession : il n'y a pas de raison de paniquer, » souligne Marc Touati, avant de souligner qu' « avant la chute de Lehman Brothers, on était en récession. » Seulement, Marc Touati note un point crucial dans les chiffres du PIB mondial : « Les leaders de la croissance restent les pays du monde émergent, même s'ils ralentissent. [De plus, leur] ralentissement est voulu. La Chine apporte à elle seule 1,2 point de croissance, » contre 0,2 pour la zone euro, et 0,5 pour les Etats-Unis. Si l'on étudie l'historique de la contribution des différents pays au PIB mondial, on s'aperçoit que cette tendance a maintenant une décennie : « Il y a eu une césure dans les années 2000. Avant, les pays développés représentaient plus de 60% du PIB mondial. Après l'an 2000, cette part a baissé. Cette année, on sera aux alentours de 50%, et en 2013 au plus tard, les pays développés seront devenus minoritaires. » Aussi convient-il, selon le Directeur des études économiques et financières d'Assya Compagnie Financière, de parler de « pays émergés. » Il s'agit de prendre en compte ce qui est devenu une réalité : les « pays émergés » sont le nouveau moteur de la croissance mondiale, et « il faut absolument intégrer cela dans notre façon d'investir et de voir les marchés, » affirme Marc Touati.

Le fabuleux trésor de guerre des émergents

C'est donc un fait, Etats-Unis et Europe, en proie à leur crise de la dette, perdent peu à peu leur prééminence économique. Pendant ce temps, l'économie chinoise se consolide. Pour Marc Touati, l'appréciation du yuan « limite l'inflation importée, l'inflation chinoise, et l'inflation mondiale. » Pas de dérapage hyper-inflationniste, donc, estime l'expert d'Assya Compagnie Financière. Par ailleurs, « la Chine a amassé un trésor de guerre qui ne cesse de monter, avec des réserves de changes à hauteur de 3200 Mds de cash en dollars US, » précise Marc Touati. « Cette dynamique peut permettre de faire face à une crise, » et aujourd'hui il apparaît que « les principales réserves de changes appartiennent aux émergents, et c'est pourquoi [ces derniers] sont si dominateurs : ils ont aujourd'hui de quoi résister » à un choc économique de grande ampleur, ce qui n'est pas nécessairement le cas des pays développés. Enfin, Marc Touati revient sur le fait que les entreprises occidentales sont les cibles de spéculations boursières : «C'est la grande braderie. Et lorsque c'est la grande braderie et que l'on a du cash, on achète. Nous allons avoir demain des rachats d'entreprises à grande échelle, sauf que les acheteurs seront peut être chinois ou indiens, » prophétise-t-il.

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