(AOF) - Lafarge a réalisé en 2011 un résultat net en recul de 28% à 593 millions d'euros, pénalisé par une charge exceptionnelle de dépréciation de goodwill de 285 millions liée à la situation en Grèce. Le résultat d'exploitation courant a reculé de 9% à 2,179 milliards (-9% également à périmètre et taux de change constants). Le chiffre d'affaires a affiché, lui, une hausse de 3% à 15,284 milliards (+5 % à périmètre et taux de change constants). Le cimentier souligne avoir respecté son objectif d'une réduction de 14% de sa dette nette, soit une économie de 2 milliards, à la faveur de cession. La réduction des coûts s'est accélérée fin 2011, avec la réalisation de 100 millions d'euros d'économies au quatrième trimestre, soit 250 millions d'euros sur l'année, dépassant ainsi largement l'objectif de 200 millions d'euros. Le groupe prévoit de réaliser au moins 400 millions d'euros d'économies en 2012, dans le cadre du programme annoncé de 500 millions d'euros de réduction des coûts. Le PDG Bruno Lafont a assuré que l'endettement net du groupe continuerait à baisser en 2012 grâce à la mise en oeuvre d'actions visant à maximiser les cash flows opérationnels du groupe. Parallèlement à l'exécution du programme d'économies de 500 millions d'euros, Lafarge agira sur ses prix de vente en réponse à l'inflation des coûts. Par ailleurs, le cimentier poursuivra ses efforts de réduction des investissements à hauteur de 800 millions d'euros, réalisera plus d'un milliard d'euros de nouveaux désinvestissements stratégiques, et propose de réduire le dividende à 50 centimes d'euro par action. Pour 2012 Lafarge anticipe une demande de ciment en hausse, et prévoit une progression du marché comprise entre 1 % et 4 % en 2012 par rapport à 2011. Les marchés émergents demeurent le principal moteur de croissance de la demande, et Lafarge prévoit d'en bénéficier grâce à une bonne répartition géographique d'actifs de grande qualité. Les prix devraient être en hausse sur l'année 2012, et l'inflation des coûts plus modérée qu'en 2011.
Goodwill ou survaleur : Ecart positif entre la valeur d'acquisition d'un actif et sa valeur comptable. Lors de la prise de contrôle d'une société par une autre, l'acquéreur paye en général un prix supérieur à la valeur des capitaux propres : cet écart est appelé la survaleur. Il correspond en général à des éléments immatériels, comme la marque, qu'on évalue subjectivement.
Les points forts de la valeur
- Lafarge est le leader mondial des matériaux de construction et du ciment, numéro 2 des granulats, numéro 3 du béton et du plâtre ; - Le groupe bénéficie d'une bonne diversification géographique. Les pays émergents représentent plus de 50% du chiffre d'affaires ; - Le rachat d'Orascom Cement a permis à Lafarge de détenir des positions de leader au Moyen-Orient, marché en plein essor ; - Le groupe prend les mesures nécessaires pour redresser sa situation financière après l'explosion de la dette suite au rachat d'Orascom ; - La réduction de la structure des coûts va conférer un effet de levier sur les résultats du groupe lors de la reprise de l'activité.
Les points faibles de la valeur
- Le secteur de la construction reste à la peine en Bourse. Après avoir affiché la plus forte baisse au sein du CAC 40 en 2010, Lafarge est toujours en très forte baisse depuis début 2011 ; - Le poids de la dette reste une préoccupation majeure ; - Le groupe réduit le montant de son dividende pour alléger son endettement ; - Le scénario de croissance économique très faible dans les pays matures (47% du CA) rend la matérialisation du levier opérationnel difficile ; - Les plans d'austérité en Europe pourraient se traduire par un tassement des dépenses d'infrastructures ; - Le groupe poursuit la réduction de ses investissements de capacité alors que ses concurrents les ont repris. Cela risque d'hypothéquer le potentiel de gain de parts de marché du groupe à moyen terme, notamment dans les zones en forte croissance ; - L'exposition du groupe au Moyen-Orient le rend sensible à la montée du risque géopolitique dans la région depuis début 2011.
Comment suivre la valeur
- Les performances de Lafarge sont étroitement liées à l'état du secteur de la construction. Fortement cyclique, ce dernier dépend de l'évolution des taux d'intérêt, des facilités d'accès au crédit, du climat de confiance, et des conditions climatiques ; - Le prix de l'énergie est également à surveiller car il compte pour 25% à 30% du coût de production du ciment ; - Les résultats de Lafarge sont, pour partie, dépendants du cours du dollar par rapport à l'euro du fait de sa présence aux Etats-Unis ; - Les cessions d'actifs sont à suivre. Face à la reprise modeste dans les pays matures, Lafarge va probablement rationnaliser son dispositif cimentier devenu surdimensionné en Europe de l'Ouest et aux Etats-Unis ; - Le groupe souhaite accélérer l'innovation, notamment pour répondre aux modes de construction plus durables ; - La structure actionnariale du groupe est particulière avec la juxtaposition de deux actionnaires de référence (Groupe Bruxelles Lambert et NNS) et non impliqués par une action de concert. Même s'ils sont des actionnaires de long terme, leurs objectifs peuvent parfois diverger compte tenu des cultures spécifiques de l'un et de l'autre.
Construction - Matériaux
La réallocation du portefeuille d'actifs est à l'ordre du jour chez les industriels. Les stratégies de désinvestissement ou, au contraire, de croissance externe répondent à des situations financières très distinctes. Pénalisé par un endettement très lourd suite à la reprise d'Orascom en 2007, et ayant subi une dégradation de sa notation dans la catégorie "spéculative" qui a renchéri le coût de ses financements, Lafarge cherche activement à céder des actifs. Il a choisi de se désengager complétement de l'activité Plâtre, le plus petit et le moins rentable de ses métiers. En revanche, Saint-Gobain, qui entend consolider ses positions dans la distribution de matériaux de construction et de produits sanitaires, de chauffage et de plomberie, mène des acquisitions. Le groupe a racheté deux entreprises appartenant au distributeur de matériaux de construction britannique Wolseley. Il a repris Build Center au Royaume-Uni pour 165 MEUR et prévoit de débourser 186 MEUR pour acquérir Brossette en France. FTB/ACT/
Les performances passées ne préjugent pas des performances futures. La valeur de l'investissement peut varier à la hausse comme à la baisse.
Dernière cloture | 59.96 EUR | ||||||||
Date du cours | 20/10/2015 | ||||||||
|
Souscription en ligne
Plus besoin de remplir à la main tous les bulletins de souscription grâce à la pré-saisie ! Gagner en rapidité et en efficacité.
Des frais réduits
Nos équipes négocient avec les sociétés de gestion des frais réduits.
Des professionnels
à votre écoute
Nos experts sont à votre disposition pour vous accompagner dans vos démarches du lundi au vendredi : 0 805 09 09 09 (appel gratuit)