L'Institut pour l'Education Financière du Public (IEFP) en partenariat avec l'Autorité des marchés financiers (AMF) vient de rendre publique une étude réalisée par le Crédoc sur la culture financière des Français. Les résultats de cette étude, qui a notamment pour objectif de mieux appréhender les connaissances et pratiques des Français en matière de placements financiers, sont pour le moins inquiétants tant leur incompréhension du sujet et leurs lacunes semblent profondes.
Une forte majorité de Français (80 %) reconnaît ainsi être un peu perdu en matière de placements financiers. Depuis 7 ans, date de la dernière étude du Crédoc sur le même sujet, le sentiment de s'y connaître « plutôt mal » en la matière a progressé de 7 points. La crise financière et ses répercussions en chaîne ont certainement contribué à brouiller les cartes. Désormais seulement 49 % des interviewés se sentent capable d'évaluer la rentabilité et le risque de ses placements. Moins de 3 Français sur 10 se disent compétents pour lire la presse financière. Pourtant comme l'affirme Jean-Pierre Jouyet, président de l'Autorité des marchés financiers, « Disposer d'une solide culture financière et économique est plus que jamais indispensable dans la mesure où les services financiers jouent un rôle de plus en plus important dans la vie des Français : achat d'un logement, financement des études des enfants, ou complément de revenu à leur retraite. Dans ce contexte, il est important pour le citoyen de bien comprendre les avantages mais surtout les risques encourus par tel ou tel type de placement. »
Les Français ne sont donc pas du tout armés pour décoder les enjeux et faire les bons choix en matière de placement financiers. Plus d'un Français sur deux se dit incapable de choisir lui-même les bons supports de son épargne et préfèrent s'en remettre à leur banquier. 7 sondés sur 10 s'appuient en effet sur leurs conseillers bancaires pour prendre une décision financière alors même que presque 4 sur 10 avouent ne pas comprendre tous les enjeux de cette décision ; au reste, dans la très grande majorité des cas, les clients sont satisfaits des conseils qui leur ont été donnés.
Afin de vérifier le niveau des 1.502 personnes sondées, le Crédoc a établi un questionnaire composé de dix questions censées mesurer leur culture financière de base. Le niveau général est très médiocre. Seule une personne sur deux obtient la moyenne à se questionnaire et moins de 1 % ont répondu correctement aux dix questions posées. Le plus troublant, selon les auteurs de l'étude, « est que même parmi les personnes qui disposent de plusieurs produit d'épargne, la culture financière est assez faible (4,4 /10). » Pourtant les questions posées restent très basiques et surtout sont très encrées dans l'actualité. Ainsi, dans une liste de trois réponses possibles, moins d'une personne sur quatre parvient à retrouver la définition d'une obligation, alors que plus d'une sur trois y arrivait en 2004. De même, seulement 52 % connaissent la définition d'un dividende. Néanmoins, il apparaît que certains grands principes financiers sont à peu près maîtrisés. Les français ont une assez bonne idée de l'échelle des risques puisque 87 % savent que les actions sont plutôt risquées et 93 % que les livrets d'épargne ne le sont pas. Assez paradoxalement, 70 % de la population sait que diversifier ses placements en Bourse peut limiter les risques.
En revanche, au niveau calculs financiers basiques, les Français sont de bien mauvais élèves comparés aux autres pays de l'OCDE. Ainsi, alors que 78 % des sondés déclarent être à l'aise en calcul, seulement un français sur deux sait que 100 euros placés à 2 % par an conduisent à un capital de 102 euros. Ce très mauvais résultat place la France en queue de peloton, par rapport aux autres pays de l'OCDE. Autre illustration des difficultés éprouvées par les Français, seuls 11 % savent qu'un patrimoine qui a progressé de 200 % a en fait été multiplié par trois, 17 % pensent qu'il a été multiplié par 20, « ce qui peut poser des problèmes » ironisent les auteurs de l'étude. Plus inquiétant encore, 25 % des sondés sont persuadés qu'il est possible de trouver des produits de placements à la fois très peu risqués et très rentables. Ce chiffre monte même à 42 % lorsque l'on interroge les 18-24 ans. De quoi laisser le champ libre et ouvert aux propositions fantaisistes des apprentis Madoff.
Plusieurs bonnes surprises sont toutefois à relever. Les Français gèrent plutôt adroitement leur budget et ils ne demandent qu'à en apprendre plus en matière de placements. 79 % des personnes interrogées souhaiteraient en apprendre davantage sur la finance au cours de leur scolarité et 77 % sont réceptifs à la possibilité de suivre une formation dans leur entreprise. Pour Georges Pauget, président de l'IEFP, « Ces résultats confortent l'IEFP dans ses principales missions qui sont d'encourager l'éducation financière à l'école, promouvoir les formations en entreprise, et aider les consommateurs de produits financiers à se poser les bonnes questions. Ils nous permettent d'identifier des messages clés qu'il conviendra de marteler et d'expliquer, comme par exemple, qu'on ne peut pas, contrairement à ce que croient encore 25 % des Français, avoir un rendement élevé sans prendre de risque. Sur d'autres points, les résultats sont assez rassurants. Les Français gèrent plutôt bien leur budget personnel, et maitrisent la plupart des grands principes financiers, notamment les vertus de la diversification. L'IEFP et l'AMF vont donc continuer à œuvrer pour une plus grande pédagogie à destination du grand public. »
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