(AOF) - Orange reporte à plus tard ses ambitions de rapprochement en France consécutif au rachat de SFR par Numericable. Dans un communiqué, l'opérateur historique indique qu'après avoir exploré les possibilités de participer à une opération de consolidation du marché français des télécoms, il juge que les conditions ne sont pas réunies aujourd'hui pour y donner suite. Le mois dernier, le PDG d'Orange, Stéphane Richard, avait confirmé des discussions avec Bouygues Télécom en vue d'une éventuelle fusion. Les observateurs évoquaient une opération d'au moins 6 milliards d'euros en numéraire et en actions. Certains estimaient pourtant que la position de numéro un d'Orange lui interdisait tout rapprochement avec ses concurrents. Le ministre de l'Economie, par Arnaud Montebourg, avait pour sa part appelé de ses voeux un retour à un marché français de la téléphonie mobile dominé par trois acteurs, au lieu de quatre aujourd'hui.
Les points forts de la valeur
- Premier opérateur télécom du mobile et du fixe à haut débit sous la marque Orange en France, ainsi qu'en Pologne ; - L'un des leaders mondiaux des services de télécommunications aux entreprises multinationales, sous la marque Orange Business Services ; - Accélération des réductions de coûts et refus de participer à la guerre des prix dans le fixe ; - Fusion SFR/Numéricable bénéfique à moyen terme sur les prix dans le fixe et le mobile ; - Relais de croissance avec le développement rapide dans les pays émergents et le succès des Smartphones (gros consommateurs d'Internet mobile) ; - Capacité à accroître la base clients dans les trois pays clés du groupe -France (grâce au succès de la marque à bas prix Sosh), Espagne et Pologne- et à maintenir son avance technologique dans la fibre et le 4 G.
Les points faibles de la valeur
- Cadre réglementaire défavorable, marqué par une pression accrue des instances régulatrices, voire politiques et intervention de l'Etat dans la stratégie du groupe, par exemple en bloquant la vente de DailyMotion ; - Sensibilité de la valorisation boursière aux déclarations des concurrents, tel Vodafone ; - Dans un marché français du mobile très concurrentiel, recul persistant du chiffre d'affaires, ainsi qu'en Pologne ; - Sorties de trésorerie significatives pour financer les licences 4G ; - Branche de services aux entreprises en difficulté : limitation des dépenses informatiques et de télécommunication dans un contexte économique incertain ; - Rejet, en juillet 2013, par la justice, d'une contestation fiscale qui entraînerait pour le groupe une hausse de 2,1 Mds de sa dette nette, d'où un risque de dégradation de la note de cette dernière par Moody's ; - Doutes des investisseurs en la capacité du groupe à réaliser le plan " Conquêtes 2015 ".
Comment suivre la valeur
- Valeur de rendement dans un secteur boursier considéré comme structurellement déflationniste par les analystes ; - Réalisation des objectifs du plan " Conquêtes 2015 " : 300 millions de clients d'ici à 2015, doublement du chiffre d'affaires issu des pays émergents avec un objectif de 5 à 7 milliards d'euros d'acquisitions d'ici 3 ans ; - Rationalisation du portefeuille d'actifs avec des désengagements au Portugal et en République dominicaine ; - Rumeurs d'introduction en Bourse de la joint-venture EE au Royaume-Uni qui faciliterait les acquisitions ; - Rachat éventuel de Bouygues Télécom ; - Atteinte des objectifs 2014 d'un chiffre d'affaires en recul de 3-4 % et d'un excédent brut d'exploitation entre 12,1 et 12,6 Mds ; - Forte présence de l'Etat dans le capital (13,45 % directement et 13,5 % par le FSI), ce qui affecte la valorisation boursière.
Opérateurs télécoms
Globalement Le chiffre d'affaires des opérateurs télécoms sur le marché de détail a reculé de 7,7% à 38 milliards d'euros en 2013, selon l'Arcep. Les recettes issues des communications mobiles ont chuté de 14% alors que les utilisateurs recourent de plus en à leur mobile : le volume de données échangées a bondi de 63,3% sur un an. Plus inquiétant : l'écart se creuse entre les opérateurs français et américains. Les opérateurs américains bénéficient non seulement d'un revenu moyen élevé mais aussi de fortes marges. Le géant Verizon a affiché des résultats record en 2013, avec un bénéfice net multiplié par treize en un an. La facture mobile de ses abonnés s'établit en moyenne à 157 dollars par mois (110 euros), en progression de 7% sur un an, grâce au prix élevé des communications mobiles outre-Atlantique, et à l'augmentation de la consommation de services sur smartphones. Aux Etats-Unis le revenu moyen par utilisateur s'établit à 52,82 dollars (39 euros), contre 22 euros en France. En deux ans, les opérateurs historiques français ont subi une chute de 25% à 30% de leurs revenus par abonné mobile. Or les opérateurs doivent mener d'importants investissements dans leur réseau, notamment pour développer l'Internet mobile très haut débit dans le fixe (fibre) et dans le mobile (4G). FTB/ACT/
Les performances passées ne préjugent pas des performances futures. La valeur de l'investissement peut varier à la hausse comme à la baisse.
Dernière cloture | 10.52 EUR | ||||||||
Date du cours | 15/03/2024 | ||||||||
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