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« En France, l'augmentation des impôts va aggraver la récession » (Marc Touati, ACDEFI)

27/07/2012 - 17:04 - Sicavonline (mis à jour le : 08/08/2014 - 14:32)


« En France, l'augmentation des impôts va aggraver la récession » (Marc Touati, ACDEFI)

La crise économique n'épargne pas la France. Les difficultés de PSA Peugeot Citroën comme de nombreuses entreprises contraintes de tailler dans leurs effectifs l'illustrent. Pour Marc Touati, Président du cabinet de conseil ACDEFI et auteur du livre « Quand la zone euro explosera... », le plan de soutien à l'automobile présenté mercredi par le gouvernement ne résout pas le manque de compétitivité des entreprises françaises. Les hausses d'impôts à venir laissent même, selon lui, augurer du pire pour l'économie.

Pourquoi les investisseurs font-ils encore crédit à la France ?

Marc Touati La Banque Centrale Européenne (BCE) prête de l'argent aux banques à des taux très bas. Il faut bien que les banques l'investissent quelque part. De plus, en raison des contraintes et des ratios de solvabilité réglementaires imposés par Bâle III, elles sont tenues d'investir dans des dettes d'Etat jugées les plus sûres. Elles choisissent donc des dettes publiques considérées comme les moins risquées. C'est le cas des emprunts français, qui connaissent une quasi-bulle, comme les obligations allemandes, d'ailleurs. Des taux d'intérêt aussi bas sur la dette française n'ont pas de sens. Tant que la signature française bénéficie du AAA (NDLR - délivré par les agences Moody's et Fitch. Standard & Poor's a, quant à elle, abaissé la note de la France à AA+ avec perspective négative), les banques estiment qu'elle est sûre. Ce ne sera plus le cas lorsque la note sera degradée de deux ou trois crans. Il ne faut pas oublier que les investisseurs étrangers détiennent près de 70 % de la dette française. Ils cesseront de se précipiter dessus en cas de dégradation.

La crise économique frappe sévèrement l'industrie automobile française, comme l'illustrent les difficultés de PSA Peugeot Citroën. Quel est votre point de vue sur le plan de soutien à ce secteur présenté mercredi par le gouvernement ?

MT Il s'agit de mesurettes. Eventuellement, le plan pourrait avoir des effets long terme - et encore. Mais il ne résout pas le problème numéro 1 de l'automobile française, un problème d'offre - plutôt que de demande -, et de manque de compétitivité. Le gouvernement veut augmenter le bonus pour les véhicules propres. Lorsque les consommateurs achèteront de voitures fabriquées à l'étranger, quel va être le bénéfice pour la France ? Face à un problème de fond, le gouvernement fait du saupoudrage, du colmatage de brèches. Sa recette n'est pas proportionnée à la maladie de l'automobile et de l'industrie françaises. Il faut s'inspirer de l'exemple allemand. Il y a dix ans, Volswagen était au bord de la faillite. Grâce aux réformes de l'économie allemande, à un dialogue social entre patronat et syndicats, Volswagen a pu redémarrer. Globalement, l'industrie automobile outre-Rhin est aujourd'hui l'une des plus performantes au monde.

Quel sera l'impact économique des mesures fiscales actuellement débattues au Parlement, notamment de la suppression partielle de l'exonération des heures supplémentaires ?

MT Les mesures d'augmentation de la pression fiscale vont dans le mauvais sens. Clairement, elles vont aggraver la récession en train de poindre en France. Et elles sont très dangereuses. La pression fiscale en France rapportée au PIB est l'une des plus élevées au monde. En 2013, le poids des prélèvements obligatoires devrait représenter 47 % du PIB, ce qui est confiscatoire. Si on réduisait notre fiscalité au niveau de la moyenne de la zone euro, il faudrait baisser les impôts de 70 MdsE. Mais alors qu'il faudrait donc réduire les impôts, le gouvernement est en train de les augmenter. Cela va réduire encore notre compétitivité, casser le peu de croissance qui nous reste et aggraver la récession, faire monter le chômage et augmenter le déficit. L'effet inverse de celui que l'exécutif attend va se finalement produire. Depuis des années, aucun gouvernement n'a eu le courage de baisser nos dépenses publiques, dont le poids est l'un des plus élevés au monde : il représente 56 % du PIB, contre 46 % en Allemagne et 43 % en Espagne. Il faut baisser les dépenses publiques - je parle des dépenses de fonctionnement, pas des dépenses sociales.

Que pensez-vous de l'augmentation de la CSG, actuellement étudiée par l'exécutif ? Et de la TVA sociale, en cours d'abrogation au Parlement ?

MT Je ne suis pas contre le fait de transférer une partie du financement du système de protection sociale qui pèse sur les entreprises à la TVA, afin de réduire les charges des entreprises. En revanche, je suis défavorable à une augmentation du taux de TVA. Par conséquent, pour que ce transfert soit viable, je préconise de baisser les dépenses publiques. Concernant la CSG, elle a été créée en 1990 par Michel Rocard. Elle devait être temporaire, durer quelques années pour financer « le trou de la Sécu », comme on appelait à l'époque le déficit de la Sécurité Sociale. Maintenant, on veut encore augmenter la CSG. Pour moi, tout ce qui va dans le sens d'une augmentation des impôts est inacceptable et contre-productif.

La France peut-elle respecter son objectif de déficit public de 3 % du PIB pour 2013 ?

MT Nous devrions encore être loin du compte. La récession ne fait que commencer, le chômage devrait s'accroître fortement au cours des prochains mois pour s'établir au minimum à 12 % de la population active d'ici l'été 2013. Le déficit ne sera pas de 3 % du PIB l'année prochaine, mais d'au moins 4 %.

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