(AOF) - Orange a cédé Orange Dominicana, sa filiale en République Dominicaine, au fonds d'investissement Altice. Les parties se sont accordées sur une valeur d'entreprise de 1,435 milliard de dollars, soit 1,1 milliard d'euros. La transaction, qui est soumise à l'approbation des autorités de République Dominicaine compétentes, sera présentée au conseil d'administration du groupe Orange pour approbation au cours de la semaine du 9 décembre 2013. Une fois réalisée, cette opération marquera une étape majeure dans la stratégie d'optimisation du portefeuille d'actifs d'Orange annoncée en 2011. Créé en 2000, Orange Dominicana est l'un des principaux opérateurs de télécommunications en République Dominicaine, pays dont l'économie est l'une des importantes et les plus dynamiques des Caraïbes avec une population qui dépasse les 10 millions d'habitants. L'entreprise a réalisé un chiffre d'affaires de 22,8 milliards de pesos dominicains (soit 451 millions d'euros) en 2012 et comptait 3,4 millions de clients à fin septembre 2013. Elle emploie environ 1 400 personnes.
Les points forts de la valeur
- Troisième opérateur mobile sous la marque Orange et premier fournisseur d'accès Internet ADSL en Europe ; - L'un des leaders mondiaux des services de télécommunications aux entreprises multinationales, sous la marque Orange Business Services ; - Relais de croissance avec le développement rapide dans les pays émergents et le succès des smartphones (gros consommateurs d'Internet mobile) ; - Capacité à diminuer les coûts confirmée début 2013, avec une forte avance prise sur le plan annuel, de 600 millions d'euros ; - Redéploiement géographique dans les pays émergents permettant de compenser un marché ultra concurrentiel en Europe.
Les points faibles de la valeur
- Cadre réglementaire défavorable, marqué par une pression accrue des instances régulatrices, voire politiques et intervention de l'Etat dans la stratégie du groupe, par exemple en bloquant la vente de DailyMotion ; - L'un des opérateurs historiques européens le plus " challengé " sur son marché domestique avec l'arrivée de Free Mobile sur le subventionné en 2013 ainsi que l'agressivité de SFR, qui provoquent une forte perte des abonnés sur la marque mère ; - Sorties de trésorerie significatives pour financer les licences 4G ; - Branche de services aux entreprises en difficulté : limitation des dépenses informatiques et de télécommunication dans un contexte économique incertain ; - Rejet, en juillet 2013, par la justice, d'une contestation fiscale qui entraînerait pour le groupe une hausse de 2,1 MdsEUR de sa dette nette, d'où un risque de dégradation de la note de cette dernière par Moody's ; - Environnement très concurrentiel dans le mobile pour la filiale polonaise TPSA dont la rentabilité devrait baisser en 2013.
Comment suivre la valeur
- Avancée du plan d'économies des coûts lancé début 2013, fondé sur un recul de 20 % de la distribution indirecte, sur l'externalisation de la hotline et sur la différenciation des services selon l'abonnement ; - Réalisation des objectifs du plan " Conquêtes 2015 " : 300 millions de clients d'ici à 2015, doublement du chiffre d'affaires issu des pays émergents avec un objectif de 5 à 7 milliards d'euros d'acquisitions d'ici 3 ans ; - Rationalisation du portefeuille d'actifs avec des désengagements en Europe, notamment au Portugal avec le retrait partiel du capital de l'opérateur portugais Sonaecom ; - Rumeurs de placement d'une partie de la joint-venture EE au Royaume-Uni qui renforcerait la trésorerie du groupe et faciliterait son programme d'acquisitions ; - Après l'accord SFR-Bouygues, éventualité d'un partage de réseau avec Free, qui serait positif pour les deux parties ; - Valeur de rendement dans un secteur boursier considéré comme structurellement déflationniste par les analystes ; - Forte présence de l'Etat dans le capital (13,45 % directement et 13,5 % par le FSI), ce qui affecte la valorisation boursière.
Opérateurs télécoms
Le marché européen des télécoms se consolide progressivement sous l'effet d'un recul de l'activité dans la plupart des pays du continent. Alors que les Etats-Unis ne comptent que trois opérateurs majeurs, la présence sur le marché européen d'un nombre élevé d'opérateurs pèse sur les marges des intervenants. La Commission Européenne est favorable à des mesures pour transformer le marché aujourd'hui morcelé en un marché unique concurrentiel. Pour cela elle souhaite en finir avec la multitude de règles disparates. Le prochain rachat de la filiale allemande du groupe néerlandais KPN, E-Plus, par le groupe espagnol Telefonica aura valeur de test. Si cette opération est bien validée par la Commission Européenne cela signifiera que seuls trois opérateurs mobiles peuvent exister en Allemagne, premier marché des télécommunications européen. FTB/ACT/
Les performances passées ne préjugent pas des performances futures. La valeur de l'investissement peut varier à la hausse comme à la baisse.
Dernière cloture | 9.62 EUR | ||||||||
Date du cours | 05/04/2004 | ||||||||
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