Sursaut des prix immobiliers à Paris : le signe d'un retournement du marché ou un simple à-coup ?

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Le marché immobilier français n'est pas au mieux de sa forme et les perspectives ne laissent guère entrevoir d'amélioration pour les mois et même, selon certains économistes, les années à venir (Voir notre article : Prix immobiliers surévalués : plus dure sera la chute !). Pourtant, la dernière édition du baromètre mensuel des prix de l'immobilier résidentiel à Paris et en Île-de-France de MeilleursAgents.com, qui « reflète la réalité des prix des transactions signées ces dernières semaines. » précise Sébastien de Lafond, Président et fondateur de MeilleursAgents.com, révèle « qu'en mars, les prix ont augmenté à Paris et dans la plupart des départements franciliens, après plusieurs mois de baisse et de stabilité. » Dans le détail, le baromètre indique qu'en mars un rebond des prix de 1% à Paris, de 0,7 % dans les Hauts de Seine (92) et de 1,1 % en Seine Saint Denis (93). En revanche, ils baissent Grande couronne (-0,9%) et restent stables dans le Val de Marne (94). A priori, les dernières statistiques des notaires publiées le même jour viennent quelque peu contredire les chiffres de MeilleursAgents, même si leur base de calcul n'est pas la même. En se référant aux avant-contrats signés dans leurs études au premier trimestre 2012, les notaires estiment que le prix moyen du mètre carré à Paris va fléchir de 8.300 euros en février à 8.100 euros à la fin du mois de juin, soit une baisse de presque 2,5 %. Mais alors que MeilleursAgents tient compte des avant-contrats signés en mars pour comparer l'évolution des prix entre février et mars, les notaires font une moyenne des avant-contrats signés entre janvier et mars et extrapolent leur progression au cours des trois mois suivants : avril, mai et juin.

Une hausse des prix immobiliers en trompe l'œil

« Cette hausse des prix peut sembler paradoxale et surprenante. Mais elle s'explique par de multiples facteurs. » et ne concerne en réalité qu'un petit nombre de transactions tant le marché s'est rétréci comme le confirme le fondateur de MeilleursAgents « Globalement le nombre de transactions en région parisienne continue à baisser, il est 30% plus faible qu'au 1er trimestre 2011. » Selon lui « l'attentisme domine dans un marché étroit. » Le volume de transactions continue sa chute. Après une baisse d'environ 20 % sur les deux premiers mois de l'année, ce volume est actuellement inférieur d'environ 30 % par rapport au premier trimestre 2011. La hausse des prix ne concerne donc qu'un nombre très restreint de transactions. La réalité du marché est un manque de dynamisme attisé par l'attentisme des acteurs. De ce fait, le stock de logements existant se vend mal. Seuls les biens de qualité et mis récemment sur le marché trouvent preneur à des prix en hausse.

Ce qui se vend et ce qui ne se vend pas

« Le marché est à deux vitesses. D'un côté un marché presque bloqué, avec des biens mis en vente ces six derniers mois à un prix 10% supérieur au prix de marché. Ces biens trouvent difficilement preneurs et augmentent le stock de biens à vendre. Cette situation est particulièrement vraie en Grande Couronne mais s'applique aussi à certains grands appartements parisiens dont l'emplacement et l'état ne justifient pas les prix demandés. Une autre partie du marché reste fluide, surtout à Paris et en Première Couronne pour des vendeurs qui proposent des produits de qualité au bon prix et vendent relativement vite et toujours cher. » explique Sébastien de Lafond.

La baisse des taux ne profite qu'à un nombre restreint d'acheteurs très solvables

D'après le fondateur de MeilleursAgents.com « La baisse des taux du dernier mois a dopé le pouvoir d'achat d'acheteurs solvables, toujours en embuscade, et a contribué à la remontée des prix. Il est trop tôt pour dire si le mouvement de baisse des prix en Île-de-France amorcé en juillet 2011 est déjà terminé. À ce stade, les prix sont seulement 3% au dessous de leur record historique à Paris. Près d'un quart des acheteurs et des vendeurs attendent d'y voir plus clair après les élections pour lancer leur projet immobilier. En attendant, la baisse des taux est en train de contrarier les plans de ceux qui espéraient une chute brutale des prix. » Actuellement, il est possible d'obtenir des taux bas sur 20 ans, les taux moyens sont aujourd'hui de 4,15%. Les très bons dossiers peuvent bénéficier d'un taux de 3,77%. Mais les conditions d'octroi de crédit restent très strictes (stabilité professionnelle, taux d'endettement, montant de l'apport, etc.).

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