(AOF) - Areva (+0,45% à 12,29 euros) n'a pas vu sa cotation perturbée outre-mesure par l'annonce d'un énième report de livraison du réacteur nucléaire EPR d'Olkiluoto 3 en Finlande auprès de son client TVO. Le groupe nucléaire français, dans un communiqué ce matin, parle désormais du premier semestre 2016 comme date de livraison du réacteur avant une mise en service prévu deux ans plus tard, en 2018. Areva et Siemens, son partenaire sur ce dossier, évoquent la lenteur du processus d'approbation du contrôle-commande de la centrale pour justifier ce retard. D'un point de vue financier, ce nouveau calendrier n'a "aucun d'impact" sur le montant des pertes prévisionnelles d'Areva, qui s'élevaient au 30 juin 2014 à 3,9 milliards d'euros, assure le groupe français dans ce même communiqué. Le réacteur pressurisé EPR d'Olkiluoto 3 devait, à l'origine, être opérationnel dès 2009, mais le chantier a enchaîné les déconvenues et autres dépassements de budget. Areva et son partenaire allemand Siemens refusaient jusqu'à présent de donner une date de mise en service, malgré l'insistance du client finlandais, le producteur d'électricité TVO, pour obtenir un calendrier fiable. "Le calendrier actualisé remis ce jour repose sur des hypothèses et des engagements qui requièrent l'implication de TVO en tant que propriétaire de la centrale", avertit Areva dans son texte. En effet, la tension reste palpable entre Areva et son client. Afin d'obtenir la compensation des pertes subies précédemment, le consortium Areva-Siemens poursuit ses réclamations dans le cadre de la procédure d'arbitrage destinée à attribuer la responsabilité des retards du projet. Une procédure est, en effet, en cours entre les deux parties devant le tribunal arbitral de la chambre de commerce internationale à Paris, dans laquelle Areva et TVO se demandent mutuellement des dédommagements de plusieurs milliards d'euros. En marge de ce dossier, Areva souligne que "les autres projets d'EPR, en France et en Chine, ont progressé de manière significative en 2014". Sur le site français de Flamanville, les quatre générateurs de vapeur sont livrés et l'assemblage du circuit primaire est en cours. (S.H)
Les points forts de la valeur
- Numéro un mondial du cycle nucléaire, intervenant en France (35 % du chiffre d'affaires), ailleurs en Europe (26 %), aux Amériques (19 %), en Asie-Paifique (18 %), et en Afrique-Moyen-Orient (2 %) ; - Reprise du marché mondial des centrales nucléaires, notamment en Chine, en Inde, en Russie et en Corée du sud (60 réacteurs en cours de construction pour 430 déjà en fonctionnement) ; - Modèle économique intégré, résilient (fondé sur des contrats long terme pour les activités mines/amont, enrichissement et recyclage), récurrent à près de 90 % grâce aux activités de maintenance et de services, le carnet de commandes étant sept fois supérieur au chiffre d'affaires ; - Déconsolidation des activités dans les énergies renouvelables (éolien, solaire, biomasse), d'où une meilleure lisibilité de la stratégie ; - Signature à mi 2014 d'un accord avec le Niger (29 de la production totale d'uranium du groupe) sécurisant les approvisionnements du groupe et prévoyant l'ouverture de la mine géante d'Imouraren début 2020 ; - Renforcement de l'attrait du titre pour des investisseurs stratégiques avec l'accroissement du flottant depuis la cotation sous forme d'actions ordinaires (en remplacement des certificats d'investissement).
Les points faibles de la valeur
- Dossier très politique, d'où des incertitudes pour les investisseurs ; - Sensibilité au débat sur la sûreté nucléaire et aux risques géopolitiques en Afrique, notamment au Niger ; - Valeur difficile à appréhender en l'absence de comparables cotés ; - Dépression des prix de l'uranium revenus à 45 la à mi- 2014 ; - Acquisitions trop nombreuses et chèrement acquises et entre 2006 et 2012, ayant affaibli la situation financière du groupe ; - Absence de dividende depuis 2010 ; - Flottant étroit, égal à 4,02 % du capital.
Comment suivre la valeur
- Relations historiquement imbriquées entre Areva et EDF (Areva = 1er fournisseur d'EDF ; EDF = 1er client d'Areva) ; - Poursuite de l'avancée du plan " Action 2016 " de réduction des coûts (1 md d'économies entre 2012 et 2016), de hausse du cash-flow (supérieur à 1 % d dès 2013) et d'amélioration des marges ; - Réalisation de l'objectif officiel du groupe de signer deux nouveaux projets par an, avec pour 2014 les projets Hinkley Point C, Taishan 3+4 et 4 ATMEA1 en Turquie ;
Services aux collectivités
Pénalisés par la conjoncture, les énergéticiens européens engagent des cessions d'actifs et des restructurations. En Allemagne, le développement massif des énergies renouvelables marginalise les centrales conventionnelles. Allié à une baisse de la demande, il fragilise les géants allemands. Au total, E.ON, RWE, Vattenfall Allemagne et EnBW ont annoncé environ 25.000 suppressions d'emplois ces dernières années. En Italie, la chute de la demande d'énergie a entraîné une accélération des cessions d'actifs. En Espagne, en 2013, le développement de la production hydraulique n'a, qu'en partie, compensé les mauvaises performances des centrales thermiques et nucléaires, affectées par la baisse de la demande. Iberdrola compte réduire au minimum ses investissements en Espagne et les orienter en priorité vers d'autres marchés comme le Royaume-Uni et les Etats-Unis. FTB/ACT/
Les performances passées ne préjugent pas des performances futures. La valeur de l'investissement peut varier à la hausse comme à la baisse.
Dernière cloture | 4.47 EUR | ||||||||
Date du cours | 15/08/2017 | ||||||||
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