(AOF) - Lafarge a signé l'une des plus fortes baisses du CAC 40, en repli de 1,1% à 37,015 euros en réaction à la publication de son concurrent suisse Holcim. Le deuxième cimentier mondial ne s'est montré, en effet, guère optimiste sur le marché européen dans les mois à venir. Il anticipe désormais un repli du marché, surtout dans le sud de la région, où la virulence de la crise de la dette a contraint les gouvernements à mettre en oeuvre des plans d'austérité. En outre, le groupe a précisé qu'il procéderait à des hausses de prix et des réductions de coûts pour parvenir à atteindre ses objectifs financiers pour compenser la hausse du coût des matières premières, tels que l'électricité, le charbon ou encore le pétrole. Toutefois, Holcim a publié un bénéfice net de 379 millions de francs suisses (314 millions d'euros environ), en hausse de 9,2% au deuxième trimestre, supérieur aux attentes du consensus qui attendait 377 millions de francs suisses. Le chiffre d'affaires du deuxième cimentier mondial, concurrent direct de Lafarge, s'est établi à 5,6 milliards de francs suisses sur la période. A propos de ses perspectives, le groupe prévoit un résultat opérationnel en hausse, d'au moins 1,5 milliard de francs suisses (1,25 milliard d'euros) d'ici la fin de 2014, dont au moins 150 millions cette année. Parallèlement, Holcim a indiqué que la demande pour les matériaux de construction allait progresser en Asie, en Amérique latine et en Russie.
- Le groupe déploie une nouvelle organisation qui permettra de développer davantage de synergies entre les métiers du groupe et de générer des économies de coûts du fait de la suppression d'un échelon hiérarchique (responsable régional) et du regroupement des fonctions supports ;
Les points faibles de la valeur
- Ultra cyclique, le secteur de la construction est toujours à la peine en Bourse ; - L'atonie conjoncturelle des pays matures (47% du CA) décale le scénario de redressement des résultats du groupe ; - Les plans d'austérité en Europe pourraient se traduire par une révision des dépenses d'infrastructures ; - Le poids de la dette reste une préoccupation majeure. Le groupe réduit le montant de son dividende pour alléger son endettement ; - Lafarge poursuit la réduction de ses investissements de capacité alors que ses concurrents les ont repris. Cela risque d'hypothéquer le potentiel de gain de parts de marché du groupe à moyen terme, notamment dans les zones en forte croissance ; - L'exposition du groupe au Moyen-Orient le rend sensible à la montée du risque géopolitique dans la région depuis début 2011.
Comment suivre la valeur
- Lafarge a détaillé en juin 2012 son plan stratégique 2012-2015 avec des objectifs jugés ambitieux au vue de l'environnement conjoncturel ; - La réduction de la structure des coûts va conférer un effet de levier sur les résultats du groupe lors de la reprise de l'activité. - Les performances de Lafarge sont étroitement liées à l'état du secteur de la construction. Fortement cyclique, ce dernier dépend de l'évolution des taux d'intérêt, des facilités d'accès au crédit, du climat de confiance, et des conditions climatiques ; - Le prix de l'énergie est également à surveiller car il compte pour 25% à 30% du coût de production du ciment ; - Les résultats de Lafarge sont, pour partie, dépendants du cours du dollar par rapport à l'euro du fait de sa présence aux Etats-Unis ; - Le groupe souhaite accélérer l'innovation, notamment pour répondre aux modes de construction plus durables ; - La structure actionnariale du groupe est particulière avec la juxtaposition de deux actionnaires de référence (Groupe Bruxelles Lambert et NNS) et non impliqués par une action de concert. Même s'ils sont des actionnaires de long terme, leurs objectifs peuvent parfois diverger compte tenu des cultures spécifiques de l'un et de l'autre.
Construction - Matériaux
La plupart des analystes financiers sont prudents sur le secteur et estiment que 2012 devrait être une année difficile. Si les volumes du marché mondial (hors Chine) devraient croître de 3,5%, les augmentations de prix sont jugées insuffisantes pour compenser la hausse des coûts de production. En revanche, malgré les difficultés anticipées de la construction en Europe du fait d'un climat économique morose, Fitch considère que les perspectives de crédit sont stables pour le secteur des matériaux de construction. Les entreprises bénéficient de bilans assainis, avec des niveaux de trésorerie élevés et un risque de refinancement limité. L'agence anticipe que cette année, les difficultés devraient être semblables à celles de 2011, avec une faible croissance de la demande et des marges en retrait. Les volumes ne devraient que faiblement croître sur les marchés matures. Ils pourraient même régresser dans certaines régions. La demande sera plus dynamique sur les marchés émergents, mais certains marchés (comme l'Inde) pâtiront de surcapacités et d'une hausse des coûts. FTB/ACT/
Les performances passées ne préjugent pas des performances futures. La valeur de l'investissement peut varier à la hausse comme à la baisse.
Dernière cloture | 59.96 EUR | ||||||||
Date du cours | 20/10/2015 | ||||||||
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