Le vieil adage « sell in may and go away » a été appliqué à la lettre avec une « frayeur » lors de la dernière séance boursière du mois. En effet, les 3 000 points ont été enfoncés 2 heures avant la clôture pour, in fine, revenir juste au-dessus de ce seuil psychologique et technique. Une fois de plus, c'est la macro-économie qui a donné le « La » avec de fortes inquiétudes autour de l'Espagne et de l'Italie, pour lesquels les taux longs ont atteint malheureusement un record. En dehors de l'aspect « macro », il faut noter que la baisse du CAC 40 s'est faite avec des volumes en repli de 20% par rapport à mai 2011 ce qui correspond à ce que nous avions observé au 1er trimestre. Dès lors, la crainte de l'apparition d'un phénomène de survente, à l'image du mois d'avril au cours duquel les volumes avaient progressé par rapport à avril 2011 de +4,3% dans un marché baissier, semble s'éloigner.
A court terme, nous pourrions entrer dans une zone de stagnation car les doutes sur l'Europe sont plus que jamais présents et poussent les investisseurs à être le plus liquide possible. Aussi, le mois de juin va être marqué : le 6, par l'annonce de la BCE quant à sa politique de taux (baisse à venir ?) et le lancement d'une nouvelle opération de prêt à très long terme ; le 17, les urnes grecques sont à nouveau ouvertes pour les élections législatives en espérant que cela permettra enfin la constitution d'un gouvernement stable ; le 20, la Fed va-t-elle continuer à jouer la maturité des obligations ; le 28 aura lieu le sommet européen au cours duquel le sujet des euro-bonds sera discuté mais surtout un éventuel assouplissement de la règle des 3% maximum de déficit public et l'augmentation des moyens de la Banque européenne d'investissement (BEI). Tout cela va donc rendre les marchés nerveux et à ce rythme, si rebond avec conviction et volumes il doit y avoir, cela ne devrait pas intervenir avant septembre.
En ce qui concerne les valorisations, les niveaux de prix sont proches de ceux constatés fin avril et cela malgré la baisse des marchés. Ils restent très en deçà des moyennes historiques mais au regard du contexte, il faut probablement les mettre de côté et attendre de retrouver un climat plus serein pour envisager de les considérer comme un benchmark. Toutefois, les échanges que nous pouvons avoir avec différents intervenants de la place vont tous dans le même sens : le marché n'est pas cher, aidé, il est vrai, par la forte révision en baisse en avril des attentes en termes de résultats 2012 et 2013. Une partie du risque semble donc déjà intégrée.
Le consensus de marché voit donc en 2012 une année de consolidation et les premiers signes donnés au travers des CA trimestriels abondent en ce sens. Pour le moment il n'y a pas de rupture mais les entreprises font preuve d'une certaine prudence quant à leurs investissements faute de visibilité, toujours à cause de l'Europe.
Pour résumer, le mois de mai a respecté la tradition même si le mouvement de repli ne s'est pas effectué dans des volumes pouvant laisser sous-entendre que le marché avait pris le parti désormais de vendre. En fait, nous sommes revenus à la normale en termes de volumes par rapport au 1er trimestre. On peut donc envisager que la baisse d'avril et de mai est liée à un mouvement prudence du fait d'un contexte économique très incertain. Concernant les Smallcaps, comme nous l'évoquions dans notre dernière revue, le fait que leurs performances, dans un schéma de repli, restent proches de celle des Larges est plutôt bon signe. Cela pourrait confirmer une nouvelle année de surperformance pour ces dernières. Donc, si le marché ne craque pas du fait des dettes souveraines, les Small seront les premières à profiter de la reprise, d'autant plus qu'un consensus se dégage pour dire qu'elles ne sont pas chères et que beaucoup de liquidités sont disponibles. Bref, c'est certainement le bon moment pour commencer à acheter. Arnaud Riverain Associé Fondateur - GreenSome Finance
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