(AOF) - Dans le cadre de son projet de réorganisation en France, Michelin a confirmé ce matin l'arrêt d'ici au premier semestre 2015 de l'activité poids lourds de son site de Joué-les-Tours (Indre et Loire), qui emploie 930 personnes. Sur ces 930 salariés, environ 200 continueraient à travailler sur place, dans un nouveau site dédié aux activités de "semi-finis" (fabrication de tissus métalliques et de membranes en caoutchouc). Parmi les 730 autres, 250 pourraient bénéficier d'un "aménagement de fin de carrières", tandis que les 480 salariés restants se verraient proposer deux postes correspondant à leurs compétences sur un autre site de Michelin en France. Le géant des pneumatiques a également annoncé que ses activités de fabrication de pneus poids lourds et de ventes de pneus en Algérie allaient être cédées à Cevital, premier groupe industriel privé du pays. Michelin a en outre dévoilé un plan d'investissement d'environ 800 millions d'euros en France de 2013 à 2019 pour ses sites industriels et son centre de Recherche et Développement. Ledit plan prévoit notamment le développement d'un pôle industriel de pneus poids lourds "très compétitif" à La Roche-sur-Yon (Vendée), lequel accueillera une partie du site de Joué-les-Tours, portant d'ici 2019 la production de 800 000 à 1.6 million d'unités par an. Le groupe a précisé qu'il provisionnerait 135 millions d'euros de charges non récurrentes dans ses comptes à fin juin 2013 pour financer l'ensemble du projet
Les points forts de la valeur
- Leader mondial des pneumatiques, à peu à près à égalité avec Bridgestone et Goodyear (autour de 15 % du marché chacun) avec une rapide montée en puissance dans les économies émergentes ; - Chiffre d'affaires équilibré entre tourisme (52 %), poids lourds (31 %) et spécialités (17 %) ; équilibre également géographie, avec une part du CA quasi égale entre Amérique, Europe, et reste du monde ; - Activité réalisée aux trois quarts sur le marché des pneus de remplacement, moins cyclique que la " première monte " et moins sensible à la santé des constructeurs automobiles ; - Positionnement différenciant sur le pneu de spécialités (aéronautique, agriculture, génie civil, mines, deux roues de compétition) et montée en gamme avec le pneu " premium ", deux fois plus margé que le pneu classique ; - Forte capacité de recherche et d'innovation, y compris dans les process de production, avec une forte automatisation dans les sites industriels européens ; - Préservation des marges et politique de prix très réactive aux fluctuations des prix de matières premières ; - Redéploiement de la base de production industrielle dans les pays émergents ; - Situation financière plus solide que celle de ses concurrents.
Les points faibles de la valeur
- Exposition au marché automobile européen, très déprimé, et à la cherté de l'euro ; - Faible visibilité dans l'activité poids lourds ; - Risque d'émergence de nouveaux acteurs globaux issus des pays en croissance, notamment asiatiques - Société en commandite par actions, statut juridique peu apprécié par les investisseurs car il bloque toute tentative d'OPA ; - Faible valorisation boursière chronique liée à ce verrouillage du capital et à la faible génération de cash flows destinés aux investissement de capacités pour accompagner la montée en gamme.
Comment suivre la valeur
- Performances de la " première monte " étroitement liées à celles du marché automobile mondial et activité de remplacement sensible au taux de chômage ; - Diminution de la sensibilité au cours du caoutchouc naturel (1/3 des achats), aux noirs de carbone et aux matières premières dérivées du pétrole (40 % des achats) grâce à la moindre dépendance aux fournisseurs (" in-house solutions ") ; - Evolution de la compétitivité des sites français qui devrait s'améliorer avec la signature d'accords sociaux d'aménagement du temps de travail ; - Evolution des parts de marché en Chine où le groupe a investi 1,2 MdEUR dans une usine dans la zone de Shenyang ; - Utilisation du programme d'investissement de 2 MdsEUR en 2013, focalisé sur de nouvelles capacités de production dans les nouveaux marchés ; - Evolution de la gouvernance sous la pression des investisseurs anglo-saxons, peu familiers du statut de commandite.
Automobile - Equipementiers
De nombreux défis attendent les équipementiers qui souhaitent s'implanter en Chine. En premier lieu, ils doivent parvenir à suivre la croissance du marché, qui devrait atteindre environ 9% chaque année d'ici à 2016. Valéo prévoit ainsi d'agrandir trois usines et d'en construire quatre cette année. Disposer de moyens financiers suffisants est pour cela indispensable. L'autre challenge consiste à étoffer ses équipes, avec un taux de rotation du personnel de l'ordre de 10%. Plastic Omnium souhaite avoir une équipe de management chinoise plus développée d'ici à cinq ans. Enfin, coopérer davantage avec les constructeurs chinois (comme Geely, Chery, SAIC, Great Wall, ou FAW, etc.), est un autre challenge. FTB/ACT/
Les performances passées ne préjugent pas des performances futures. La valeur de l'investissement peut varier à la hausse comme à la baisse.
Dernière cloture | 111.15 EUR | ||||||||
Date du cours | 21/06/2022 | ||||||||
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