L'édition 2014 du sondage réalisé par le Cercle des Epargnants prend les Français en flagrant délit de contradiction. Plus des deux tiers des Français se déclarent inquiets pour leur retraite, mais malgré leurs doutes sur la pérennité du système de retraite par répartition maintes fois réformé, nombre d'entre eux surestiment très largement le montant de leur future pension.
Ainsi que le souligne l'enquête du Cercle des Epargnants, près d'un Français sur deux est persuadé qu'il touchera plus de 70 % de son dernier salaire ou de ses revenus professionnels. Dans le détail, 45 % des Français pensent qu'ils toucheront plus de 70 % de leur dernier salaire. Plus des trois quarts des Français pensent toucher plus de 50 %. 23 % pensent toucher plus de 80 % et 7 % plus de 90 % de leurs derniers revenus professionnels. Des espérances bien supérieures à la réalité. Le montant perçu sera probablement très inférieur. Car en moyenne le montant de la pension servie par le régime par répartition ne franchira pas la barre des 60 % du dernier salaire ou revenu professionnel.
Ce manque de réalisme et cette chute de revenu pourrait provoquer de nombreuses désillusions. D'autant que seulement la moitié des personnes interrogées déclarent épargner pour leur retraite, dont 25 % régulièrement et 26 % quand c'est possible. Plus inquiétant encore, l'effort en faveur de l'épargne retraite tend à diminuer. En 2011, 34 % des sondés indiquaient épargner régulièrement pour leur retraite. Crise économique, gel des salaires et hausse d'impôts seraient en partie responsables de cette diminution. Face à ce manque de préparation évident, l'efficacité des placements mis en place pour encourager les Français à épargner pose question. Surtout qu'un quart des Français juge qu'aucun produit financier ne répond à cet objectif de retraite.
Le conservatisme des Français vis-à-vis de l'épargne est une autre facette du problème. Les épargnants plébiscitent toujours est presque uniquement les placements sécurisés par essence peu rémunérateurs. Les fonds en euros des contrats d'assurance-vie sont toujours en tête devant le livret A tandis que le PERP, pourtant spécialement dédié à la retraite, arrive très loin derrière avec seulement 6 % des suffrages. Le sondage montre également que l'épargne salariale arrive en quatrième position loin devant le PEA qui ne reçoit l'assentiment que de 5 % des sondés. Les Français demeurent assez réfractaires à la prise de risques en matière d'épargne et cela malgré les bons résultats de la bourse ces deux dernières années.
Les professionnels et les pouvoirs publics devront redoubler d'effort pour inciter les épargnants à souscrire aux nouveaux produits que ce soit « Eurocroissance », « Vie-Génération » ou « PEA-PME ». Les nouveaux produits d'épargne lancés par le Gouvernement sont encore peu connus des Français. Seul le PEA-PME atteint un score honorable avec 25 % de notoriété. Les nouveaux produits Eurocroissance et Vie-Génération ne sont connus que d'un interviewé sur dix. Au total, deux Français sur trois ignorent l'existence de ces produits. L'envie de souscrire aux nouveaux produits d'épargne est faible. Après information lacunaire des sondés, il n'y a que peu de différence entre les trois produits proposés, même si la défiance envers les actions reste bien présente. Au total, 10 % des interviewés déclarent avoir l'envie - au moins théorique - de souscrire à l'un des trois nouveaux produits.
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