Le spectre de la récession rend les investisseurs frileux, leur goût pour le risque s'évapore à mesure que la crise enfle. Face à l'inexorable montée de cette aversion au risque, l'immobilier reste un refuge. Mais la chute des transactions enregistrées ces derniers mois sur le marché de l'immobilier résidentiel fragilise cette confiance. Du coup, nombre d'épargnants se tournent vers l'immobilier d'entreprise.
En témoigne l'engouement suscité par les SCPI au cours des six premiers mois de 2012. De janvier à fin juin, les SCPI ont collecté 1,242 MdsE, un record historique et plus 29 % par rapport au premier semestre 2011. Ces chiffres publiés par l'Association française des sociétés de placement immobilier (ASPIM) confirment la très bonne tenue des SCPI depuis la sortie de la crise des subprime en 2010. Pour rappel, en 2008 et 2009 la collecte annuelle n'atteignait pas tout à fait 900 millions d'euros.
Autre changement notoire : les SCPI fiscales Scellier ne font plus recettes. La collecte en SCPI Scellier passe de 66,2 ME au premier semestre 2011 à 6,9 ME au cours des six premiers mois de 2012, soit un recul de presque 75 %. Logique puisque le disposition va disparître à la fin de l'année et que du coup certains opérateurs ne proposent déjà plus de SCPI Scellier. En revanche, la collecte des autres SCPI fiscales, Malraux et déficit foncier, bondit. De 240.000 euros à fin juin 2011, les sommes versées sur des SCPI déficit foncier dépassent la barre de 3 ME au 30 juin 2012.
La croissance des SCPI est donc principalement attribuable aux SCPI spécialisées dans l'immobilier d'entreprise, elles représentent environ 98 % du total de la collecte. Confirmant cet engouement pour les SCPI, le marché secondaire, sorte de marché de l'occasion où les épargnants peuvent s'échanger des parts de SCPI, demeure étroit, le nombre de cédants est assez limité. Pour autant, l'ASPIM affirme que « la liquidité du marché secondaire reste satisfaisante. ». Au total, 158 ME de parts ont été échangés au cours des six premiers mois de l'année, soit 0,61 % de la capitalisation globale. Autre signe de la bonne tenue du marché des SCPI, le cumul des sommes investies dans les SCPI continue d'augmenter, et atteint désormais 25,74 milliards d'euros contre 24,84 MdsE au 31 décembre 2011.
Le bilan de mi-parcours est plus que satisfaisant. L'ASPIM explique l'ampleur de ce plébiscite des épargnants essentiellement « par la lisibilité, la qualité de la gouvernance et les vertus intrinsèques » que les épargnants attribuent aux SCPI.
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