(AOF) - EDF publie un résultat net part du groupe en progression de 3,5% au premier semestre 2013, à 2,877 milliards d'euros. L'Ebitda enregistre une croissance de 6,9% (6% en croissance organique) à 9,698 milliards d'euros. Le chiffre d'affaires de l'électricien public croît quant à lui de 10,7% (+4,3% en croissance organique) pour atteindre 39,747 milliards d'euros. Le groupe attribue ces bons résultats à la négociation de contrats à long terme sur le gaz en Italie via sa filiale Edison ainsi qu'à un effort d'économie d'1 milliard d'euros en 2013. Pour Henri Proglio, PDG d'EDF, " Ce premier semestre 2013 est marqué par une bonne performance opérationnelle qui est le fruit des investissements réalisés depuis plusieurs années, notamment sur le parc nucléaire et les réseaux en France. " En conséquence, EDF a relevé ses prévisions d'objectifs pour l'année 2013. Il prévoit notamment une croissance de l'Ebitda d'au moins 3% hors Edison, contre 0 à 3% auparavant. Par ailleurs, le groupe précise avoir conclu un accord prévoyant une option de vente à son partenaire américain Exelon de la participation de 49,99% qu'il détient dans leur coentreprise CENG, qui exploite cinq réacteurs nucléaires aux États-Unis d'une puissance totale de 3,9 gigawatts. EDF estime que l'opération lui permettra de réduire son endettement financier d'environ 300 millions d'euros et aura un effet légèrement relutif dès 2015. L'accord devrait être finalisé en 2014.
Les points forts de la valeur
- Leader du marché français de l'électricité et un des leaders européens de l'énergie (fortes positions au Royaume-Uni et en Italie), avec un chiffre d'affaires réparti entre la France pour 54 % et l'international pour le reste ; - Forts besoins énergétiques dans le monde et prix de revient très compétitif grâce aux réacteurs nucléaires ; - Stratégie du " mix génération " renforcée avec l'acquisition du solde du capital d'EDF EN, sa filiale spécialisée dans les énergies renouvelables ; - Insensibilité au risque " retraite ", les engagements étant répercutés dans les tarifs ; - Forte réduction de l'endettement début 2013 ; - Obtention, en août 2013, de l'autorisation de remonter les tarifs de l'électricité en France, de 5 %, avant 5 autres % en août 2014 ; - Politique généreuse de distribution des dividendes.
Les points faibles de la valeur
- Faible visibilité en raison de la dimension " politique " de la valeur : intervention de l'Etat, notamment sur la hausse des tarifs de l'électricité, débat sur la sûreté nucléaire ; - Faible visibilité sur les conséquences des " stress tests " réalisés sur le parc nucléaire du groupe et plus généralement sur le niveau des investissements nécessaires (hausse des dépenses de maintenance, durée de vie des centrales, fermeture de certains sites...) ; - Recul des marges en Pologne, en Belgique et dans le trading ; - Forte hausse des provisions sur les engagements de retraite en France ; - Incertitude majeure sur la future formule de l'ARENH (accès régulé à l'électricité nucléaire historique) ; - Cours très éloigné du cours d'introduction de 32 euros en 2005.
Comment suivre la valeur
- Secteur des " utilities " (producteurs d'eau, de gaz et d'électricité), traditionnellement considéré comme défensif mais actuellement considéré à risque dans un environnement de pression fiscale accrue ; - Activité encadrée par la loi NOME (libre concurrence entre tous les acteurs du marché et revente du quart de la production d'électricité nucléaire d'EDF à ses concurrents) avec des prix de l'électricité administrés en France d'où des difficultés à faire passer le coût de maintien du réseau dans les tarifs qui devraient croître de 30 % d'ici 2017, selon la CRE ; - Corrélation positive entre la hausse des tarifs et le cours de Bourse ; - Impact sur les profits de la loi Brottes sur l'élargissement de la base des bénéficiaires de tarifs sociaux ; - Réduction attendue des pertes de la filiale italienne de production de gaz Edison et renégociation des contrats ; - Sortie de la production en Egypte, qui devrait se traduire par des entrées de cash en 2013 et poursuite des cessions de participations minoritaires (après celle dans le capital du tchèque EPH, interrogations sur les positions dans le suisse Alpic et en Pologne) ; - Garanties de tarifs à obtenir au Royaume-Uni où EDF a été retenu pour la construction du réacteur nucléaire de Hinkley Point ; - Forte concurrence du gaz de schiste aux Etats-Unis, d'où des retards dans la construction d'EPR et des interrogations sur le maintien de la participation de 49,9 % dans CENG, exploitant de 5 petits réacteurs nucléaires ; - Attente d'une loi sur l'extension de la durée de vie des réacteurs nucléaires ; - Relations historiquement imbriquées entre Areva et EDF (Areva est le premier fournisseur d'EDF, et EDF, le premier client d'Areva) et désormais difficiles en raison de désaccords sur des contrats. - Société publique contrôlée à hauteur de 84,44 % par l'Etat.
Services aux collectivités
Les grands énergéticiens européens sont contraints de revoir leurs ambitions. GDF Suez a ainsi revu à la baisse de 15% son bénéfice net (hors exceptionnel) attendu pour 2013 et 2014. Il a annoncé un vaste plan d'économies et de désendettement et une accélération de son développement dans les pays émergents. Un ensemble de facteurs pénalisent ces acteurs. A la crise économique en Europe s'ajoutent les mesures d'économies d'énergie. La baisse de la consommation de gaz devrait se poursuivre car une directive européenne sur l'efficacité énergétique oblige les opérateurs à réduire la consommation de leurs clients de 1,5% dès 2014. Autre menace : grâce à la révolution des gaz de schiste, les Etats-Unis sont désormais producteurs de gaz à bas prix. Face à une pression réglementaire et fiscale qui ne cesse de s'accroître, les intervenants ont choisi de réduire leurs investissements et de céder des actifs. FTB/ACT/
Les performances passées ne préjugent pas des performances futures. La valeur de l'investissement peut varier à la hausse comme à la baisse.
Dernière cloture | 12.00 EUR | ||||||||
Date du cours | 17/05/2023 | ||||||||
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