Assurance-vie : bientôt un nouveau contrat alliant sécurité et potentiel de gains ?

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Dominique Lefebvre et Karine Berger, députés PS

Le succès de l'épargne réglementée, livret A en tête, montre à quel point les ménages français ont pour principal souhait, depuis plusieurs années, de mettre leurs économies à l'abri des soubresauts boursiers et plus généralement de tout risque. La peur a pris le dessus sur le rendement. L'affection des épargnants pour les fonds en euros des contrats d'assurance-vie apportent également une éclairante preuve du besoin qu'ils éprouvent de sécuriser leur capital quitte à sacrifier ou presque tout espoir de rendement. Résultat, malgré un taux d'épargne parmi les plus élevés de la zone euro voire de la planète, les entreprises installées sur le territoire français manquent cruellement de financement.

Comment orienter l'épargne vers le financement des entreprises

Le ministre de l'Economie cherche donc des remèdes pour (re)diriger les milliards d'euros dormant sur des placements « non productifs » vers l'économie réelle afin de redonner du souffle au pays. Cette mission confiée à deux députés PS, Karine Berger et Dominique Lefebvre, devrait aboutir à la remise d'un rapport attendu depuis plusieurs semaines, attendue le mercredi 27 mars.

Un contrat d'assurance-vie d'un nouveau genre

Peu de fuites ont jusqu'à présent filtré de cette étude parlementaire mais d'après le Journal du Dimanche, les deux députés PS en charge du dossier proposeraient de créer un produit d'assurance-vie d'un nouveau genre. Ce contrat d'assurance-vie « hybride » n'aurait a priori rien de révolutionnaire mais permettrait de combiner la sécurité du fonds en euros et le potentiel de rendement de la bourse. Le nouveau contrat d'assurance-vie garantirait le capital versé pendant une certaine durée, période restant à définir, pendant laquelle il serait impossible de retirer les fonds versés investis sur des supports destinés au financement sur le long terme des entreprises. Tout porte à croire que ce placement pourrait s'apparenter à un produit structuré dont certains sont destinés à garantir à l'investisseur de récupérer le capital investi à maturité du produit. Des placements complexes à réserver à des investisseurs avertis à même de comprendre où et comment est placé leur argent. Les détails de ce contrat d'assurance-vie restent encore vagues mais afin d'éviter un rejet massif des épargnants du fait du blocage de leur épargne, il serait possible sous conditions de retirer une partie des sommes investies. Le contrat d'assurance-vie Berger/Lefebvre pourrait permettre aux assureurs de lever 500 Mds€ d'ici 2007 explique Matthieu Pechberty, journaliste du Journal du Dimanche, soit une manne de 100 à 200 Mds€ pour les entreprises. L'objectif est aussi de « récupérer une partie des 3,4 Mds€ perdus par l'assurance-vie au profit du livret A. » Faire croire aux épargnants qu'il est possible de combiner sécurité et rentabilité d'un investissement à risque n'est-il pas un message trompeur voire dangereux ?

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