Les géants de la gestion : Romain Burnand (Moneta AM)

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Bien Choisir un OPCVM, une SICAV, nécessite de l'acquérir en connaissance de cause et d'en saisir les ressorts de performance.  Le gérant, sa personnalité et la singularité de son style de gestion n'en sont pas les moindres.  Voilà pourquoi nous nous attacherons ces prochains mois sur Sicavonline à revenir sur le parcours de gérants d'exception et à dépeindre leur vision de l'investissement. Nous avons choisi d'inaugurer cette galerie de portraits avec Romain Burnand de Moneta AM.

Pourquoi commencer cette série de portraits des grandes figures de la gestion par Romain Burnand ? La réponse coule de source : parce qu'il est l'un des meilleurs gérants Actions actuels et que son profil s'avère singulier.

Comme on est en droit de s'y attendre, Romain Burnand est un passionné de bourse. Cette passion lui est toutefois venue dès le plus jeune âge. A 14 ans, le futur fondateur de Moneta AM, chose peu commune, détenait et gérait par lui-même un portefeuille d'actions. Cette pratique assidue de l'investissement en bourse en fit un véritable boursier, vocable parfois galvaudé mais qui en la circonstance recouvre toute la noblesse de son acception, à savoir être un intervenant de marché à même de discerner les logiques souterraines et pourtant primordiales du marché Actions. 

Mais Romain Burnand n'est pas que cela. Après être sorti de l'ESSEC et s'être muni d'un diplôme d'Etude Comptable Supérieur, sa passion de la bourse le conduit, après un passage dans l'audit, à devenir analyste financier. Il fera ses premières armes dans ce métier fin des années 1980  chez Meeschaert Rousselle puis chez Paribas, où il deviendra l'un des analystes financiers les plus réputés de la Place de Paris, lauréat à pas moins de 7 reprises des Grands Prix de l'Analyse Financière. 

Mais être un crack de l'analyse financière dispose-t-il à être un bon gérant ?

Si hérétique que puisse sonner de prime abord cette interrogation, elle ne l'est pas tant en réalité. Le problème de l'analyste financier est de parfois s'en tenir à la théorie, l'abstraction, le jeu intellectuel et de s'en trouver déconnecté des marchés. Au reste, l'analyste financier n'est pas payé pour prendre des positions. Ses analyses n'engagent que ceux qui veulent croire à leur justesse.

Le gérant est d'une autre espèce : il lui est impératif d'appréhender les mécanismes du marché, soit la psychologie, les biais comportementaux des acheteurs et des vendeurs, de même que l'irrationalité qui peut les saisir. Afin de maximiser sa performance, il doit jouer des engouements et des aversions des investisseurs, surfer sur les modes.

Inversement, un gérant ne s'aventure pas toujours —d'aucuns diront rarement— aussi loin qu'un analyste financier dans la descente des comptes et des montages capitalistiques d'une entreprise.

Romain Burnand réussit la gageure de réunir le meilleur de ces deux mondes puisqu'il est tout autant analyste d'exception qu'un de ces authentiques boursiers qui sentent si bien le marché. Ce cocktail se révèle détonant à l'arrivée.

Mais avant d'en venir aux performances, arrêtons-nous sur le style de gestion du gérant de Moneta Multi Caps. Romain Burnand ne se laisse pas facilement enfermer dans des cases : il ne se range ni parmi les thuriféraires indéfectibles de la Value ni parmi les apôtres convaincus de la Croissance.

Si son approche de l'investissement emprunte selon les cas de figure au style de ces deux obédiences, le fondateur de Moneta AM s'efforce surtout d'être un contrariant, d'aller à rebours de la meute, et de déceler par dessus tout avant les autres investisseurs la valeur cachée que recèle une entreprise.

Ce pragmatisme se justifie au travers des performances que Romain Burnand a su produire avec les deux fonds qu'il gère : le premier Moneta Micro Entreprises, créé en juin 2003, est investi dans des petites et moyennes capitalisations françaises. Au cours de ses onze années d'existence, la valeur de sa part a été multipliée par six !

Rançon de ce phénoménal succès, Moneta Micro Entreprises est fermé aux nouvelles souscriptions. Ses encours ayant grâce à ses performances fortement progressé, Romain Burnand estime que si on lui confiait davantage d'argent à gérer au travers de ce fonds, il lui serait impossible de l'investir dans de bonnes conditions eu égard à l'étroitesse et la faible liquidité du marché des petites et moyennes capitalisations. 

Le deuxième fonds, que pilote Romain Burnand est quant à lui toujours ouvert. Il s'agit de Moneta Multi Caps, un fonds d'Actions françaises investi dans des sociétés de toutes tailles.

Depuis sa création en mars 2006, il a engrangé une performance de 92 %. Autrement dit, Moneta Multi Caps a rapporté en moyenne du 8 % par an à ses souscripteurs d'origine, et cela en tenant compte du krach de 2008 et de 2009 qui a affecté l'ensemble des fonds Actions. Comparée au rendement du Livret A, cette performance prend tout son relief, et témoigne du gain accru que l'on peut retirer d'investissements plus risqués.

Autre statistique qui témoigne de la régularité des performances de Romain Burnand : Moneta Multi Caps a systématiquement battu son indice de référence, hormis en 2011, en pleine crise de la zone euro où il avait fait légèrement moins bien du fait de son exposition à des valeurs bancaires. Mais cette même exposition lui a permis l'année suivante de battre à plate couture son indice.

Preuve qu'il faut faire confiance dans la durée à un gérant de talent, surtout lorsqu'il combine sens du marché et rigueur exceptionnelle de l'analyse financière.

© Synapse. Les contenus (vidéos, articles) produits par Synapse font appel à des journalistes professionnels. Ils ne constituent pas des conseils en investissement ou des recommandations personnalisées. Le diffuseur n'a participé ni à l'élaboration de ce contenu ni à la sélection des valeurs/fonds mentionnés. Les performances passées ne préjugent pas des performances futures. L'investissement sur les marchés comporte un risque de perte en capital et aucune garantie de gain ne peut être octroyée.