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Démocrates ou républicains, quels impacts sur la Bourse ?

06/11/2012 - 16:39 - Sicavonline - Ken Van Weyenberg, Dexia Asset Management


Démocrates ou républicains, quels impacts sur la Bourse ?

Ken Van Weyenberg, Investment Specialist chez Dexia Asset Management, revient sur la corrélation entre partis politiques (démocrate ou républicain) au pouvoir et performances du des actions US.

« Au lendemain de la seconde guerre mondiale, des études économiques occidentales ont commencé à adopter une perspective macro-économique plus large. John Maynard Keynes, économiste anglais, fut le premier, en 1936, à élaborer une théorie macro-économique. C'était un ardent partisan de mesures macro-économiques spécifiques permettant à l'État d'améliorer les cycles conjoncturels. À la fin des années 1950, la théorie keynésienne occupait encore une large place dans les débats des milieux universitaires. Par la suite, Washington a toujours exercé une influence importante sur les affaires économiques.

« It's the economy, stupid »

Il n'a pas fallu longtemps au monde politique pour s'apercevoir des liens entre le choix de l'électeur et le climat économique. À cet égard, la Réserve fédérale américaine joue un rôle important : elle tire les ficelles de la politique monétaire. Cela signifie notamment qu'elle peut influencer les taux d'intérêt ainsi que la quantité d'argent en circulation. Dans l'histoire, les décideurs ne se sont pas privés d'initier des politiques monétaire et fiscale favorables juste avant les élections présidentielles. Ces interventions publiques influencent fortement l'évolution de l'économie. Elles peuvent jouer à l'avantage des dirigeants en place. En 1992, par exemple, George Bush Senior a reproché à la Réserve fédérale (Fed) sa responsabilité dans la victoire de Bill Clinton. Bush avait insisté - en vain - pour que la Fed abaisse les taux directeurs à l'approche des élections, afin d'inverser un courant économique désastreux. Il espérait susciter ainsi parmi les électeurs une euphorie favorable à son élection. Mais la banque centrale américaine reste un organisme indépendant, et rien n'indique un prochain changement à cet égard. Il se pourrait bien, cependant, que le président Barack Obama profite des récentes initiatives prises par la Fed pour soutenir l'économie. La banque centrale des États-Unis a promis que son taux directeur resterait bas jusqu'au milieu de 2015, et tous les mois, elle va injecter pas moins de 40 milliards de dollars dans l'économie. Cela devrait stimuler la croissance et réduire le chômage. Certains indicateurs économiques reflètent d'ailleurs déjà les annonces de la Réserve fédérale. Exemple : l'indice ISM Manufacturing, témoin de l'activité industrielle américaine qui, en septembre, a refranchi la barre des 50 (51,5), le niveau qui marque la différence entre croissance et contraction économique. L'indice de confiance des consommateurs du Michigan en profite pour bondir à 83,1, un record depuis cinq ans ! Quant à Obama, il grimpe dans le dernier sondage d'Intrade, qui évalue ses chances de réélection à près de 62 % (16 octobre 2012).

Le cycle présidentiel

La corrélation existant entre le cycle présidentiel et le marché américain des actions a toujours alimenté de vifs débats, surtout à la veille des élections. L'impact du cycle présidentiel sur les actions fait d'ailleurs l'objet de diverses études. Le cabinet indépendant Ned Davis Research Group, par exemple, a publié un rapport sur les cycles présidentiels depuis 1990. On peut y lire que le marché des actions se porte bien l'année des élections et la troisième année du mandat.

Le marché des actions vote démocrate

Chez Dexia Asset Management, nous avons élargi la perspective de Ned Davis. Sur la base du S&P 500 et de son évolution d'après-guerre, nous nous sommes penchés sur les différences de comportement des actions en fonction du type de présidence - républicaine ou démocrate. Notre première conclusion générale rejoint l'étude de l'équipe de Ned Davis : la troisième année du mandat produit les meilleures performances. Fondamentalement, la comparaison entre les deux régimes devrait suggérer que les marchés affichent une meilleure performance lorsque les Républicains sont au pouvoir. Ceux-ci sont généralement perçus comme partisans de la liberté d'entreprise (moins de réglementation) et plus enclins à baisser les impôts (souvenons-nous de l'époque Bush). De leur côté, les Démocrates ont tendance à privilégier une régulation plus forte et à augmenter les impôts pour investir dans des programmes sociaux. La richesse des Américains et des grandes entreprises se déplace alors en partie vers des groupes socio-économiques moins favorisés. Une analyse plus approfondie montre cependant qu'avec un président démocrate, la performance annuelle moyenne (8,74 %) dépasse de près de 2 % le niveau atteint quand les Républicains sont au pouvoir (7,04 %). Durant l'année qui suit les élections, le S&P 500 fait beaucoup mieux si le président est un démocrate. La troisième année du mandat, en revanche, le régime républicain donne des résultats sensiblement meilleurs. On notera aussi que la performance du marché des actions dépend d'un autre facteur : la réélection éventuelle du parti au pouvoir avant les élections. Nous avons analysé la performance mensuelle des actions durant chaque année ayant suivi les élections depuis 1948. Résultat : la probabilité de rebond est plus grande quand le camp en place - ici en l'occurrence l'administration Obama - est réélu. Dans ce cas, la performance annuelle moyenne dépasse légèrement les 10%. Si le pouvoir change de mains, le risque de stagnation (ou de baisse) est plus.

« Fiscal cliff » : le grand défi

Indépendamment de la performance du marché des actions, la nouvelle administration devra faire face à un défi de taille, le `fiscal cliff' comme l'appellent les Américains. Cette « falaise budgétaire » désigne désormais, dans le langage courant, l'ensemble des mesures budgétaires qui cesseront d'être en vigueur au 1er janvier. On assistera par exemple à la fin des baisses d'impôts temporaires sur le travail (conséquence : 2 % de charges en plus pour les salariés), à la suppression de diverses exonérations pour les entreprises et à l'entrée en vigueur des taxes qui doivent financer la réforme du secteur de la santé prévue par Obama. Ces économies automatiques peuvent avoir un effet de 4 % sur l'économie américaine. En d'autres termes, il est très important que Républicains et Démocrates s'entendent pour trouver une solution au `fiscal cliff'. Un résultat électoral incertain ne faciliterait pas les choses et les volets les plus productifs de l'économie nationale risqueraient d'en pâtir. Les Républicains comme les Démocrates se trouvent devant un choix stratégique quant à la politique à mener. Les premiers veulent tailler dans les dépenses publiques et éviter les hausses d'impôts. Quant aux seconds, ils préfèrent limiter les coupes budgétaires en recourant à la fiscalité. Chez Dexia Asset Management, nous croyons qu'un compromis verra le jour, quel que soit le gagnant. Les fameuses Bush tax cuts ne seront abolies que pour 5 % de la population, à savoir la tranche la plus riche. L'impact sur l'économie se réduira alors à 1,7 % en 2013. Malgré des liens indéniables entre le cycle présidentiel et le marché des actions, la répétition d'un modèle n'est jamais garantie. Mais l'étude du passé, alliée à l'analyse fondamentale et à l'analyse technique, permet de mieux comprendre ce qui se passe et d'optimiser les décisions d'investissement. » Ken Van Weyenberg, Investment Specialist chez Dexia Asset Management

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