Chez Fotolia, on dit merci au stagiaire

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Dans « Portrait d'entreprise », Vincent Bezault, rédacteur en chef de Sicavonline interviewe chaque semaine sur France Bleue 107.1 un chef d'entreprise sur son parcours, sa vision de l'entrepreneuriat, et son projet d'entreprise. Retrouvez les podcasts et les versions écrites des interviews.

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On a toujours besoin d'un stagiaire. Oleg Tscheltzoff s'en est rendu compte à son plus grand bénéfice. Le co-fondateur d'Amen, l'une des plus grosses sociétés d'hébergement mutualisé en France, constatait les besoins de ses clients en photos afin d'illustrer leurs sites Internet et l'impossibilité pour eux de le faire à des prix qui ne soient pas prohibitifs, le marché de l'illustration étant alors aux mains des grandes banques d'image. La chance d'Oleg Tscheltzoff « est d'avoir eu un stagiaire, qui s'appelait Thibaud, qui a eu l'idée de fonder une place de marché de la photo d'illustration.» L'idée était la bonne, puisque Fotolia est devenu sept ans plus tard une référence de l'illustration bon marché. Et le stagiaire s'en est trouvé lui-même récompensé. Thibaud Elzière est devenu depuis ses premiers pas dans la vie professionnelle, l'associé d'Oleg Tscheltzoff et le vice-président de Fotolia. Le groupe compte aujourd'hui 70 collaborateurs et recense quelque 700.000 clients de par le monde. Mais les débuts n'ont pas été aisés. « Nous avons commis une petit erreur stratégique en termes de positionnement prix, puisque que l'on avait des prix entre 10 et 20 euros, ce qui nous paraissait vraiment pas cher à l'époque puisque la concurrence était à 300 ou 400 euros la photo. Mais cela s'est avéré encore trop cher. Ça a vraiment décollé quand on a baissé le prix à 1 euro. » Aujourd'hui plus de 50.000 photos sont téléchargées quotidiennement sur Fotolia qui reçoit en retour chaque jour plus de 30.000 images de ses 115.000 contributeurs photographes. «N'importe qui peut ouvrir en cinq minutes un compte chez Fotolia et téléchargez des images, et si les images sont valables, commencer à gagner de l'argent. » Pour un amateur avancé, un revenu récurrent de quelques centaines d'euros par mois est envisageable, tandis que certains professionnels gagnent des dizaines de milliers d'euros. A condition de fournir beaucoup de photos. « 50.000 par mois pour le plus gros photographe. » Oleg Tscheltzoff ne voit pas l'avenir de Fotolia en noir et blanc mais plutôt en couleurs. Si le marché de la photo d'illustration à prix réduit est actuellement évalué à 700 millions de dollars, le PDG de Fotolia estime que son potentiel est bien plus important. « Enormément d'images sont utilisées de manière illégale. Les gens vont sur Google Images ou ailleurs et d'un clic droit téléchargent les photos et s'en servent sans avoir payé les droits. Ce marché là est sans doute supérieur au marché légal. » Et chez Fotolia on considère que les entreprises prennent progressivement conscience qu'il est préférable de s'acquitter de droits photos relativement modiques plutôt que de s'exposer à des risques de poursuite et d'amendes lourdes, en piratant des images afin d'illustrer Newsletter, plaquettes ou sites web.

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