Bruno Cavalier : Le programme actuel de détente quantitative consiste en l'achat mensuel de 85 milliards de dollars d'actifs, à peu près également réparti entre titres publics et titres hypothécaires. A la différence des programmes précédents, lancés en 20008 puis en 2010, celui-ci a débuté fin 2012 sans que soit fixé un terme prédéfini. C'est pourquoi cette question de la date de fin a pris tant d'importance pour les marchés récemment. Les officiels de la Fed ont exprimé leur intention de réduire ce rythme d'achat sans trop tarder, avec une préférence pour le mois de septembre prochain. A partir de là, je crois que la Fed procédera par étapes. Elle voudra se donner le temps d'apprécier l'impact de cette première réduction sur les marchés, avant de passer à un freinage un peu plus fort, puis finalement à un arrêt complet. Cela nous amènera bien avant dans l'année 2014.
La Fed joue aujourd'hui sur deux instruments : les achats de titres et le niveau du taux directeur, qui est pratiquement à zéro depuis fin 2008. Freiner, et même stopper, la détente quantitative est une chose. Sortir de la politique de taux zéro en est une autre. Il peut très bien s'écouler plusieurs années entre les deux événements. Pour contenir la remontée des taux à long terme, la Fed peut insister sur la faiblesse de l'inflation, qui justifie le maintien des taux très bas sur les échéances de court terme.
Jusqu'à un certain point, le freinage chinois peut être vu comme une chose positive. Primo, une croissance plus modeste ne cause pas de tensions violentes sur les cours des matières premières. Il faut se souvenir que la récession mondiale de 2008 est survenue à cause des turbulences financières mais aussi parce que le pétrole était monté jusque vers 150 dollars le baril. Secundo, une croissance forte mais génératrice de déséquilibres financiers n'est pas soutenable. Tout est donc affaire de dosage. Quel est le rythme de croissance chinoise qui met en péril l'économie mondiale ? Est-ce 7%, 5%, 3% ? Sincèrement, personne ne le sait.
L'économie américaine vient d'entrer dans sa cinquième année d'expansion. Elle multiplie les signes de guérison. Les ménages ont en bonne partie ramené leur endettement à des niveaux plus supportables. La crise immobilière est purgée. Les entreprises affichent des niveaux élevés de profitabilité. Bien sûr, la normalisation de la politique monétaire est une source d'incertitude, et d'autant plus forte que la Fed n'avait jamais expérimenté une telle politique. On avance donc en tâtonnant. Les conditions financières vont être moins généreuses que dans le passé récent, mais je ne crois pas que cela mette en péril en 2014 la reprise américaine. Car dans le même temps, les conditions d'emploi vont continuer de s'améliorer. C'est le meilleur soutien qui soit pour le consommateur américain.
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