Bourse : Et si les investisseurs n'agissaient pas dans leur intérêt ?

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« Dans un climat d'incertitude exacerbée, les investisseurs particuliers et institutionnels affichent un comportement qui semble en contradiction avec leurs objectifs d'investissement. » Telle est la principale conclusion d'une étude inaugurale sur les investisseurs dans le monde publiée par le Center for Applied Research (Centre de recherche appliquée) de State Street, sous le titre « The Influential Investor: How Investor Behavior is Redefining Performance » [L'investisseur influent : Comment le comportement des investisseurs redéfinit la performance].

Un comportement surprenant

Le comportement des investisseurs semble en inadéquation avec leur propre intérêt. L'étude de State Street appuie ce constat par des données déconcertantes. Par exemple, la plupart des investisseurs particuliers pensent que des investissements aux objectifs agressifs sont nécessaires pour préparer leur retraite... mais les instruments de trésorerie demeurent pour autant leur première allocation (31 % de leurs actifs) ! De même, les investisseurs institutionnels sont confrontés à la complexité liée aux investissements alternatifs, mais ne montrent aucun signe de satiété pour ces stratégies. Or, la majorité d'entre eux le reconnaissent, connaître ces actifs avec suffisamment d'expertise constitue leur plus grand défi... Pour Kelly McKenna, responsable monde du Center for Applied Research de State Street, «Tandis que les investisseurs n'ont jamais été aussi conscients des conditions micro- et macro-économiques qui les entourent, ils affichent des comportements dissociés des objectifs d'investissement recherchés »

Des investisseurs incohérents... ou au contraire très rationnels ?

Dans ce contexte de divergence entre comportement et objectifs, l'étude démontre également que le comportement apparemment irrationnel des investisseurs est en fait une réponse rationnelle à un certain nombre de facteurs affectant l'environnement actuel sur les marchés. Hausse constante de la dette des pays, corrélations de plus en plus étroites entre les différents marchés de la planète, augmentation des risques systémiques... Ces données mondiales brident l'action des investisseurs, plus hésitants à prendre des risques. De même, seulement un tiers des investisseurs estime que leur principal courtier en investissement agit au mieux de leurs intérêts (en partie en raison de l'insuffisance de résultat par rapport aux commissions facturées). Cette méfiance n'incite pas les investisseurs à adopter une attitude plus dynamique sur les marchés. Enfin, l'étude pointe du doigt les contraintes liées à la politique, ainsi que « la nouvelle règlementation financière, qui selon une majorité d'investisseurs, serait inefficace et prohibitive : 64 % des investisseurs pensent que la réglementation ne permettra pas de résoudre les problèmes actuels et 62 % estiment qu'ils en paieront le coût. » Kelly McKenna conclut : «L'avenir du secteur de la gestion d'actifs sera certes déterminé par les mesures prises par les investisseurs, mais des opportunités de travailler ensemble se présentent clairement aux prestataires pour créer de meilleures solutions répondant aux besoins de cette nouvelle économie» . A méditer !

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