Gilles David, directeur des Gestions de CAMGESTION, continue à croire dans les Actions européennes en dépit des craintes liées au ralentissement chinois.
Dans son dernier édito, Gilles David, directeur des Gestions de CAMGESTION, revient sur les tensions boursières du mois d'août. « Le ralentissement de l'économie chinoise a concentré l'attention des marchés, avec plusieurs chiffres décevants et en particulier l'annonce mi-août d'un recul des exportations de -8% sur un an en juillet et la publication le 21 août d'un indice PMI manufacturier à 47,1, soit son plus bas niveau depuis 2009, » note-t-il.
« La Banque centrale chinoise est intervenue au lendemain de l'annonce du chiffre des exportations en décidant une dévaluation du yuan trois jours de suite afin de redonner de la compétitivité à une économie chinoise qui pâtissait d'une devise trop forte, notamment par rapport aux autres pays asiatiques. Cette dévaluation est venue renforcer le sentiment des investisseurs que le ralentissement chinois était sérieux puisqu'il nécessitait une intervention de la Banque centrale. Ce mouvement peut cependant également être interprété comme le signal que les autorités chinoises semblent décidées à utiliser de nouvelles armes pour donner des stimuli à une économie qui aura du mal à atteindre l'objectif des 7% de croissance en 2015. »
Gilles David relève que « Dans le même temps, les prix des matières premières ont fortement reculé depuis fin juin avec notamment un prix du baril sous les 45 dollars, alors que les cours étaient encore de 65 dollars fin juin,» poursuit Gilles David. « Les cours sont ainsi désormais plus bas encore qu'ils ne l'étaient en début d'année. Cette chute du prix du pétrole s'inscrit dans un contexte global de surproduction et est entretenue par le ralentissement de l'économie chinoise, qui impacte l'ensemble des matières premières (les cours du cuivre sont également en forte baisse). »
Le corollaire est pour le directeur des Gestions de CAMGESTION que « Le ralentissement de l'économie chinoise et la baisse des prix des matières premières pèsent sur les pays émergents et par conséquent sur les perspectives de croissance mondiale et d'inflation. »
D'où une certaine agitation sur les marchés financiers. « Les investisseurs ont réagi négativement à la dévaluation du yuan, l'interprétant comme le signal d'un fort ralentissement de l'économie chinoise, » pointe Gilles David. « L'indice PMI manufacturier est venu les conforter dans cette analyse et les séances [boursières] du 21 et du 24 août ont été très chahutées avec une forte hausse de la volatilité et par le relatif attentisme des autorités chinoises. Les investisseurs ont par conséquent réduit leur appétit pour les actifs risqués (actions émergentes et développées…) au profit des actifs perçus comme plus sûrs (dettes souveraines américaine et allemande notamment). »
« Sur la sphère obligataire, » note le patron des Gestions de CAMGESTION, « les rendements des dettes souveraines ont reflué. Cette baisse des taux nominaux est le reflet de la baisse des anticipations d'inflation, du fait d'un éventuel ralentissement de l'économie mondiale, mais aussi du possible ajournement de la 1ère hausse des taux aux Etats-Unis. La Réserve fédérale américaine est bien évidemment attentive à l'évolution de l'économie chinoise et le consensus des économistes a ainsi réduit fortement la probabilité d'une hausse des taux par la Fed dès la réunion de mi-septembre. Le rendement de la dette allemande à 10 ans a ainsi été ramené à 0,60% et celui de la dette américaine à 2,01% le 24 août. »
Le directeur des Gestions de CAMGESTION estime que la consolidation qui s'est ensuivie « ayant été sans doute excessive et dans des volumes relativement faibles, certains marchés (européens notamment) ont commencé à rebondir le 25 août, la Banque centrale chinoise ayant décidé d'abaisser ses taux directeurs d'un quart de point et les réserves obligatoires pour les banques à 18%. Les dernières données publiées aux Etats-Unis (ventes de logements, Fed de Philadelphie, commandes de biens durables) et en zone euro (PMI) confirment en outre que la conjoncture économique est bien orientée aussi bien aux Etats-Unis qu'en zone euro. »
« Faut-il craindre pour autant une poursuite de la dégradation des marchés actions européens? » s'interroge Gilles David.
La réponse fuse claire et précise.
« Ces développements ne remettent pas en cause notre scénario sur les actions européennes, » écrit le Directeur des Gestions de CAMGESTION. « La conjoncture économique reste en effet favorable aux Etats-Unis et en zone euro. Aux Etats-Unis, le PIB a progressé de +2,3% au 2ème trimestre et l'ISM manufacturier est reparti à la hausse. Le taux de chômage est à 5,3% et les créations d'emploi restent élevées. Les ménages sont confiants et la consommation redémarre après un 1er trimestre difficile. En ce qui concerne l'immobilier, les prix repartent de l'avant, tout comme les mises en chantier. »
« En zone euro, le PIB a crû de +0,3% au 2ème trimestre. La confiance des consommateurs et le PMI composite sont en hausse depuis le début d'année. Les résultats des entreprises européennes au 2ème trimestre ont mis en évidence une bonne tenue de l'activité en Europe et aux Etats-Unis, un peu moins dans les émergents. Un euro bien plus faible qu'en 2014 et des cours du pétrole très bas sont toujours des soutiens de poids pour l'économie de la zone euro. L'activité de fusions acquisitions est en outre au plus haut depuis 2007 et les valeurs européennes sont des cibles de choix. L'action de la BCE sera par ailleurs un moteur puissant pendant toute la durée du programme de QE. Les valorisations sont par ailleurs relativement raisonnables sur les actions de la zone euro (Euro Stoxx) à 14x les bénéfices 2016, ceux-ci étant attendus en croissance de +14% par an entre 2014 et 2016. Nous restons donc confiants sur les actions européennes à horizon 6-12 mois avec des fondamentaux demeurant attrayants. »
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