(AOF) - Crédit Agricole SA (-4,59% à 11,1 euros) et Société Générale (-1,30% à 37,51 euros) figurent parmi les principales baisses du CAC 40, les deux banques ayant dévoilé des performances opérationnelles jugées décevantes au troisième trimestre. Sur cette période, Crédit Agricole SA a vu son résultat net part du groupe augmenter de 4,1% à 758 millions d'euros, bénéficiant notamment du recul de 8% du coût du risque à 581 millions d'euros. Le résultat avant impôt de ses unités opérationnelles a, lui, atteint 1,6 milliard d'euros, un montant inférieur au consensus de 1,65 milliard d'euros. Oddo se dit notamment déçu par la performance de la banque de détail, le produit net bancaire des banques régionales ayant reculé de 4,5% et celui de LCL de 2,2%. Le produit net bancaire total de Crédit Agricole SA a en revanche augmenté de 4% à 4,013 milliards d'euros. Société Générale a de son côté vu son résultat net part du groupe bondir de 56,6% à 836 millions d'euros à la faveur de la chute de 41,3% à 642 millions d'euros du coût du risque. Le produit net bancaire du groupe s'est inscrit à 5,871 milliards d'euros, en retrait de 1,8%. Les analystes ont été déçus par la performance de son activité de banque d'investissement, en particulier de ses métiers actions. Le revenu de cette activité, habituellement un de ses points forts, a plongé de 25%. S'agissant de leur solvabilité, le ratio de fonds propres durs selon Bâle 3 au niveau du groupe Crédit Agricole - celui qui est surveillé par les régulateurs européens - est ressorti à 12,9% à fin septembre, en hausse de 60 points de base sur le trimestre. Société Générale affiche, elle un ratio de 10,4%, en progression de 20 points de base par rapport à fin juin. (C.J)
Les points forts de la valeur
- Fortes positions en France et en Europe. Premier banquier de détail en France, par les dépôts des ménages (25 % du marché) et premier en Europe, par les revenus bancaires, sous les marques Crédit agricole et LCL ex-Crédit Lyonnais. Numéro 1 de la gestion collective en France et en Europe sous la marque Amundi ; - Organisation en 6 pôles : la banque de proximité en France - Caisses régionales d'une part, LCL d'autre part-, la banque de proximité à l'international, essentiellement en Italie, le pôle épargne et assurances, les services financiers spécialisés (leasing, factoring...) et la banque de financement ; - Retour à une forte rentabilité depuis 2013 ; - Amélioration de la rentabilité de la banque de détail en France (55 % des revenus et 82 % du bénéfice d'exploitation) ; - Fin des déboires au Portugal - Renforcement de la solidité financière avec un ratio de "Common EquityTier One" de 11,2 % pour l'ensemble du groupe et de 10 % pour la structure cotée, au-dessus du minimum exigé de 9 % par Bâle 3 ; - Retour au versement d'un dividende au titre de 2013.
Les points faibles de la valeur
- Complexité des comptes impactés par des éléments exceptionnels - cessions d'actifs, opérations de bilan ; - Faiblesse persistante du réseau international, malgré le nettoyage opéré en 2013 ; - Mode de gouvernance peu propice aux prises de décisions rapides ; - Risque d'amendes par la Commission européenne et par les Etats-Unis ; - Interactions complexes et difficiles à appréhender pour un investisseur entre CASA, l'entité cotée, et le groupe Crédit Agricole.
Comment suivre la valeur
- Dans le contexte actuel, la valorisation des banques dépend de 5 points : leurs positions de liquidités, leur capacité à satisfaire au ratio de solvabilité dit " Bâle 3 " égal à 9 % des fonds propres, le contrôle de leurs engagements en banque d'investissement, la centralisation des compensations de dérivés et, enfin, les décisions des Banques centrales -Fed américaine et BCE européenne ; - En contexte " normal ", la valorisation dépend de 2 points : le coût du risque, lui-même lié à l'environnement économique, et le rendement des fonds propres ou ROE ; - Renforcement légal de la protection des clients des banques (encadrement des commissions d'intervention) avec des risques pour la rentabilité de la banque de détail en France, déjà affectée par le recul des dépôts à vue au profit des comptes sur livrets ; - Réalisation du plan stratégique 2014-2016 - renforcement de la position de leader européen dans la banque de détail avec redressement de la filiale italienne Cariparma et programme d'investissements de 3,7 Mds, synergies de revenus, réduction des coûts ; - Rumeurs de simplification de la structure capitalistique, caractérisée aujourd'hui avec participations croisées (Crédit agricole SA détenant 25 % du capital des caisses régionales, celles ci possédant 56,2 % du capital de CASA).
Finance - Banques
Standard & Poor's estime que le produit net bancaire (PNB) des grandes banques d'investissement internationales devrait reculer de 5% à 10% cette année, par rapport à 2013, et devrait rester stable en 2015. Le PNB des quinze premières banques d'investissement internationales a déjà diminué de 11% au premier semestre. Ce recul provient à la fois du durcissement de la réglementation du secteur, qui se manifeste par une progression du coût des litiges, et d'une faiblesse persistante de la volatilité monétaire. L'agence de notation indique que, pour compenser des revenus plus faibles, les principales banques d'investissement devront, durant les douze prochains mois, baisser leurs coûts, limiter leurs activités à faible rendement ou non stratégiques et réallouer leurs fonds propres vers des activités plus rentables. FTB/AUT/
Les performances passées ne préjugent pas des performances futures. La valeur de l'investissement peut varier à la hausse comme à la baisse.
Dernière cloture | 13.67 EUR | ||||||||
Date du cours | 17/04/2024 | ||||||||
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