(AOF) - Pernod Ricard a publié des résultats annuels solides, conformément aux attentes. Le numéro deux mondial des vins et spiritueux a nommé Danièle Ricard à la présidence du groupe après le décès de Patrick Ricard. Alexandre Ricard, neveu de Patrick Ricard, a été nommé directeur général délégué. Soutenu par les marchés émergents, le groupe a réalisé au titre de son exercice 2011-2012 un résultat net courant en hausse de 10% à 1,201 milliard. Le résultat opérationnel courant a progressé de 9% en organique à 2,114 milliards, en ligne avec le consensus. La marge opérationnelle est ressortie à 25,7%, en progression de 75 points de base. Le chiffre d'affaires a grimpé de 7% (+8% en organique) à 8,215 milliards. Les ventes sur les marchés émergents ont bondi de 17% (en organique). Elles ont progressé de 2% (en organique) sur les marchés matures. Fort de ces performances, Pernod Ricard a relevé de 10% son dividende annuel à 1,58 euro par action. Pour le directeur général Pierre Pringuet : " Au cours de l'exercice 2011/12, le groupe a signé les meilleurs taux de croissance depuis la crise de 2008, qu'il s'agisse de notre activité ou nos profits. C'est le résultat d'une stratégie claire et constante : fort investissement sur nos marques, innovation, premiumisation et expansion géographique. Cette performance découle aussi d'une organisation décentralisée unique, fondée sur la motivation des hommes et des femmes, que nous a léguée Patrick Ricard ". Puis il ajoute : " Malgré les incertitudes économiques, nous sommes confiants quant à la capacité du groupe à délivrer une solide croissance également sur cette année ".
- Les gammes du groupe sont plébiscitées car elles ont toutes subi un lifting de grande ampleur afin d'être en adéquation avec les nouvelles tendances de consommation ; - Le groupe dispose d'un fort " pricing power " (capacité à imposer ses prix à ses clients) ; - Le groupe a déployé une nouvelle organisation de son portefeuille de 15 marques phares, désormais segmenté en quatre catégories ; - Le réseau de distribution du groupe continue de s'accroître alors même qu'il est déjà le 1er des opérateurs vins & spiritueux occidentaux - Le groupe défend avec force le positionnement de ses marques avec des dépenses publi-promotionnelles qui demeurent à un niveau élevé. Mais Pernod-Ricard gagne des parts de marché en maintenant sa rentabilité ; - La priorité donnée au désendettement gagne en crédibilité auprès des investisseurs. Pernod-Ricard est désormais noté " investment grade " par les agences de notation. - L'amélioration de la structure financière offre la possibilité de renouer avec la politique de croissance externe, et donc d'atteindre son objectif long terme de devenir le leader mondial des spiritueux.
Les points faibles de la valeur
- Pernod-Ricard réalise une part importante de son activité en France et Europe (41% du CA) où la croissance sera structurellement plus faible dans les années à venir ; - La stratégie de " premiumisation " des marques ne convainc pas tous les investisseurs ; - L'actionnariat familial limite le caractère spéculatif du dossier ; - La valeur est chère et offre un rendement très faible.
Comment suivre la valeur
- Les deux tiers de l'activité et des profits sont réalisés sur le premier semestre (juillet-décembre), le quart de l'activité étant même réalisé en décembre ; - Le groupe est fortement dépendant du billet vert, devise dans laquelle est réalisée la majeure partie des profits ; - Les prévisions et commentaires de Diageo sont à surveiller ; - L'exercice du groupe est décalé avec une clôture des comptes le 30 juin. L'assemblée générale a lieu généralement en novembre.
Agroalimentaire
Le marché des "alicaments", ces aliments qui soignent, est un enjeu crucial. Il constitue encore un marché de niche, avec des ventes mondiales limitées à 6,8 MdEUR. Toutefois, ces ventes devraient être supérieures à 8 MdEUR dès 2013. D'après le cabinet de conseil en stratégie Roland Berger, le secteur est dominé par un géant de la pharmacie, l'Américain Abbott, avec 21% de parts de marché. Il se situe juste devant Nestlé (20%) et Nutricia (20%). Nestlé vient de se doter d'un institut de recherche dédié aux seuls alicaments, avec un budget de 415 MEUR. Son concurrent, PepsiCo, a inauguré en 2010 un institut de recherche sur la nutrition. Quant à Danone, il a racheté le spécialiste néerlandais de l'alimentation clinique Nutricia, le Britannique Complan et l'Américain Medical Nutrition. Les géants de l'agroalimentaire ne sont pas les seuls à être actifs sur ce créneau. Le laboratoire Pfizer a repris le fabricant danois de vitamines Ferrosan. Sanofi a acquis il y a trois ans le leader français des compléments alimentaires, Oenobiol. L'Institut Mérieux a, lui, ouvert une filiale baptisée "Mérieux NutriSciences". FTB/ACT/
Les performances passées ne préjugent pas des performances futures. La valeur de l'investissement peut varier à la hausse comme à la baisse.
Dernière cloture | 145.10 EUR | ||||||||
Date du cours | 23/04/2024 | ||||||||
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