(AOF / Funds) - "Le ralentissement de l'économie chinoise annonce-t-il une période moins faste pour le secteur du luxe?" questionne Pictet. Cette idée peut se comprendre lorsqu'on sait que les sociétés du secteur du luxe réalisent 40% de leurs ventes en Asie, et que les consommateurs chinois représentent près des deux tiers de ce chiffre. Avec la récente décélération de la croissance de la Chine à 7,6%, son taux le plus faible depuis 2009, les sociétés du secteur du haut de gamme auraient donc a priori des raisons de s'inquiéter souligne l'analyste. Néanmoins, le gestionnaire d'actifs explique qu'au vu de la majorité des résultats publiés dernièrement dans ce secteur, de telles craintes paraissent exagérées. En effet, en dépit d'un fléchissement de la demande d'articles de luxe sur les marchés émergents, la croissance des ventes dans la région reste soutenue et est passée de 21% au premier trimestre à 16% au deuxième trimestre. A titre d'exemple, LVMH, numéro un mondial du luxe, a ainsi annoncé que l'expansion dans la région Asie/Pacifique avait fait progresser ses ventes de 13% au deuxième trimestre. Durant la même période, le prestigieux maroquinier Hermès a vu son chiffre d'affaires bondir de 27% sur ce même marché. Ces développements encourageants tiennent en partie au fait qu'en Asie, les consommateurs ne sont pas aussi sensibles à l'évolution du climat conjoncturel que dans d'autres régions croit savoir Pictet, ajoutant qu'ils tendent à être plus sélectifs sur leurs produits. De plus, la seconde tendance positive du secteur découle de la forte propension des consommateurs asiatiques à profiter de leurs séjours à l'étranger pour effectuer des achats. La clientèle asiatique a ainsi été à l'origine de la moitié des ventes d'articles de luxe en Europe l'an dernier. Néanmoins, tout porte à croire que les grandes marques du luxe profiteront de l'abaissement des taxes douanières et de l'assouplissement des réglementations régissant les importations pour développer une solide implantation sur des nouveaux marchés que sont le Brésil, la Russie et l'Inde conclut l'analyste. AUT/MAF
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