Malgré la hausse spectaculaire des indices de la place de la Paris, Arnaud Riverain, Associé GreenSome Finance, juge que l’amélioration attendue des résultats des entreprises rend le marché « meilleur marché » et redonne un peu de confort aux investisseurs.
Jamais le marché parisien n'avait connu un tel début d'année et dans le bon sens du terme. Au départ dopé par le QE de la BCE, par la baisse de l'euro face au dollar ainsi que par celle du pétrole, désormais ce sont les indicateurs économiques du vieux continent mais aussi un discours plus optimiste de la part des entreprises qui soutiennent le marché. Ainsi, globalement, les analystes amorcent une révision à la hausse de leurs attentes pour 2015. Cette tendance rend donc naturellement le marché « moins cher » et redonne un peu de confort aux investisseurs.
Le consensus se veut de plus en plus « optimiste » sur les Larges Caps qui sont les premières à bénéficier du QE et d'un euro plus avantageux. Il y a donc un effet mécanique qui induit l'amorce des révisions à la hausse de résultats 2015. La question est de savoir si tout est intégré car nous partions de haut. Il existe peut-être une légère marge de manœuvre si les 1er trimestre et 2eme trimestre rassurent. Cela pourrait donc être un élément de support pour une nouvelle appréciation des indices.
Sur les Small Caps, on observe la poursuite d'ajustements à la baisse, ces valeurs étant souvent moins exposées à l'international. Toutefois, si les Larges Caps réamorcent leurs investissements, les Small finiront par en bénéficier. Aussi, nous pourrions être proches d'un point bas pour ces dernières en termes d'estimation d'évolution des résultats. Il reste encore un mois pour qu'elles aient toutes publié leurs résultats 2014. Il sera donc intéressant de voir le comportement des analystes d'ici à mi-mai.
Valorisation
Avec la revalorisation des résultats à venir, les valeurs du CAC 40 retrouvent leur prix moyen. Cet élément est plutôt de bon augure pour justifier la poursuite du mouvement haussier car jamais le différentiel entre actifs « sans risques » et actifs « risqués » n'a jamais été aussi favorable à ces derniers. A cela on ajoute l'afflux de liquidités qui en fait un cocktail détonnant pour aller dans le sens de la poursuite du mouvement haussier sur les Larges Caps. Pour les valeurs moyennes, cela semble plus compliqué au regard de leur prix. Il sera peut-être plus difficile de continuer à justifier un tel niveau sans relèvements importants des anticipations. Pour les « Petites Valeurs », elles pourraient connaître le même sort que les Larges avec un niveau de valorisation encore acceptable surtout si le mouvement acheteur général demeure car c'est sur elles que la surperformance aura tendance à aller se chercher. De plus, le 2eme semestre pourrait marquer une inflexion positive quant à leurs perspectives stimulées par la reprise des investissements qui est tant attendue.
Le marché se sent bien et profite à plein des bonnes nouvelles qu'on lui donne assez régulièrement. Il existe encore quelques points de crispation avec la Grèce, les futures élections au Royaume-Uni mais rien qui, en l'état, se semble pouvoir inverser significativement la tendance. En effet, la politique de taux accommodants et de QE se trouvent désormais en Europe, c'est sur le vieux continent que l'on perçoit une douce accélération de l'économie, les Etats-Unis sont dans leur 6ème année de croissance ce qui peut apparaître comme un haut de cycle, les « émergents » asiatiques se normalisent doucement et l'Amérique du Sud navigue encore à vue. Aussi, pour les investisseurs, l'Europe semble devoir être « the place to be ».
Attention toutefois à ne pas bruler toutes les étapes car il manque encore un signal fort, celui de la reprise des investissements des entreprises gage, normalement, d'une croissance plus pérenne. Cela sera donc le point à observer pour consolider ce début d'année exceptionnel mais une pause nous semble toujours envisageable au 2eme trimestre dans l'attente de ce fameux signal. Et si ce dernier venait à apparaître, nous réitérons notre opinion comme quoi la seconde partie de l'année sera celle des petites et moyennes valeurs.
Arnaud Riverain, Associé GreenSome Finance
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