(AOF) - Eramet a publié des résultats en net recul au titre de son exercice 2013, pénalisés notamment par le prix du nickel et l'important projet de Weda Bay en Indonésie. Le groupe minier a enregistré une perte nette part du groupe après dépréciation d'actifs de 370 millions d'euros, contre un bénéfice de 9 millions en 2012. Le résultat net part du groupe avant dépréciation reste négatif, à 74 millions d'euros, contre +9 millions un an plus tôt. Le résultat opérationnel courant est lui aussi dans le rouge, à -45 millions d'euros contre +153 auparavant. Enfin, le chiffre d'affaires d'Eramet a reculé de 8,3% sur la période, à 3,162 milliards d'euros. Le groupe est donc passé sous le consensus à tous les niveaux, les analystes interrogés par Reuters ayant en moyenne anticipé une perte nette de 53 millions d'euros, une perte opérationnelle courante de 36,5 millions et un chiffre d'affaires de 3,231 millions. Le groupe invoque un contexte difficile dans lequel seule l'activité Manganèse se maintient (stable sur un an avec un chiffre d'affaires de 1,562 milliard d'euros), alors que les segments Nickel (-22%) et Alliages (-9%) reculent. Il rappelle que les prix du nickel sont actuellement extrêmement bas, 60% de la production mondiale étant faite à perte en fin d'année 2013, selon certains analystes. Le projet Weda Bay Nickel vise à valoriser l'un des plus grands gisements de nickel au monde, situé en Indonésie sur l'île d'Halmahera. Eramet a estimé que les conditions économiques sur le marché du nickel n'étaient pas propices à un investissement de grande ampleur sur ce projet en 2014. Des négociations sont en cours avec le gouvernement indonésien pour clarifier la situation. Le report du projet a, selon le groupe, causé une perte de valeur de 224 millions d'euros sur les actifs mobilisés sur place.
Les points forts de la valeur
- Fortes positions mondiales dans ses trois activités : manganèse (par le biais de sa filiale Comilog, mines au Gabon et usines en France et Norvège, 45 % du chiffre d'affaires), nickel (mines en Nouvelle Calédonie et Indonésie, 26 % des ventes) et alliages et aciers spéciaux à hautes performances (29 %) ; - Répartition géographique équilibrée des ventes entre l'Europe pour 46 %, l'Asie pour 29 % et l'Amérique du Nord pour 20 %, l'acier (carbone et inox) représentant le premier débouché du groupe, pour 55 % du chiffre d'affaires, devant le secteur spatial-aéronautique (14 %) ; - Diversification depuis 2001 dans le titane et le zircon par une joint-venture avec Mineral Deposits (projet au Sénégal) et dans un projet de terres rares - lithium, niobium...- au Gabon ; - Fin du conflit judiciaire entre Romain Zaleski (12,8 % du capital d'Eramet au nom de la société Carlo Tassara) et la famille Duval (37,06 %); - Marge de manoeuvre financière pour d'éventuelles acquisitions.
Les points faibles de la valeur
- Absence de taille critique face aux géants miniers ; - Nouvelle concurrence en Nouvelle Calédonie : ouverture de deux sites de production de nickel, l'un exploité par le Suisse Xstrata, l'autre par le Brésilien Vale ; - Sensibilité au climat social en Nouvelle Calédonie et au risque géopolitique au Gabon, entraînant une prime de risque élevée en Bourse ; - Dégradation de la rentabilité de la branche nickel en raison de la baisse des prix de vente, affectés par les excédents de production en provenance de l'Indonésie et des Philippines, et du recul de la demande chinoise ; - Cyclicité des trois activités et volatilité des résultats (principaux clients en sidérurgie) ; - Risque d'une perte nette à la fin 2013 et dégradation des ratios de crédit ; - Titre près de ses plus bas depuis dix ans.
Comment suivre la valeur
- Forte corrélation à l'évolution des cours du nickel et du manganèse ; - Eventualité d'une entrée de l'état gabonais au capital d'Eramet ; - Evolution des projets dans le nickel : gisements de Weda Bay en Indonésie et de Prony et Creek Pernod en Nouvelle-Calédonie, centrale électrique de Doniambo ; - Atteinte des objectifs 2015 d'une marge opérationnelle courante de 10 % ; - Valeur non opéable, Areva ayant revendu au Fonds stratégique d'investissement sa participation de 25,68 %, la famille Duval détenant par ailleurs 37,06 % du capital.
Produits de base - Métaux
Procurant des marges intéressantes, la production de minerai de fer séduit les grands acteurs. BHP Billiton a annoncé une treizième année de production record avec 187 millions de tonnes sorties de ses mines, un chiffre qui a bondi de 17%. Du fait de dizaines de millions de tonnes supplémentaires produites, le marché du minerai de fer pourrait devenir excédentaire dès 2013. En effet, la Chine, qui représente le premier importateur en consommant 60% de la production mondiale, affronte un ralentissement de sa croissance. En juin dernier, ses importations de minerai étaient au plus bas depuis quatre mois. Pourtant le brésilien Vale assure qu'il ne constate aucun signe d'affaiblissement de la demande chinoise. Pour preuve : Vale, Rio Tinto et BHP, qui fournissent à eux trois 70% de la production mondiale, comptent poursuivre leurs investissements dans le secteur. FTB/ACT/
Les performances passées ne préjugent pas des performances futures. La valeur de l'investissement peut varier à la hausse comme à la baisse.
Dernière cloture | 69.70 EUR | ||||||||
Date du cours | 27/03/2024 | ||||||||
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