On a observé une certaine fébrilité sur les marchés en juillet et en août. Cela s'est traduit par une glissade à la baisse relativement marquée jusqu'à mi-août pour ensuite observer un franc rebond. Plusieurs facteurs peuvent expliquer la tendance baissière constatée à partir de début juillet. Tout d'abord, les tensions géopolitiques en Ukraine et en Israël. A cela s'est ajouté le questionnement quant au devenir de la zone euro. Enfin, malgré les résultats plutôt encourageants pour l'indice phare, cela cache un effet de base relativement favorable par rapport au S1 2013 qui avait pâti de nombreuses dépréciations. Tous ces éléments mis bout à bout ont poussé les investisseurs à faire preuve de prudence d'autant plus qu'un certain consensus commençait à se dessiner pour dire que le marché était proche de son prix. Heureusement pour la place parisienne, l'Oncle Sam est venu sortir les intervenants de leur torpeur fin août grâce à des résultats supérieurs aux attentes dans 75% des cas pour le S&P500 et un dollar qui enfin s'apprécie face à l'euro ce qui est positif pour les entreprises exportatrices européennes. Ainsi, le CAC 40 sauve la mise et est demeuré quasi stable alors que les valeurs moyennes ont, pour la première fois de l'année, sous-performé, ce qui est classique lorsque les marchés sont plus tendus.
Le consensus a revu à la hausse ses attentes pour le CAC 40, aidé certainement par l'évolution du dollar et par une croissance des bénéfices hors BNP Paribas supérieure à 10%. Les valeurs du CAC Small, quant à elles, ont été dégradées du fait de résultats mitigés liés en grande partie à leur plus forte exposition à la zone euro. Cet élément les rend plus fragiles du fait du contexte de quasi « non croissance ».
Notre discours était de dire que les analystes étaient trop optimistes en « organique » notamment pour les valeurs moyennes car ces dernières ont une exposition européenne plus forte que celles du CAC 40. Ce discours semble prendre forme si l'on observe la révision sur les BPA 2014e. Une nouvelle correction est envisageable suite à la vague de publications de fin août et de septembre. Toutefois, le gros semble avoir été fait. Plus globalement, s'il n'y a pas de dérapage violent en Ukraine, la fin de l'année devrait être assez favorable ou du moins peu de mauvaises surprises sont à attendre, l'atonie européenne commençant à être bien intégrée.
Les valorisations n'ont que peu évolué ces deux derniers mois et les valeurs petites et moyennes demeurent les moins chères. Nous restons sur des niveaux élevés mais pas démesurés, surtout au regard des taux longs. Cet élément devrait être un facteur de soutien naturel.
Les marchés ont quitté leur canal haussier observé depuis août 2011 mais ont su limiter les dégâts. Ils ont été aidés par des résultats plutôt satisfaisants, par un dollar qui devient plus favorable à nos entreprises et par l'anticipation quasi actée d'une nouvelle intervention de la BCE qui, en juin, avait pour la première fois indiqué qu'elle était en mesure de sortir des tranchées battues. Sans surprise dans un contexte plus tendu, ce sont les petites et moyennes valeurs qui ont eu le plus de mal mais leur avance sur le CAC 40 devrait être suffisante pour que 2014 soit encore une année de surperformance. Concernant le deuxième semestre, il devrait cette fois être véritablement marqué par une politique de stock-picking agressive. Il est encore tôt pour dire si cela sera suffisant pour se raccrocher au canal haussier même si la politique de la BCE sera naturellement favorable aux actions. Cet élément pourrait donc être un facteur de soutien. Arnaud Riverain Associé, GreenSome Finance
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