Cinquante nuances de taux (Fidelity)

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Croissance plafonnée, taux au plancher … Dans l'environnement actuel, les banques centrales continuent de naviguer à vue. L'intervention, la semaine dernière, de la Banque centrale européenne à l'issue d'une réunion du conseil des gouverneurs à Malte, en a encore été un bon exemple. Son président, « super » Mario Draghi a assuré que l'institution monétaire avait « la volonté et la capacité d'agir si nécessaire » et qu'un réexamen de sa politique serait au menu de sa prochaine réunion le 3 décembre. A demi-mot, il laisse entrevoir le renforcement des mesures d'assouplissement quantitatif déjà en vigueur afin de relancer le crédit, soutenir la reprise et maintenir la zone euro à distance du risque déflationniste.

Dans un contexte de stress financier lié à la décélération des émergents et une inflation anémique, l'instance rappelle simplement qu'elle assume plus que jamais son rôle d'acheteur de dernier ressort … Un formidable placebo qui a, au moins, permis à l'euro de redescendre autour de 1,10 dollar. Faute de mieux, car il paraît difficile aujourd'hui d'agir sur des taux qui sont déjà plus bas que terre ! La parole (d'évangile) de la BCE semble, en ce sens, être son seul levier monétaire pour rendre l'environnement économique toujours plus accommodant.

La Banque Populaire de Chine n'a pas le même souci et conserve une marge de manoeuvre pour relancer son économie. Elle l'a montré, vendredi, avec l'annonce surprise d'une nouvelle baisse des taux - la sixième du genre en moins d'un an.

L'institution a ainsi abaissé à 1,5 % son taux de dépôt et à 4,35 % son taux de prêt à un an. Cette mesure intervient après un nouveau ralentissement de l'économie chinoise au troisième trimestre à 6,9 %. Un rythme qui ne nous semble pas inquiétant si l'on sait qu'il prend en compte, entre autres, un krach boursier et des PMI au plus bas. Reste désormais à savoir si ces nouvelles mesures auront enfin les effets désirés. En attendant, en Europe, en Chine ou au Japon, ces cinquante nuances de taux accommodants le sont surtout pour les marchés. Les annonces de la semaine dernière n'ont effectivement pas manqué de donner un nouveau coup de fouet aux indices boursiers comme en témoignent les le bond de 4,46 % enregistré par le MSCI World. Au-delà, ces pratiques monétaires peuvent laisser espérer un bain haussier pour les marchés sur la fin d'année. « Faute de mieux », serait-on encore tenté de dire …

 
David Ganozzi, gérant de Fidelity Patrimoine

Retrouvez l'analyse complète de David Ganozzi dans la vidéo ci-dessous :

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