(AOF) - Crédit Agricole SA a réalisé au troisième trimestre un résultat net part du groupe de 728 millions d'euros, à comparer avec une perte de 2,85 milliards d'euros un an plus tôt. A l'époque, ses comptes avaient été pénalisés par la cession de sa filiale grecque Emporiki. Les analystes interrogés par Thomson Reuters anticipaient en moyenne un bénéfice net de 484 millions d'euros. Le coût du risque a, lui, baissé de 32,2% à 653 millions d'euros. De son côté, le produit net bancaire a progressé de 21,6% à 3,97 milliards d'euros. Le groupe a également annoncé le report à 2014 de la présentation de son nouveau plan stratégique. Au cours d'une conférence téléphonique, le directeur général Jean-Paul Chifflet a justifié son choix de décaler cette présentation par la communication, jeudi, d'un calendrier de solvabilité détaillé, a précisé Reuters. Dans son communiqué, la banque a en outre indiqué que le groupe Crédit Agricole affichait un ratio de fonds propres durs de 10,5% à fin septembre 2013, contre 10% à fin juin. Il prévoit qu'il ressorte à 11% le 1er janvier 2014, à 12% le 31 décembre 2014 et à 13% un an plus tard. On rappellera que les autorités réglementaires privilégient les données du groupe et non celles de la structure cotée, Crédit Agricole SA. Cette dernière affichait un ratio de 10,4 à fin septembre.
Les points forts de la valeur
- Fortes positions en France et en Europe. Premier banquier de détail en France, par les dépôts des ménages et premier en Europe, par les revenus bancaires. Numéro 1 de la gestion collective en France et en Europe sous la marque Amundi ; - Confirmation du redressement au premier semestre 2013, grâce à la baisse générale du coût et de la charge du risque ; - Amélioration de la rentabilité de la banque de détail en France (caisses régionales et LCL, ex-Crédit Lyonnais) et de la division banque de financement ; - Cession de la filiale grecque à 86,5 % Emporiki ainsi que d'autres actifs plus modestes (CLSA, Cheuvreux, parts dans Bankinter...) ; - Renforcement de la solidité financière avec un ratio de "Common Equity Tier One" de 10 %, au-dessus du minimum exigé de 9 % par Bâle 3, et un effet de levier de 3,5 %, satisfaisant par rapport à la taille du bilan ; - Soutien explicite du Groupe Crédit Agricole.
Les points faibles de la valeur
- Complexité des comptes impactés par des éléments exceptionnels - cession de la filiale grecque Emporiki, dépréciations d'actifs, dépréciations des actions détenues en compte propre... D'où la deuxième plus grande perte de l'histoire des banques françaises en 2012 (après celle de Dexia un an plus tôt) ; - Faiblesse persistante du réseau international, notamment en Italie avec Cariparma, ainsi que de la division services financiers, handicapée par les pertes de la filiale italienne Agos Ducato de crédit à la consommation ; - Exposition au risque financier portugais, en raison des positions dans Banco Espirito Santo, troisième banque portugaise ; - Coût du risque encore très élevé, de 73 % en 2012 ; - Mode de gouvernance peu propice aux prises de décisions rapides ; - Interactions complexes et difficiles à appréhender pour un investisseur entre CASA, l'entité cotée détenue à 56,3 % par les caisses régionales d'une part, et le groupe Crédit Agricole d'autre part.
Comment suivre la valeur
- Dans le contexte actuel, la valorisation des banques dépend de 5 points : leurs positions de liquidités, leur capacité à satisfaire au ratio de solvabilité dit " Bâle 3 " égal à 9 % des fonds propres, le contrôle de leurs engagements en banque d'investissement, la centralisation des compensations de dérivés et, enfin, les décisions des Banques centrales - Fed américaine et BCE européenne ; - En contexte " normal ", la valorisation dépend de 2 points : le coût du risque, lui-même lié à l'environnement économique, et le rendement des fonds propres ou ROE ; - Renforcement légal de la protection des clients des banques (encadrement des commissions d'intervention) avec des risques pour la rentabilité de la banque de détail en France, déjà affectée par le recul des dépôts à vue au profit des comptes sur livrets ; ; - Diminution des coûts dans le réseau français à partir de 2014 après la réduction à 1 contre 5 des systèmes d'information ; - Risque d'augmentation de capital en liaison avec le traitement encore incertain des activités d'assurances dans le cadre du renforcement des fonds propres prudentiels Bâle 3 (Compromis danois) ; - Mise en oeuvre, durant le deuxième semestre 2013, du mécanisme de transfert de risque vers les caisses régionales ; - Rumeurs d'un retrait de la cote, récurrentes mais peu fondées en raison de son coût, insupportable pour le groupe qui doit se consacrer à l'augmentation de ses fonds propres pour répondre aux exigences du dispositif Bâle 3 ; - Valeur de retournement, l'une des banques européennes les moins valorisées.
Finance - Banques
Les grandes banques françaises sont entrées dans l'ère de l'après-crise financière. Après avoir assaini leurs bilans et renforcé leurs structures financières, tous les établissements mettent au point désormais leurs stratégies pour les trois prochaines années. La prudence est de mise en tenant compte de la faible croissance en Europe et du nouveau contexte réglementaire. La priorité est toujours la réduction des coûts. Par exemple, dans le cadre de son plan à moyen terme 2014-2016, BNP Paribas a deux nouveaux objectifs : accélérer son développement dans la gestion d'actifs et renforcer ses positions en Allemagne. Pour les groupes mutualistes Crédit Agricole et BPCE, davantage tournés vers la France l'accent sera mis sur la banque de proximité, l'évolution des modes de distribution étant au coeur de leur stratégie. FTB/ACT/
Les performances passées ne préjugent pas des performances futures. La valeur de l'investissement peut varier à la hausse comme à la baisse.
Dernière cloture | 13.58 EUR | ||||||||
Date du cours | 27/03/2024 | ||||||||
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