(AOF) - Ben Verwaayen, directeur général d'Alcatel-Lucent, a réaffirmé vouloir dégager de la trésorerie de ses activités en 2012, dans un entretien aux " Echos ". Les investisseurs avaient été particulièrement déçus en novembre dernier par l'abandon de l'objectif de l'équipementier télécoms d'atteindre un free cash flow au moins à l'équilibre en 2011. Pour y parvenir, Ben Verwaayen souhaite améliorer son besoin en fonds de roulement, mais exclut de procéder à des réductions d'effectifs de même ampleur que son concurrent NSN, qui va se séparer de 23% de ses effectifs. " Bien entendu, nous devons nous adapter en permanence, mais nous sommes dans une situation différente car nous avons très vite pris le virage vers les technologies des réseaux du futur ", a-t-il expliqué. Alors que la situation financière d'Alcatel-Lucent inquiète certains investisseurs, Ben Verwaayen discute avec les autorités chinoises afin pouvoir rapatrier le cash de sa filiale chinoise, Alcatel-Lucent Shangai Bell. " Nous avons bon espoir de trouver un accord sans céder la majorité d'ASB ", a-t-il affirmé.
Les points forts de la valeur
- Alcatel-Lucent est le leader mondial des équipements télécoms. Leader dans l'accès haut débit, en optique (terrestre et sous-marin), en CDMA (équivalent américain du GSM), et dans le secteur de la téléphonie d'entreprise en Europe occidentale ; - Les dirigeants actuels d'Alcatel-Lucent, arrivés mi-2008, sont appréciés par le marché ; - Le groupe a réalisé l'essentiel de sa restructuration et peut désormais se concentrer sur sa croissance ; - Alcatel-Lucent conserve un bon potentiel d'innovation avec un budget de R&D parmi les plus élevés du secteur ; - Alcatel est à la pointe de l'innovation sur le segment du routage (" IP ") et gagne constamment des parts de marché sur Cisco. C'est le relais de croissance du groupe ; - Le groupe réalise environ 30% de son activité aux Etats-Unis où les opérateurs télécoms sont en phase de réinvestissement ; - La Chine constitue un important relais de croissance. Le groupe est le premier équipementier occidental dans ce pays, via sa coentreprise avec le gouvernement local, Alcatel-Lucent Shanghai Bell.
Les points faibles de la valeur
- Alcatel-Lucent évolue dans une industrie ultra concurrentielle où les prix sont tirés vers le bas, notamment par les équipementiers chinois. Cela pèse sur ses marges et menace sa capacité bénéficiaire ; - Le groupe gère à présent le plus vaste portefeuille d'activités de tous les équipementiers, ce qui constitue un handicap aux yeux de certains analystes ; - Le groupe ne cesse d'enregistrer des dépréciations d'actifs depuis sa fusion fin 2006 avec l'Américain Lucent et, en conséquence, des pertes. Cette opération n'a jamais convaincu les investisseurs ; - Les résultats ressortent très souvent inférieurs aux attentes des analystes financiers ; - La situation financière du groupe est source d'inquiétude. Des rumeurs d'augmentation de capital pèsent régulièrement sur la valeur ; - Les dirigeants ne peuvent dire quand l'entreprise pourra verser à nouveau des dividendes ; - La valeur est très volatile et reste donc réservée aux investisseurs amateurs de sensations fortes.
Comment suivre la valeur
- Hormis la conjoncture boursière, le rebond du titre dépend du retour à une croissance rentable. - La valeur est très sensible à la parité euro/dollar ainsi qu'à la conjoncture américaine, et ce depuis la fusion entre Alcatel et Lucent ; - Surveiller la santé des opérateurs télécoms est indispensable pour évaluer comment se porte la demande d'infrastructures auprès des équipementiers ; - L'évolution de l'industrie des composants est également primordiale. Les pénuries influent sur l'activité de l'équipementier ; - Les résultats et perspectives des concurrents directs d'Alcatel, notamment Cisco, peuvent aussi influer sur la valeur ; - Surveiller le développement en Chine, qui représente un enjeu majeur. Le groupe fait aussi régulièrement l'objet de rumeurs de rachat par un groupe chinois ; - L'évolution des parts de marché d'Alcatel-Lucent sur de nouveaux segments porteurs comme l'optique terrestre (via l'offre 100 G), le backhaul (via l'offre Ethernet) et l'accès dans les réseaux mobiles (efforts en 3G et 4G actuellement) est également très suivie.
Equipementiers télécoms
La course à l'innovation s'intensifie. Ainsi, HTC a récemment proposé deux nouveaux modèles de smartphones ("Radar" et "Titan"), qui utilisent la dernière version de l'OS Windows Phone. Le constructeur taïwanais souhaite renforcer son partenariat avec Microsoft pour concevoir des appareils grand public et se distinguer de la concurrence. Il cherche à diversifier son offre avec sept modèles fonctionnant avec Windows Phone et une dizaine avec Android (le système d'exploitation mobile de Google). Quant à Samsung, il a développé son propre système d'exploitation pour mobile, "Bada", afin de réduire sa dépendance à Google. Il a présenté un nouveau smartphone, le "Wave 3", qui fonctionne avec ce système. Cette quête de nouveautés est indispensable pour permettre aux acteurs de maintenir, voire consolider leurs positions dans un secteur en perpétuel mouvement. Un nouvel acteur, donc concurrent potentiel, pourrait émerger prochainement, puisque Panasonic, qui est déjà présent dans la téléphonie mobile au Japon, pourrait se développer sur ce marché en Europe à l'avenir. FTB/ACT/
Les performances passées ne préjugent pas des performances futures. La valeur de l'investissement peut varier à la hausse comme à la baisse.
Dernière cloture | 3.50 EUR | ||||||||
Date du cours | 31/10/2016 | ||||||||
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